Marie Georges Eugène Guigue est né à Trévoux le 8 novembre 1861, fils de Marie Claude Guigue* et Joséphine Collet ; témoins : Jean Georges Collet, son grand-père maternel, et Pierre Combachiva, légiste. Entré à l’École des chartes en 1880, et élève en 1882 de l’École pratique des Hautes Études, il obtient le diplôme d’archiviste paléographe en 1884 avec une thèse sur Les Tards-venus en Lyonnais, Forez, Beaujolais, de 1356 à 1369 (Ac.Ms346). Durant ses études, il publie plusieurs travaux d’érudition. Il succède à son père comme archiviste de la ville de Lyon le 1er janvier 1884, puis comme archiviste en chef du département du Rhône (15 février 1889), et enfin comme inspecteur des archives communales du Rhône la même année, après le décès de son père le 8 février.
En 1889 et 1890, il organise le transfert des archives du département de l’Hôtel de ville dans les locaux de la nouvelle préfecture. Il est à l’origine de l’acquisition de plusieurs fonds d’archives dans les collections départementales : la réintégration en 1894 des documents antérieurs à 1790 conservés à l’archevêché de Lyon, qui lui vaut les félicitations du ministre (1895) ; il revendique les archives de la Loire et du Rhône et des villes de Crémieu et de Lyon détournées (1895-1899) ; il favorise l’entrée aux Archives du fonds Léon-Galle légué au département (1915) ; il participe à la découverte en 1915 au-dessus de la voûte de la chapelle des Bourbons de la cathédrale Saint-Jean de coffres contenant d’anciennes archives capitulaires, dont un parchemin original de Charles de Provence daté de l’an 861. Il est chargé d’organiser le transfert des archives dans les locaux de l’ancien couvent des Carmes Déchaussés (1909-1910), où il installe un atelier de reliure et un atelier photographique pour prendre en photos les documents les plus anciens et ainsi mieux les préserver. Devenu en 1926 archiviste honoraire, il est nommé conservateur du Musée de Gadagne, mais la maladie l’empêche de prendre possession de son poste. Il habitait rue Chazière (n° 50 en 1901, n° 92 en 1921).
Il s’est marié le 20 juillet 1885 avec Marie Valentine Eugénie Niquet, née le 28 mars 1866 à Corgengoux (Côte d’Or), fille de Paul Niquet, propriétaire, et de Marie Eugénie Carrier. Le couple a deux fils, Paul (né en 1886) et Albert Marie Claude Joseph (Lyon 7 avril 1888-Nice 20 mai 1973) ; membre correspondant de l’Académie, Albert Guigue, archiviste-paléographe (promotion 1913) comme son père et son grand-père, sera secrétaire de la faculté des lettres de l’université de Paris, chef de bureau au ministère de l’Instruction publique, chef du secrétariat particulier du ministre de l’Instruction publique, sous-chef et chef adjoint du cabinet du garde des sceaux, secrétaire du Conseil supérieur de l’instruction publique, secrétaire de rédaction de la Revue Pédagogique de 1913 à 1939, président du comité local de Murs-et-Gélignieux (Ain) nommé par arrêté du 26 septembre 1944, désigné maire, élu en mai 1945, réélu en novembre 1947 (SFIO), démissionnaire en juillet 1949 ; il a écrit : L’éducation des intérimaires pendant la guerre, Delagrave 1916 ; L’école française sera-t-elle vide en 1928 ; 1926, Les Cahiers de la République des lettres, Beaux-Arts 1926 ; La Faculté des lettres de l’Université de Paris depuis sa fondation (17 mars 1808) jusqu’au 1er janvier 1935, Paris : Alcan 1935.
Georges Guigue décède à Lyon 6e, 41 rue Fénelon, le 27 septembre 1926, et après une cérémonie à Saint-Pothin, il est inhumé à Murs-et-Gélignieux (Ain) le 30 septembre.
Il a été membre de nombreuses sociétés : commission municipale du Vieux-Lyon (1898) ; membre puis président de la société d’anthropologie de Lyon (1890) ; société historique, archéologique et littéraire de Lyon (1885-1886) ; membre d’honneur en 1888 de l’académie Giovani Italiani ; société de l’École des chartes (1890) ; comité des travaux historiques et scientifiques (1911).
Officier d’académie (1888) ; officier de l’Instruction publique (1897) ; officier de 3e classe de Nicham Iftikar (1913) ; chevalier de la Légion d’honneur (août 1914).
Candidat au fauteuil d’Henri Morin-Pons*, son dossier est examiné par Alfred Humbert Jacquier de Terrebasse* (23 mai 1905), et il est élu le 6 juin 1905. Il prononce son discours de réception le 28 novembre 1905 sur Les clains [plaintes en justice] d’un grand seigneur, Edouard II, sire de Beaujeu. Autres communications : 11 juillet 1905, Le testament d’un bourgeois de Lyon en 1361 ; 28 novembre et 12 décembre 1905, Notice sur la compagnie du St Sacrement organisée à Paris en 1630 et établie à Lyon au mois d’août suivant ; 5 juin 1906, Jugement de 1331, séquestration de lépreux par la chatellenie de Cervière près de Noirétable ; 20 novembre 1906, Sur les étangs de la Dombe ; 23 juin et 30 juin 1914, Sur un faux décret de Napoléon 1er (15 mars 1806- 5 mars 1861) ; 14 mars 1916, Sur les documents et archives du chapitre de Saint-Jean découverts le 17 septembre 1915 lors de travaux sous la toiture de la chapelle de Bourbon ; 23 mai 1916, Rapport de Guigue sur la candidature de Mariéjol ; 23 mai 1916, Les possessions territoriales de l’église de Lyon au début du xe siècle ; 5 mars 1918, Le cartulaire de l’église de Lyon ; 5 mars 1918, Les bulles d’or de frédéric Barberousse pour les archevêques de Lyon ; 25 février 1919, Les oblations du roi Louis XI à N.-D. de Fourvière et au St Innocent de St Just de Lyon ; 4 mai 1920, Note sur la date de la fondation de l’Abbaye des Dames de Saint-Pierre de Lyon.
Jean Tricou, « Notes biographiques et bibliogra-phiques sur Marie Claude et Georges Guigue », Bull. de la Société historique de Lyon 20, 1958. – Jules Guiart, « Éloge funèbre de Georges Guigue » (MEM. 19). – Maurice Prou, « Discours prononcé aux obsèques de M. Georges Guigue le 30 septembre 1926 ». – Bibl. de l’École des Chartes, vol. 87, p. 433-436. – Patrice Beghain (notice concernant son père Marie Claude), DHL. – Y. Lanhers, DBF.
Albert Guigue a remis à l’Académie en 1956 un certain nombre de manuscrits divers provenant de son père Georges et de son grand-père Marie Claude Guigue auxquels s’ajoutent ses propres manuscrits : Ac.Ms343, Mémoire sur les origines de la Commune de Lyon (1173-1320), thèse de l’École des Chartes, 1913, 203 feuillets. – Ac.Ms344 et 345, notes et copies diverses. – Ac.Ms346, Les Tards-Venus en Lyonnais, Forez et Beaujolais 1356-1368 manuscrit 1883, VIII-109 folios (la thèse de Georges). – Ac.Ms352 f°143 à 243, Les hommes d’affaires de l’Église de Lyon au 14e siècle (1362-1400) (Extrait des Actes Capitulaires). – Ac.Ms399 f°108-131, La grande Bible de Laurent Metton (patois et vieux français) ; f°65-130 Recueil des Noëls, vieux fragments des Archives ; f°25-64, Patois (avec 13 fiches bibliographiques pour vérification des inédits) ; f°1-24, Cantiques spirituels et Noëls nouveaux à Lyon, chez Antoine Molin vis-à-vis le Grand Collège.
Comme son père, Georges Guigue a énormément publié (voir plus haut).