Pierre Nicolas Grassot est baptisé le 11 mai 1719 à Chambéry, paroisse Saint-Léger. Il est fils de Nicolas Grassot et de Catherine Blain. Parrain : François Grenat tenant pour Pierre Jance ; marraine : Thérèse Jance.
Il est le premier à porter le titre d’aide-major à l’Hôtel-Dieu de Lyon. Il obtient l’expectative le 17 juillet 1840 à 21 ans et devient le chirurgien principal le 22 décembre 1741, succédant à Antoine Garnier. « Pour obtenir cette place, il l’emporta sur Barthélemi Collomb, rival dangereux ». Il est remplacé par Claude Pouteau* le 6 décembre 1747. On le trouve sur la liste des professeurs et démonstrateurs du 27 janvier 1746, « nommé pour professer & démontrer la Théorie & pratique de l’Art & Science de Chirurgie pour les medicamens leurs applications & effets ». Il figure également sur la Liste des maîtres en chirurgie de la ville de Lyon pour l’année 1750 (cote BM de Lyon: 116132), avec la mention : rue du Bat-d’Argent, 1747.
Sans doute motivé par le célèbre mémoire de La Condamine dans le Mercure de France (juin 1754) et par les épidémies de Saint-Genis et de Saint-Cyr, il observe les procédés et résultats de la pratique de l’inoculation, au printemps 1755, à Genève auprès de Tronchin, Cramer, Butini, Joli, Guyot et Cabanis. Il vaccine ensuite contre la variole de nombreux enfants de notables lyonnais, voire d’ailleurs, dès l’automne 1755, par exemple le fils du président Desbrosses, les enfants de l’architecte Morand et les deux filles de l’avocat Tolozan, ainsi que le futur académicien Jean-Jacques Millanois*, ses frères et sœurs. Il en ressort un mémoire sur l’inoculation, présenté à l’académie le 10 décembre 1765, la compagnie lui permet d’inscrire son rang d’académicien sur la page de titre le 10 juin 1766 et le livre imprimé est offert à l’Académie le 29 juillet. Claude Pouteau* le soutient en faveur de l’inoculation, mais il y a un vaste débat à l’académie de Lyon sur ce sujet avec Rast de Maupas*, qui en est un adversaire acharné.
Chirurgien juré, docteur en médecine, professeur au collège de chirurgie de Lyon en 1777, il prononce sur la matière médico-chirurgicale un discours de rentrée vivement critiqué par un anonyme (J. Vandermonde 1778, xliv-561). Il fait partie de la liste des 17 premiers associés régnicoles de l’Académie de chirurgie qui lui décerna plusieurs prix. En particulier, en 1743, il y remporte le prix sur les topiques émollients.
Il habite divers endroits dans Lyon : rue du Bât-d’Argent (Almanach pour 1751), rue de la Cage (Almanach pour 1758), puis dans un immeuble construit sous la direction de l’architecte Jean Antoine Morand (1727-1794), au sein de la grande opération spéculative menée à l’initiative de Soufflot sur les quais du Rhône en direction de Saint-Clair (auj. 31 rue Royale–15 quai Lassagne), Almanach pour 1765 : quai des Feuillants, où il habite encore à la Révolution.
Il décède le 3 floréal an VIII [23 avril 1800] à son domicile 130 quai Saint-Clair. L’acte de décès (Lyon, division du nord, 4 floréal) est signé de Camille Billion, juge de paix de l’arrondissement de nord-est, et de Jean Baptiste Camille Pré, notaire. Il avait épousé en premières noces à Lyon, le 6 août 1748, Marie Antoinette Catherine Dareste, baptisée à Lyon le 25 juillet 1719, fille de Jean Jacques Dareste (1680-1737), avocat en parlement, banquier, seigneur d’Écossieu, et de Pierrette Duport ; elle était veuve d’Antoine Perret, marchand à Lyon, qu’elle avait épousé à Saint-Jean de Toulas le 12 février 1740 ; Marie Antoinette Catherine est la sœur de Jeanne Françoise Dareste née en 1721, épouse en 1747 du docteur Jean Baptiste Potot, et mère de l’académicien Jean Baptiste Potot*, avocat, dont la fille a épousé Ampère*. Elle donna à Pierre Grassot au moins deux enfants : Anne Marie Charlotte, qui épousa à Saint-Pierre Saint-Saturnin le 5 septembre 1774 Thomas Charton, trésorier de France à Lyon, peintre et dessinateur, baptisé dans la même église le 22 août 1747 ; et Pierre François Grassot (Saint-Pierre Saint-Saturnin 28 juin 1754-guillotiné le 16 décembre 1793), conseiller en la sénéchaussée de Lyon.
Devenu veuf en 1760, Pierre Nicolas Grassot épousa en secondes noces à Lyon, le 2 brumaire an III, Marguerite Gros, 37 ans, fille de feu Étienne Gros, fabriquant, et de Marie Claudine Latour. Ils eurent au moins deux filles, Anne Sophie « exerçant l’art de la peinture » qui épousa à la Croix-Rousse le 5 floréal an IV Joseph Desblanc, mécanicien, à Trévoux ; Adélaïde Victoire Grassot, née en 1780, qui épousa à Lyon, division du Nord, le 18 septembre 1797, Jean Jacques Camille Billion, 36 ans, natif de Neuville, négociant à Lyon, veuf de Sophie Micol.
Proposé le 20 mai 1748, il est élu le 25 novembre 1750, « classe de physique, pour l’anatomie » ; remerciement de réception le 2 décembre (AcMs263 f°64). Il est nommé directeur pour le 2e semestre 1769 et prononce le discours d’ouverture de la séance publique du 29 août : L’homme ne peut être heureux que par les lois, les mœurs et les sciences (AcMs273-II f°9-16), il « a fait entrer dans ce discours l’éloge de feu M. Adamoli* ». Malade à la fin du semestre, il est suppléé par Bollioud*. Le 5 décembre 1769, en raison de sa maladie, le discours sur le semestre écoulé est renvoyé à la séance publique d’après Pâques. Il est commissaire, avec Collomb* et Rast*, le 14 août 1770 des prix sur la lymphe et sur le vice cancéreux, prix renvoyé à 1773. Ces commissaires sont prorogés, avec Pouteau le 9 février 1773. Lors de la séance publique du 2 décembre 1783, il lit « un mémoire sur un spécifique fort ancien chez les sauvages de l’Amérique, & employé depuis quelque tems avec beaucoup de succès, par M. Florès, médecin protugais, contre les maladies cancéreuses & vénériennes » ; un résumé est publié dans le Journal encyclopédique, janvier 1784, p. 345 : il s’agit d’un « petit lézard [...] dont on mange la chair crue, après en avoir coupé la tête & la queue ». Grassot est peu présent aux séances, mais reste membre titulaire.
Il décède quelques mois avant la restitution de l’Académie en 1800.
Bollioud. – Dumas. – J.-E. Pétrequin, Mélanges de chirurgie ou Histoire médico-chirugicale de l’Hôtel-Dieu de Lyon..., Paris: J.-B. Baillière et Lyon : Dorier, 1845, en particulier p. 137-138 et 189. – Statuts et Reglemens pour les Chirurgiens des Provinces, Quatrieme Partie, Paris : Chardon, 1749, 80 p., en particulier p. 67-68 : « Lettres de Professeurs et Demonstrateurs en Chirurgie... » (27 janvier 1746 [cote BM Lyon: 116131]. – Jean Rousset, Les thèses médicales à Lyon soutenues aux xviie et xviiie siècles et le Collège royal de chirurgie, Lyon: Guillotière, 1950.
Un portrait de Pierre Nicolas Grassot, daté de 1780, peint à l’huile par Adolf Urik Wertmüller (1751-1811), a été mis en vente en 1997 en Suède.
Deux mémoires sur les organes qui préparent et fournissent la salive et de son usage, 15 décembre 1751 et 19 avril 1752 (AcMs260 f°81-90 et 91-100). – Avec Collomb et Willermoz, Rapport sur de nouveaux bandages herniaires, remis le 13 janvier 1784, lu le 10 février (AcMs260 f°130-133). – Examen d’un mémoire sur la Phtisie pulmonaire et réflexions sur cette maladie, et sur les remèdes propres à la guerir, 1777 (selon Bollioud, non trouvé sur les registres de 1777).
Mémoire et observations sur la méthode d’insérer la petite vérole, Bruxelles et Lyon : J. de Ville, 1766, 213 p. – Divers Mémoires sur l’art de guérir. — Réflexion sur le Discours [...] écoles de chirurgie, prononcé par Mr Grassot, Maître en chirurgie, [Lyon ?], s.n., ca. 1777, 16 p.