Dictionnaire historique des académiciens de Lyon

Préface
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MARIEJOL Jean-Hippolyte (1855-1934)

par Dominique Saint-Pierre.

 Jean Hippolyte Mariéjol, né à Antibes (Alpes-Maritimes) le 22 mai 1855, fils de Jean Alexis Mariéjol, marin classé absent, 30 ans, et de Marie Hélène Pugnaire, couturière, 23 ans. Déclarants : Jean Crépin Pugnaire (1806-1901), cordonnier, aïeul maternel ; témoins : Jean Baptiste Verhoeven, cordonnier, et Henry Espiot, menuisier.

 Grâce à Edmond Adam, réfugié à Golfe-Juan à la fin du Second Empire, et qu’il considérera toujours comme son « maître vénéré », il obtient une bourse qui lui permet d’entrer au lycée de Nice. Il mène ensuite des études d’histoire à la faculté des lettres d’Aix-en-Provence. Licencié ès lettres, il est professeur de collège à Draguignan, puis au lycée de Mâcon, au lycée Ampère de Lyon en 1881, de Bourges et de Dijon. Reçu en 1882 à l’agrégation d’histoire et de géographie. Il passe dans l’enseignement supérieur en 1886 comme maître de conférences à la faculté des lettres de Dijon, ayant cette même année présenté avec succès sa thèse de doctorat à la faculté des lettres de Paris, sur Pierre Martyr d’Anghera (1488-1526), érudit italien passé au service de la maison d’Espagne. Nommé professeur d’histoire à la faculté des lettres de Rennes (décret du 13 avril 1892), puis de Nancy, il devient maître de conférences à la faculté des lettres de Lyon ; il y enseigne jusqu’à une retraite qu’il prend en 1925. Il a aussi assuré à partir de 1911 une charge de cours à la faculté des lettres de Paris. Il a obtenu le 13 juin 1929 le Prix littéraire de l’Académie française (3 000 francs) pour l’ensemble de son œuvre, qui a été très appréciée du public.

 Officier de l’instruction publique par décret du 24 décembre 1885. Chevalier de la Légion d’honneur par décret du 17 juillet 1908.

 Il est mort, veuf depuis 1894 sans postérité, le 18 juin 1934 à Antibes, où il passait régulièrement l’été. Il y a été inhumé. Son élève, Arthur Kleinclausz*, doyen de la faculté, représentant l’Académie, a fait un discours sur sa tombe.

 Il a légué ses biens à l’hôpital de la Fontonne (Juan-les-Pins).


Académie

Élu le 6 juin 1916 au fauteuil 5, section 2 Lettres, il prononce son discours de réception le 23 avril 1918, intitulé Un exemple de la vitalité française : la France après les guerres de religion (Lyon : Rey, 1918, 28 p.). Président en 1927, il a prononcé l’éloge funèbre d’Humbert de Terrebasse* (MEM 19, 1927). Le sien a été prononcée par Louis de Longevialle* (MEM 22, 1936, portrait).

Iconographie,

Une plaque commémorative a été apposée à Antibes, 8 rue de l’Horloge : « Dans cette maison est né le 22 mai 1855 Jean H. Mariejol, historien ». – Une place d’Antibes, située au pied du musée Picasso, porte son nom.

Publications

Un lettré italien à la cour d’Espagne (1488-1526), Pierre Martyr d’Anghera, sa vie et ses œuvres, thèse, Paris : Hachette, 1887, XVI + 237 p. – Rédaction des tomes VI et VII de l’Histoire de France d’Ernest Lavisse : La Réforme et la Ligue. L’édit de Nantes (1559-1598) et Henri IV et Louis XIII (1598-1643), 1904 et 1906, (et un très grand nombre de rééditions). – L’Espagne sous Ferdinand et Isabelle, le gouvernement, les institutions et les mœurs, Paris : May et Motterot, 1892, 356 p. – Lectures historiques, rédigées conformément aux programmes de l’enseignement secondaire, pour la classe de seconde, Histoire du Moyen Âge et des temps modernes, 1270-1610, Paris : Hachette, 1892, VII-473 p. – Catherine de Médicis (1519-1589), Paris : Hachette, 1920, XI-435 p. – La vie de Marguerite de Valois, reine de Navarre et de France (1553-1615), Paris : Hachette, 1928. – Charles-Emmanuel de Savoie, duc de Nemours, gouverneur du Lyonnais, Beaujolais et Forez (1567-1595), Paris : Hachette, 1938, 287 p.