Dictionnaire historique des académiciens de Lyon

Préface
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La recherche est faite par sous chaîne, insensible à la casse et aux accents.

MARTINY Jean Baptiste (1673-1750)

par Denis Reynaud.

 Jean Baptiste Martiny (parfois Martini, notamment rue Martini à Villefranche) est né à Villefranche en Beaujolais le 29 juin 1673, fils de Laurent Martiny, docteur en médecine, et d’Anastasie Deroche (1643-1707), fille elle-même de Christophe Deroche, apothicaire et échevin de Villefranche ; parrain Louis Arnoulx prêtre, curé de Grandris (Rhône), marraine Jeanne Deroche (1652-1709), sœur de sa mère. Présents en outre Jean Deroche (né en 1651, apothicaire, frère de la mère), Paul Prost, curé de Charentay, et Prost vicaire de St-Cyprien en Beaujolais. Fils et petit-fils de médecins originaires de Lucques (Toscane), il étudie la médecine à Lyon puis à Montpellier sous Barbeyrac et Chirac, et l’exerce dans sa patrie pendant vingt ans, jusqu’en 1714. Garnier* et Goiffon* l’attirent alors à Lyon, où il est agrégé au collège de médecine. Il est connu pour avoir répandu l’usage de l’élixir de Garus [panacée en vogue sous la Régence, notamment pour effacer les traces de la petite vérole] et respecté pour sa philanthropie. Il était peu rompu aux usages du monde. Sa simplicité, dit Christin, masquait parfois son esprit et sa profonde science aux yeux du vulgaire, qui prenait le change. Marié deux fois, il n’eut pas d’enfants.

 Il meurt à Saint-Étienne le 17 août 1750, à 77 ans, en chemin pour les eaux de Bagnols où il accompagnait un patient distingué ; il est inhumé le lendemain dans l’église Notre-Dame de la ville.


Académie

Le 11 mai 1746, il est élu assez tardivement, mais « d’une commune voix », à la Société royale, classe de physique « pour la botanique », et il prononce son remerciement de réception le 18 mai (Ac.Ms263 f°114). 1er éloge prononcé par Christin le 2 décembre 1750 (Ac.Ms124 f°134), 2e éloge le 16 mai 1755 par Pernetti (Ac.Ms124 f°32).

Bibliographie

Bollioud, p. 146-147. – Colonia, Histoire littéraire de la ville de Lyon, 1730, II, 804-805. – Pernetti. – Delandine. – Léon Missol, « Jean-Baptiste Martiny, médecin de Villefranche-en-Beaujolais (1673-1751) », Bull. de la Société des Sciences et Arts du Beaujolais 12, 1902.

Manuscrits

L’Académie conserve trois autres mémoires manuscrits : Sur l’inutilité des amulettes (Ac.Ms262 f°213, de 1747) ; Sur l’éternuement et le bâillement (Ac.Ms229 f°246, du 20 nov. 1748 ; v. Mém. de Trévoux, octobre 1749, p. 2180) ; Sur l’air contenu dans l’estomac et les boyaux (Ac.Ms262 f°205, avec Garnier*).

Publications

Martiny est donné comme « auteur d’écrits polémiques relatifs à sa profession ». Il « attaqua avec succès en 1709, le nouveau système par lequel M. Moreau, célèbre médecin de Chalon, rejetait l’usage de l’émétique et de toute sorte de vomitif et de purgatif, et n’autorisait que la saignée pour la guérison des fièvres malignes qui régnaient en ce temps-là. M. Moreau répliqua et M. Martiny répliqua par un second ouvrage imprimé à Villefranche comme le premier (Examen de la réplique de M. Moreau, chez Antoine Martin à Villefranche, 1710) » (Colonia). Jacques Moreau publia à son tour en 1711 une Exposition des erreurs et des contradictions dans lesquelles M. Martiny est encore tombé. Plusieurs des mémoires de M. furent insérés dans les Mémoires de Trévoux, dit Christin. Nous n’en avons trouvé qu’un : Remarques sur la prétendue découverte de l’Alkaëst (août 1707, p. 1443-1460) ; il reviendra sur les prétendues propriétés de l’alkaëst comme dissolvant universel dans un mémoire lu à la Société royale le 8 juin 1746. Les Mémoires de Trévoux donnent par ailleurs un compte rendu de la dissertation contre l’insertion de la petite vérole que M. lut peu avant sa mort, lors de l’assemblée publique de la Société royale du 15 avril 1750 (mai 1751, p. 1124-1127 ; Ac.Ms260 f°117). Dans ce mémoire, il combat ces inventions anglaises que sont « la transfusion du sang, l’injection des liqueurs spiritueuses dans les vaisseaux des malades, les bains de glace pour la guérison des rhumatismes, et en particulier l’insertion de la petite vérole » (PV, 31 décembre 1749), peu avant que Grassot* ne s’en fasse le propagandiste à Lyon.