Jules Léonard Raulin est né à Mézières le 6 septembre 1836. Son père Jean Baptiste Léonard Raulin (Arreux [Ardennes] 1803-Charleville 1891) est instituteur et finira sa carrière en tant qu’inspecteur de l’enseignement primaire ; sa mère Jeanne Alexis Saingery (Belair 1810-Charleville 1888) est sans profession. Il se marie en septembre 1870 avec Victorine Magnan, qui est la fille du propriétaire de la magnanerie où avec Pasteur il se livre à des travaux séricicoles.
Jules Raulin a fait ses études secondaires au collège de Charleville, et se présente avec succès au baccalauréat ès lettres en 1855 et à celui ès sciences en 1856. En 1856, il débute une carrière de maître d’études au collège de Sedan le 1er avril, puis d’aspirant répétiteur au lycée de Douai le 16 octobre. Il est admis le 1er novembre 1857 à l’École Normale Supérieure, rue d’Ulm, où il est très rapidement remarqué par Louis Pasteur qui ne cessera de le guider dans ses études, puis dans ses recherches tout au long de sa vie. Dans l’intervalle 1859-1861, il obtient successivement une licence ès sciences physiques et mathématiques, puis l’agrégation de sciences physiques. Le 1er novembre 1860, il devient préparateur dans le laboratoire de Pasteur où il étudie la nutrition d’un champignon mucédinée, Aspergillus niger, en vue de préparer une thèse intitulée : Nutrition des végétaux. Conditions de développement de l’Aspergillus niger ; il ne la soutiendra que le 22 mars 1870, après dix ans de travail expérimental. Entre-temps, le 29 septembre 1862, il est chargé du cours de physique au lycée de Brest, puis devient professeur de physique au lycée de Caen le 19 janvier 1863.
Nommé sous-directeur de laboratoire de chimie physiologique à l’ENS le 11 septembre 1869, il étudie avec Pasteur en 1869 et 1870 une maladie du ver à soie : la pébrine, à Alès. Il est lauréat du prix de physiologie expérimentale en 1871 avec son travail titré : Études chimiques sur la végétation, et recherches sur le développement d’une Mucédinée, dans un milieu artificiel. En 1871, 1872 et 1873, il continue ses travaux sur la maladie des vers à soie seul ou en collaboration avec Pasteur et effectue diverses publications. De 1873 à 1876, il travaille sur l’épaillage chimique de la laine, procédés utilisés dans l’industrie. Le 25 janvier 1876 il est promu professeur de chimie appliquée à la faculté des sciences de Lyon. Avec d’une part l’appui constant de Louis Pasteur et d’autre part celui de la chambre de commerce de Lyon, il fonde l’École de Chimie de Lyon, qui sera installée le 3 novembre 1883 dans les locaux de la faculté des sciences, situés à l’époque dans les greniers du palais Saint Pierre. Il en deviendra le doyen en 1893. En 1886, il fonde la station agronomique du Rhône à Lyon, et un champ expérimental à Pierre-Bénite où il poursuit l’étude des grands végétaux comme la vigne. Il est chevalier de la Légion d’honneur le 9 juillet 1886.
Il décède le 26 mai 1896 à son domicile, 25 cours de la Liberté, Lyon 3e ; les déclarants sont Joseph Léon Furnery, professeur à la faculté des lettres, adjoint au maire de Lyon, et René Koehler*, professeur (de zoologie) à la faculté des sciences.
Un bâtiment de l’université Claude-Bernard Lyon-1 porte le nom de « Jules-Raulin », ainsi qu’une rue de Lyon 7e (sans le prénom), une rue de Charleville-Mézières et une rue de Versailles. Iconographie
Son buste a été placé en 1900 à l’Institut de chimie (Maynard).
Sur le rapport de Charles André* présenté le 27 novembre 1894, Raulin est élu le 4 décembre 1894 au fauteuil 9, section 1 Sciences, deux ans avant sa mort. La brièveté de ce séjour académique, une santé déficiente et ses fonctions de doyen ont empêché une forte participation aux activités de l’Académie.
Études chimiques sur la végétation, Paris : Masson, 1870. – Nombreuses notes de recherches manuscrites dans la série des Louis Pasteur, Papiers Registres de laboratoire et cahiers divers. 1860-1895.