Amable Antoine est né le 26 juillet 1899, second fils de Marius Audin* (1872-1951), alors commis-greffier, 68 place Guichard, Lyon 3e, et de Marie Rosalie Cherpin (1873-1944) ; présents Émile Remillier, comptable, et François Gaudin, quincaillier, 65 place Guichard.
Études au lycée Ampère, puis aux Beaux-arts, atelier Tony Garnier, interrompues par la guerre et la grippe espagnole. En 1919, avec son frère aîné Maurice (24 mars 1895-10 mai 1975), il travaille à l’imprimerie acquise par leur père. D’une curiosité insatiable, vif, impulsif et gai, affable, il porte bien son prénom. Il se marie le 28 avril 1928 à Paris 15e avec Suzanne Marie Augustine Soviche. Ils auront une fille, Françoise-Romaine, en 1929.
Très jeune attiré par la mythologie et les religions, par l’histoire et l’archéologie, influencé par P.-L. Couchoud et Ph. Fabia, il n’a pas vingt ans à sa première publication. Collaborateur de P. Wuilleumier, directeur des chantiers archéologiques de Fourvière, il lui succède en 1953 après avoir dirigé les fouilles des nécropoles de Saint-Laurent et de Saint-Irénée. Correspondant de la Commission supérieure des monuments historiques (1954), il est nommé en 1957 à la section archéologique du musée des Beaux-arts et à la direction de l’ensemble des fouilles lyonnaises : amphithéâtre romain de la Croix-Rousse (découverte insigne en 1958 de son inscription dédicatoire), crypte de Saint-Irénée, etc. En vue de la préparation du musée de la civilisation gallo-romaine, il en est nommé conservateur en 1965. Le nom d’Amable Audin est attribué à la salle de conférences du musée inauguré en 1975. Il prend sa retraite en 1985, après avoir mené de front son métier d’imprimeur et son intense activité archéologique, qui lui vaut le bonheur de recevoir le pape Jean-Paul II le 4 octobre 1986 à la Croix-Rousse, à l’amphithéâtre des martyrs.
Il est membre de la Société littéraire, historique et archéologique en 1934 (secrétaire de 1944 à 1952), de la Société française d’archéologie et de la Société nationale des antiquaires de France. L’Académie des Pierres plantées le reçoit le 21 juin 1951 sous le pseudonyme de Cadet d’Esquevilles ; son père Marius était Toussaint d’Esquevilles, son frère Maurice sera Caquenin Bugnasse en 1958. Il habite 14 rue de la Barre. Chaque été, de 1960 à 1980, un voyage en Suisse, Allemagne, Autriche, Italie, conduit Amable Audin sur les sites archéologiques romains.
Le 18 avril 1958, il reçoit la première médaille au concours des Antiquités de la France, de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, pour sa Topographie de Lugdunum, puis la médaille de bronze du CNRS (1967), la grande médaille d’archéologie de l’Académie d’Architecture (1974). Il est chevalier de l’ordre de Saint-Grégoire-le-Grand, et officier de la Légion d’honneur.
Veuf en 1982, il se remarie le 20 décembre 1986, à Lyon 8e, avec sa collaboratrice depuis trente ans, Rose Marie Jeanne Bontemps (née à Sainte-Sigolène [Haute-Loire] le 18 juin 1929). Il meurt le 25 janvier 1990 à l’hôpital de la Croix-Rousse. Il partage au nouveau cimetière de Tassin-la-Demi-Lune la tombe de ses parents et de son frère. À l’exception de quelques voix discordantes d’esprits malintentionnés dont il a eu à souffrir, les hommages sont unanimes, de ses amis et dans la presse, pour souligner ses mérites et ce que Lyon lui doit. Le nom d’Amable Audin a été attribué le 22 septembre 2007 à une rue de Chaponost sur le passage de l’aqueduc romain.
En 1936, Audin propose, sans succès, un manuscrit de 73 p., L’affaire de Poleymieux, pour le prix Pallias de l’Académie. Présenté par Jean Tricou* le 28 mai 1957, il est élu le 4 juin, au fauteuil 4, section 2 Lettres. Son discours de réception, Les martyrs de Lyon, prononcé le 1er décembre 1964, sera suivi le 25 mai 1971 de L’amphithéâtre des martyrs, et le 21 décembre 1976, avec Cl. Mondésert*, du 18e centenaire des martyrs de 177. Il passe à l’éméritat en 1983.
Bernard Berthelot, « Une famille du Beaujolais : les Audin », Généalogie et histoire, décembre 1990, p. 26. – Jean Perrachon, « Éloge funèbre de M. A. Audin », MEM 45, 1990, portrait. – Mélanges d’archéologie offerts par ses amis à Amable Audin, in memoriam, Lyon : Assoc. Amis Mus. Civilisation gallo-romaine, 1990, portrait, bibliographie p. 223-238. – Régis Neyret, Les trois Audin, Lyon : Amis Mus. Impr., 1993, 18 p. – Henri Hours, « Les trois Audin », Rive Gauche 125, 1993, p. 23-24. – François Richard, « La dernière découverte épigraphique d’Amable Audin », BMO, 1995, 2 p. – Henri Hours, Les Audin (texte dactylographié de 18 p., dédié en 2000 aux membres de l’Académie du Gourguillon, inédit. – François Richard, « Amable Audin (1899-1990) », BMML, 2000, p. 2-5. – Anne Catherine Le Mer et Claire Chomer, Carte archéologique de la Gaule, Lyon, 69/2, Paris, 2007, p. 11-14.
Fonds Audin, Musée Civilisation gallo-romaine. – Fonds Audin, AML, 024-II et 063-II ; Cahiers de fouilles à Fourvière 1933-1976 ; Journal « Chantier de Fourvière » 1954-1985.
Les Mélanges offerts à Amable Audin s’achèvent par une bibliographie de 383 numéros. La Carte archéologique de la Gaule, recense 130 titres spécialisés, dont un quart en collaboration. Une dizaine de livres, dont une référence inévitable : la Topographie de Lugdunum (1956, rééd. 1964), et un succès commercial, Lyon miroir de Rome dans les Gaules (1965, rééd. 1979). De multiples articles dans des revues nationales, régionales, voire étrangères : Gallia, Revue d’Histoire des Religions (RHR), Revue archéologique, Revue Archéologique de l’Est, Études rhodaniennes, Revue de géographie de Lyon, Cahiers d’histoire, Bulletin des musées et monuments lyonnais (BMML), Latomus, etc.
Retenons : « Les rites solsticiaux et la légende de saint Pothin », RHR 96, 1928, p. 147-174. – La légende des origines de l’humanité, Paris : Rieder, 1930 (ouvrage mis au pilon d’après la deuxième liste Otto en 1942). – Avec P. Wuilleumier, « Les voies axiales de Lugdunum », Gallia 1, 1943, p. 125-131. – La vie agitée de Guillin du Montet, Lyon : Société des Bibliophiles lyonnais, 1944, 204 p. – Les fêtes solaires, Paris : PUF, 1945, 156 p. – Le confluent et la croisée de Lyon, Études rhod. 22, 1947, p. 99-130. – Avec P. Wuilleumier et A. Leroi-Gourhan, « L’église et la nécropole Saint-Laurent », Études rhod., 1949, 113 p. – « César et Plancus à Lyon », CROCO, 1951, 28 p. – « Un homme fou d’écriture », Thesaurus amicorum, Marius Audin, Lyon : Audin, 1952, p. 31-40. – Avec P.-L. Couchoud, « L’ascia, instrument et symbole de l’inhumation », RHR, 1952, p. 36-66. – Avec P. Wuilleumier, Les médaillons d’applique gallo-romains de la vallée du Rhône, Paris : Les Belles-Lettres, 1952, 188 p. – Avec J. Guey, « Les guirlandes de l’autel d’Auguste », BMML, 1956, p. 41-46 et 55-62. – « Essai sur la topographie de Lugdunum », Études rhodaniennes, Mem. Doc. 11, 1956, 175 p. ; 2e éd. augm. 1958 ; 3e éd. 1964. – Lugdunum, Lyon : Audin, hors commerce, 1957, 63 p. – Lyon antique, Exposition du bimillénaire, Lyon, 1958, p. 1-30. – « Fouilles à Saint-Irénée de Lyon en 1950-1952 », CROCO, 1959, 35 p. « Le plateau de la Sarra à l’époque romaine », Cahiers rhodaniens, 1959, p. 52-73, et 1960, p. 85-92. – Avec A. Ducaroy, « Le rideau de scène du théâtre de Lyon », Gallia 18, 1960, p. 57-82. – Avec Ph. Russo, « Le site de Lyon, panorama de son évolution », Rev. Géogr. Lyon 36, 1961, p. 295‑346. Rééd. Histoire ancienne de Lyon, Lyon : Audin, 1964, 64 p. – Avec L. Armand-Calliat, « Entraves antiques trouvées en Bourgogne et dans le Lyonnais », RAE 13, 1962, p. 7-38. – Avec P. Quoniam, « Victoires et colonnes de l’autel fédéral des Trois Gaules », Gallia 20, 1962, p. 103-116. – Lyon miroir de Rome dans les Gaules, Paris : Fayard, 1965, 223 p. ; 2e éd. 1979, 301 p. – « Les martyrs de Lyon, Cahiers d’histoire 11, 1966, p. 343‑367. – « Les Romains en pays de Velin, Rive gauche 17, 1966, p. 13-15. – Avec A. Bruhl et G. Demarcq, « Décoration sculptée du pulpitum de l’odéon à Lyon, Gallia 26, 1968, p. 43-54. – « Le passage du Rhône à l’époque gallo-romaine et au Moyen-âge », Rive gauche, 1968. – « Le mur d’enceinte de Lugdunum », BMML 4, 1969, p. 171-180. – Lugdunum dans Lyon, Lyon : Réalisation, [1970], 32 p. – Le bifrons à l’Argiletum, Lyon : Audin, 1971, 55 p. – « Les martyrs de Lyon », MEM 27, 1971, p. 77. – « Le nom de Lugdunum », Mélanges de travaux offerts à Maître Jean Tricou, Lyon : Audin, 1972, p. 11-21. – « Médaillons d’applique à sujets religieux des vallées du Rhône et de l’Allier », Gallia 30, 1972, p. 235-258. – « Lugdunum : colonie romaine et capitale des Gaules », in A. Latreille dir., Histoire de Lyon et du Lyonnais, Toulouse : Privat, 1975, p. 23-59. – « L’amphithéâtre des martyrs », MEM 28, 1975, p. 43. – Avec Marcel Le Glay, « Récentes découvertes épigraphiques à Lyon », et « Nouvelles inscriptions de Lyon », Notes d’épigraphie et d’archéologie lyonnaises, Lyon, 1976, p. 5-54. – « L’édifice municipal des Minimes », ibidem, p. 55-60. – « Cybèle à Lugdunum », Latomus 35, 1976, p. 55-70. – Avec Cl. Mondésert*, « Le 18e centenaire des martyrs de Lyon de 177 », MEM 31, 1977, p.69. – « L’amphithéâtre des Trois Gaules à Lyon », Gallia 37, 1979, p. 84-100. – Avec J.-F. Reynaud*, « Le mur des bords de Saône et ses inscriptions antiques », BMML 6, 1981, p. 457‑479. – Le chantier archéologique de Fourvière a 50 ans, Lyon : Musée Civilisation gallo-romaine, 1983. – La conspiration lyonnaise de 1790 et le drame de Poleymieux, Lyon : LUGD, 1984, 142 p. – « Dossier de fouilles du sanctuaire lyonnais de Cybèle et de ses abords », Gallia 43, 1985, p. 81‑126. – « Gens de Lugdunum », Latomus 190, 1986, 192 p., 28 pl. – Paul Gard, otage, Lyon : LUGD, 1989, 239 p. – « La première église de Lyon », Mélanges d’histoire lyonnaise offerts par ses amis à Monsieur Henri Hours, Lyon : ELAH, 1990, p. 9-36. – « Les fouilles de La Paix », BMML, 2000, p. 6-21.