Jean Baptiste Antoine Marie Chaine est né le 14 juin 1884 à Lyon 5e, chemin du château de la Duchère, fils de Pierre Bonaventure Louis, dit Louis Paul, ou encore Paul, Chaine (Lyon 22 février 1851 « à midi un quart »-1941 ?) et d’Eugénie Louise Hébrard (Lyon 1er 7 novembre 1857-Lyon 3 mars 1913). Présents : Pierre Bonaventure Léon Chaine son oncle, jumeau de son père (Lyon 22 février 1851 « à midi »-Caluire 25 décembre 1941), avoué, rue Centrale, et Marteau Félix, fabricant de produits chimiques, rue Mercière. Son grand-père Antoine dit Tony Chaine (Lyon 1810-Cordelle [Loire] 1877), époux d’Émilie Reine Modeste Guérin (Lyon 1824-Lyon 2e 1905) était marchand papetier, 13 Côte Saint-Sébastien – enfant abandonné place Saint-Nizier et recueilli le 20 avril 1824 par Pierre Guérin auquel il avait été confié par le maire de Lyon (acte du 23 avril) et adopté par acte du juge de paix du 3e arrt (judiciaire) le 24 mai 1824.
Plusieurs membres de la famille Chaine, de bonne bourgeoisie lyonnaise catholique, sont connus : l’abbé Pierre Chaine (18 juillet 1807-1er décembre 1860), frère de Tony, a été un des fondateurs de l’école Saint-Thomas-d’Aquin à Oullins en 1854 ; Léon Chaine, membre influent des catholiques libéraux de « l’École de Lyon » (auteur d’une lettre publique en faveur de Dreyfus en 1902 et de Les catholiques français et leurs difficultés actuelles devant l’opinion, Lyon : Storck, 1903, 419 p.) est le père du littérateur Pierre Chaine, 1882-1963) ; le jésuite Léon Marie Joseph Chaine (Lyon 2e 20 janvier 1888-Fort-Lamy, Tchad 3 mai 1957), résistant (LH 86/074), était directeur de la conférence Ampère ; Louis Chaine, frère aîné de Jean, né en 1882, jésuite, aumônier militaire est mort le 12 novembre 1916 à Sailly-Saillisel (Somme) des suites de ses blessures. Le père de Jean, licencié en droit, notaire depuis 1881, a repris et développé l’étude Thiaffait, 15 rue Saint-Dominique (act. rue Émile-Zola), qui remonte à 1697.
Jean Chaine, après le collège des Jésuites, rue Sainte-Hélène, est licencié ès lettres, puis docteur en droit. D’abord stagiaire au barreau et à l’étude de son père, il lui succède le 5 juillet 1913. Artiste pratiquant la peinture et la musique, il habite 4 rue Martin. Il épouse le 14 avril 1914 Anne Joséphine Ravier (Lyon 6e, 2 février 1893-19 mars 1991), fille de Paul Henri Ravier (1854-1900), notaire, et de Théodorine Marie Louise Michel (Lyon, 1863-1965) ; témoins : Louis Ravier fabriquant de soieries rue Duquesne, Léon Chaine administrateur des Hospices de Lyon rue de l’Hôtel de ville, et Étienne Brachet, ancien juge au tribunal de commerce rue Sala. Jean a eu dix enfants, dont Gilles Chaine, élève de l’École Normale Supérieure (1940 l) tué le 14 juillet 1944 au cours d’une attaque aérienne en gare de Champigny-sur-Orne (Salut public, 9 août 1944) ; Louis Chaine* qui lui succédera en 1950 ; sa petite-fille Sophie Chaine* rejoindra l’étude en 1985.
Mobilisé le 3 août 1914, il reste 4 ans et 9 mois dans l’infanterie. Blessé en juin 1918, il termine la guerre comme lieutenant, décoré de la croix de guerre. Chevalier de la Légion d’honneur en 1918 à titre militaire, officier à titre civil en 1948 (LH/468/88).
Président de la Société d’économie politique et sociale, il s’est dévoué à la profession, président de la Chambre des notaires, un des fondateurs et président du Conseil supérieur du notariat, et de la Caisse de retraites des notaires. Président de la section lyonnaise de l’Alliance française contre la dépopulation, membre du comité consultatif de la famille, vice-président du Centre de coordination des mouvements familiaux, président du conseil de la Maison des étudiants catholiques. Adjoint de Georges Villiers, maire de Lyon en 1941-1942.
Jean Chaine meurt le 10 septembre 1951 à Lissieu (Rhône), dans la maison familiale Chantalouette.
Après avoir retiré sa candidature devant celle du cardinal Gerlier*, Jean Chaine, présenté par Henry Morel-Journel* le 25 novembre 1941, est élu titulaire au titre des sciences économiques et sociales, au fauteuil 6, section 3 Lettres, reçu le 22 décembre. Son discours de réception, annoncé, n’a pas été prononcé. Hommage lui est rendu par le président L. Jung* le 5 novembre 1951.
P. Faure, DBF. – DMR LLB, trois articles de J. Comby, B. Comte, X de Montclos.