Clair Dominique Eugène Duport est né à Lyon, division du nord le 8 prairial an XII [28 mai 1804], fils de Jean Pierre Duport (Termignon [Savoie] 2 janvier 1749-Lyon 4 décembre 1820), 98 cour des Ci-devant-Carmes, et de Jeanne Perrin (décédée le 20 mai 1842 au château du Vion, La Tour du Pin). Témoins : Antoine Monnier, commis, demeurant dans la même cour, et Jean François Boiron, teneur de livres rue de l’Arbre-Sec. Son père d’abord négociant à Lyon en soie, laine et coton, crée en 1804 une filature à Annecy, à laquelle il adjoint un tissage. Les premiers capitaux lui avaient été avancés par son beau-père, Louis Bonaventure Perrin de Lépin, banquier de Chambéry. En 1813, il cède l’affaire à l’aîné de ses enfants, Jean-Dominique (Lyon 1780-Turin 1849). Sa fille Rose-Pierrette (Lyon 1794-Vichy 1849) épousera Victor Prunelle*, maire de Lyon. Un autre fils, Jean Pierre sera associé de Saint-Clair-Duport. Un autre, Bernard Victor, décédera à Annecy en 1851.
Clair Dominique Eugène Duport se fait appeler et signe « St-Clair Duport ». Après des études à l’École des mines de Paris où il aurait été le condisciple de Fournet*, Saint-Clair Duport rejoint en 1826 au Mexique son frère Jean-Pierre (Lyon-1796-Vera-Cruz 1829) auquel il est d’abord associé dans les comptoirs de la famille, avant d’en hériter en 1829, lorsque son frère meurt de la fièvre jaune. Il voyage aux États-Unis et dans toute l’Amérique. Il visite les mines d’or et d’argent, et étudie les modes d’exploitation de métaux précieux. En 1836, il devient propriétaire de l’atelier d’affinage des lingots d’or et d’argent présentés à l’hôtel des monnaies de Mexico. Après 13 ans passés au Mexique, il rentre en France et publie en 1843 un traité sur l’industrie des métaux précieux qui lui vaut la Légion d’honneur. Possédant à fond l’espagnol, il étudie les papiers de la famille Cortès et montre que, depuis l’époque de la conquête, les minerais d’argent avaient toujours la même teneur, qu’on en retirait la même proportion d’argent, et que le procédé de traitement par amalgamation avec du mercure était le même et n’avait évolué qu’en ce qui concerne la perte de mercure dans l’opération. Reconnu comme économiste, il traite des questions de libre échange, du bimétallisme et de l’intérêt d’adopter le seul étalon or. Il est nommé régent de la Banque de Lyon, et chargé à ce titre de négocier à Paris la fusion de cet établissement avec la Banque de France. Longtemps administrateur des hospices, il est chargé de suivre la construction de l’hôpital de la Croix-Rousse. À cet effet, il fait plusieurs voyages en Angleterre et fait adopter plusieurs améliorations tirées de ses voyages.
Chevalier de la Légion d’honneur.
Il épouse le 24 avril 1844, à Villefranche-sur-Saône, Marguerite Philippine Ernestine Royé-Beillard née le 5 mars 1824 à Villefranche-sur-Saône de Jean Claude Royé (1786-1855), négociant, président du tribunal de commerce de Villefranche, trésorier de la Loge de Villefranche, et de Françoise Beillard (1789-1852). Ils ont trois enfants : Marguerite Duport (1845-1894), épouse en 1866 de Louis Anne Victor Burgensis-Desgaultières (1839-1908), dont le père a été médecin de Charles X ; Pierre Duport (1848-1917), nommé baron italien à la suite de son oncle Jean Dominique ; et Émile (1851-1906), président de l’Union des Syndicats agricoles du Sud-Est.
Par sa femme, il est propriétaire en Beaujolais, et par héritage de son frère, en Savoie (domaine de Barral). Comme agronome et comme chimiste, il met en valeur ses propriétés par utilisation de la chaux et des phosphates et publie sur l’utilisation des engrais.
Il décède le 14 janvier 1882, 30 rue de la Charité, Lyon 2e (déclaration de Louis Anne Victor Desgaultières, gendre du défunt, et de Jean Baptiste Malet, 40 ans, négociant).
Le 22 août 1848, Joseph Fournet* fait un rapport sur les titres de M. Duport et conclut à son inscription sur la liste des candidats. Sur le rapport verbal du même Fournet*, Saint-Clair Duport est élu le 5 décembre 1848 au fauteuil 1, section 1 Sciences. Son discours de réception, le 29 janvier 1850, expose des Considérations sur l’histoire des métaux précieux. Le 8 décembre 1853, il est élu président de la classe des sciences pour 1854.
De la production des métaux précieux au Mexique considérée dans ses rapports avec la géologie, la métallurgie et l’économie politique, Paris : Firmin Didot, 1843, VIII + XIII + 429 p., 5 pl. – Recherches sur la situation de la culture des céréales en France, Lyon : Barret, 1847. – De l’utilité en France d’une banque territoriale hypothécaire, discours lu à l’Académie les 16 janvier et 6 février 1849, Lyon : Léon Boitel, 1849, et MEM S 2, 1847 [sic], 110 p. – « Considérations sur l’histoire des métaux précieux, discours de réception lu le 29 janvier 1850 », MEM L 2, 1846 [sic, paru en 1850], p. 421-440. – Situation de la question de l’emploi du sel en agriculture, lu à la séance du 15 mars 1851 de la Société d’agriculture de Lyon, Lyon : Barret, 1851, 12 p. (extrait Ann. Soc. Nat. Agr. Hist. Lyon). – « Considérations sur les gisements de métaux précieux au Chili, à l’occasion d’un mémoire de M. Lenoir », MEM S 6, 1856.
Bibliographie
« Loir Adrien : Discours prononcé aux funérailles de M. Saint-Clair Duport le 16 janvier 1882 », MEM S 26, 1883-1884.