Dictionnaire historique des académiciens de Lyon

Préface
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La recherche est faite par sous chaîne, insensible à la casse et aux accents.

MORIN-PONS Henry (1831-1905)

par Jean-Pol Donné.

 Henri Morin est né à Lyon, 27 rue Royale, le 13 juillet 1831, fils d’Auguste Morin et de Charlotte Anne-Antoinette Pons, présenté par Jacques Steiner, banquier, et Étienne Noyer, négociant.

 Issu d’une famille protestante aisée de fabricants et de négociants de draps, Auguste Morin (Dieulefit [Drôme] 28 octobre 1791-Lyon 11 août 1843), négociant demeurant à Paris, rue Saint-Georges où se trouvait le siège d’une banque Morin frères et Compagnie, était le dixième fils de Jean Henry Morin (Dieulefit, 1752-1830), négociant à Dieulefit, et d’Élisabeth Ruelle (née à Nyons avant 1762) ; Auguste avait épousé à Lyon, le 15 février 1827, Charlotte Anne-Antoinette, dite Annette, Pons (Genève 3 mars 1807-Lyon 1er 20 mai 1866), fille de Louis Pons (Genève 5 janvier 1778-Lyon 1847), banquier à Lyon, et de Jeanne Henriette Decombaz (Genève 25 juillet 1779-Lyon 1er 1866) épousée à Petit-Saconnex (canton de Genève) le 18 juillet 1801. La famille Pons, de confession protestante, originaire de Villemagne-l’Argentière (Hérault), avait émigré en Suisse un demi-siècle plus tôt. Louis Pons s’est installé à Lyon en 1805 pour ouvrir dans le quartier de Saint-Clair, avec des capitaux genevois, la Maison Pons et Cie pour « le commerce de commission en tout genre », qu’il fait rapidement prospérer. Devenu seul maître de sa «Maison», après avoir remboursé ses commanditaires suisses en 1822, il en poursuit le développement avec succès en l’orientant vers la banque. Il obtient la nationalité française en 1826 et, en 1829, s’associe à ses deux gendres, Auguste Morin et Jean-Jacques Steiner (Mulhouse 6 mai 1799-Saint-Rambert-l’Île-Barbe 3 juin 1842), petit-fils du fabricant cotonnier Mathieu Mieg (1738-1791), qui avait épousé à Lyon, le 8 janvier 1825, son autre fille, Marie (Genève 7 septembre 1803-Lyon 1er 2 janvier 1877), pour créer la Maison Louis Pons, Morin et Steiner, installée 9 rue des Feuillants. De cette union d’Auguste Morin et d’Annette Pons, sont nés : Henriette (morte à vingt ans, comme l’Espagnole de Victor Hugo, « jeune, heureuse, adorée », Raoul de Cazenove*) ; Louis ; Auguste ; et Henri. Annette Pons « un peu excentrique, un peu artiste » (Cazenove) donna à ses enfants une éducation très libérale et les admit très jeunes dans son salon où se côtoyaient des personnalités des mondes savant (Louis de La Saussaye* ou Georges de Soultrait*), économique (Oscar Galline ou François Barthélémy Arlès-Dufour*), politique (le préfet Vaïsse), militaire (le maréchal de Castellane ou le général Bourbaki), sans oublier les artistes.

 Louis (Lyon 2 août 1828-Lyon 2e 8 octobre 1878), passionné par l’équitation et le sport, est connu pour son œuvre poétique, en particulier Heures de Paresse (1855), Heures de Tristesse (1867) ou Heures de souffrance, poésies posthumes (1879). Auguste (né vers 1830), attiré par une carrière militaire, est tué au combat en 1870.

 Henri, le dernier – à qui un jugement du tribunal civil de Lyon du 22 juillet 1859 permet d’ajouter à son nom patronymique celui de Pons –, modifie l’orthographe de son prénom et signe désormais Henry Morin-Pons. Il épouse à Strasbourg, le 21 avril 1857, Sophie Marie Klose (Strasbourg 28 septembre 1835-Lyon 1er 10 février 1878), fille de Sigismond Frédéric Edmond Klose (Strasbourg, 1804-1885), banquier, et de Climène Julie Laure Koechlin (Mulhouse 1817-Strasbourg 1900), fille elle-même de Nicolas Koechlin (1781-1852), industriel et député du Haut-Rhin de 1830 à 1837. De cette union naissent trois enfants, Marie Henriette (Lyon 1er 30 octobre 1858-Genève 1938) ; Gabrielle Laure (Lyon 1er 8 août 1861-1940) ; et Auguste Paul Henry Robert (Lyon 1er 5 juillet 1866-Paris 16e 30 mai 1941). Henriette épouse, le 11 juin 1883 à Lyon 1er, Adrien Edmond Achard (Genève 1855-1933), agent de change, consul de Suisse à Lyon; Gabrielle épouse, le 29 octobre 1880, à Lyon 1er, le baron Gérard de Wattenwyl (Berne 17 février 1852-Lyon 7 mars 1894) – devenu « de Watteville » par jugement du 22 juin 1904 – , banquier (parmi les témoins : le comte Siméon Edgar, premier secrétaire de l’ambassade de France en Suisse, et Gabriel Vernet, consul de Suisse à Lyon) ; Paul, banquier, consul d’Autriche-Hongrie, épouse, le 19 novembre 1889 à Lyon 6e, Marie Blanche Sophie Leaf (Londres 22 décembre 1870-Paris 16e 1935) et, après un divorce en 1900, en secondes noces le 2 septembre 1913 à Lyon 1er, Antoinette Cerruti-Donizetti.

 Après la mort de J.-J. Steiner et d’Auguste Morin, Annette Pons gère, avec son beau-frère Adrien Morin (Dieulefit 28 décembre 1795-Lyon 5 janvier 1874), la société qui prend le nom de Veuve Morin-Pons et Morin, et déménage en 1857 son siège au 12 de la nouvelle rue Impériale (act. rue de la République). À la mort d’Adrien, Henry, qui le secondait depuis 1850, est le seul dans la famille à même d’en prendre la tête, ce qu’il accepte de faire par devoir, non sans avoir « fait préciser, dans l’acte de société qui le lie à ses associés, qu’il se réserve la faculté de se livrer, autant que ses convenances l’exigeront à son goût pour l’étude. » (Angleraud et Pélissier). Sous sa direction, la Banque Veuve Morin-Pons et Cie poursuit avec succès son développement (elle sera rachetée en 1984 par le Groupe Dresdner, puis en 1996 par la Banque Sanpaolo, enfin en 2003 par la Banque Palatine, filiale de la Banque populaire Caisses d’épargne). Son activité à la tête de la banque familiale amène Henry à siéger comme administrateur de la Banque de France à Lyon, de la Société lyonnaise de dépôts, comptes courants et crédit industriel, du Crédit Lyonnais et de la compagnie des Fonderies et Forges de Terrenoire, La Voulte et Bessèges.

 Henry Morin-Pons manifeste toute sa vie une passion pour la recherche de documents anciens, particulièrement liés à l’histoire de Lyon et du Dauphiné, la numismatique, la bibliophilie, l’archéologie et la musique à laquelle il aurait souhaité se consacrer pleinement. Dès l’âge de 15 ans, alors qu’il termine ses études au lycée de Lyon, il commence à s’intéresser à la numismatique et entretient une savante correspondance avec les savants et collectionneurs français et étrangers (leurs réponses, soit 792 lettres pour les années 1846-1878, ont été recueillies par J. Tricou* qui les a données au Cabinet des Médailles de la BNF en 1958 [ms. 10004 MOR 4°]). En 1854, à 23 ans, il publie la Numismatique féodale du Dauphiné, ouvrage monumental de 392 pages qui fait la synthèse des publications antérieures et des documents relatifs à l’histoire monétaire de la province qui fut le berceau de sa famille paternelle. Il y présente le résultat de patientes recherches dans la plupart des collections publiques et privées. Sur les 105 monnaies décrites et reproduites, près de la moitié, dont beaucoup proviennent de sa propre collection, sont inédites. L’Académie des inscriptions et belles-lettres remarque ce livre et lui décerne une mention honorable. Il est admis dès 1856 (5 novembre) comme membre associé étranger de la Société royale de Numismatique de Belgique, et membre honoraire en 1901. Il est aussi membre de la Société suisse de Numismatique (1890). Il enrichit sa collection de monnaies, en particulier du royaume de Bourgogne, qu’il a donnée (1863) au musée archéologique de Lyon. Il s’attache à rassembler une impressionnante collection de documents d’archives qu’il donne progressivement à la bibliothèque municipale (bibliothèque du Lycée) ; en 1890 ce sont ceux qui concernent les familles du Lyonnais, du Forez et du Beaujolais (d’abord exposés, à sa demande dans des vitrines spéciales, puis conservés depuis sous la forme de 94 volumes reliés), en 1892, ceux de la seigneurie de Neuville (16 vol.), en 1893 ceux de familles dauphinoises (401 vol.). Enfin, par testament du 6 août 1902, il lègue à la bibliothèque municipale, outre 2 532 documents, la partie historique de sa bibliothèque, et au musée archéologique celle qui concerne l’héraldique et la numismatique. Soucieux de l’exploitation de tous ces documents, dont l’inventaire commencé par le chanoine Ulysse Chevalier* et André Lacroix était encore très partiel, il souhaite la création d’un poste d’archiviste-paléographe. L’importance de ces dons amena la bibliothèque à constituer une série propre : le fonds Morin-Pons.

 Attiré très jeune par la musique, improvisant au piano, il doit renoncer sous la pression familiale à suivre des cours au conservatoire, tout en continuant à étudier régulièrement à Paris l’harmonie et le contrepoint. Influencé par le style de Gounod, il compose la musique et le livret de deux opéras : Les Malatesta (sous le pseudonyme de Pons Moreno), qu’il fit monter à ses frais le 24 mai 1879 au Grand-Théâtre de Lyon pour une unique représentation, et Le Chevalier blanc (texte et musique à l’Académie), dont l’action se situe dans le Dauphiné du xvie siècle, auquel il travaille dans les dernières années de sa vie et qui sera publié après sa mort. Il est actionnaire de la Société philarmonique de Lyon dès sa fondation en 1883.

 Il a appartenu à de nombreuses sociétés savantes : la Société des Antiquaires (associé correspondant, 1865), la Société de géographie de Lyon (membre fondateur en 1873), la Société d’archéologie, d’histoire et de géographie de la Drôme membre titulaire en 1884, la Société des bibliophiles lyonnais (membre fondateur, 1885, président 1894-1899). Il apporte son concours à de nombreuses œuvres charitables ou d’assistance, telles la Croix-Rouge (trésorier), l’Œuvre des tuberculeux indigents (à l’origine du sanatorium d’Hauteville dans l’Ain), la Société de charité maternelle. Membre du consistoire de l’Église réformée de Lyon, il aide activement l’Union chrétienne de jeunes gens et le comité protestant pour l’évangélisation, l’instruction et l’assistance des Hautes et Basses-Alpes. Monarchiste, partisan fidèle du comte de Chambord puis du comte de Paris, il manifeste clairement ses opinions politiques et se présente, sans succès, aux élections municipales de 1881.

 Henry Morin-Pons habite toute sa vie dans l’immeuble familial, 15 quai Saint-Clair (act. quai André-Lassagne), séjournant aussi l’été à l’Île-Barbe où il a fait restaurer, avec l’aide de l’archéologue Jacques-Jules Grisard, une maison au bord de l’eau qu’il occupe et qui abrite un petit musée conservant les vestiges archéologiques recueillis aux alentours, ainsi que la maison de l’ancienne Prévôté pour ses enfants.

 Il décède à Lyon 1er le 19 janvier 1905, et est inhumé le 21 au cimetière de Loyasse dans le caveau familial (Hours, 371).


Académie

Il est admis en 1857 au Comité d’Histoire et de Géographie créé par l’académie. A. Dareste de La Chavanne* présente le 4 juin 1861 le rapport sur sa candidature au fauteuil 6, section 2 Lettres, vacant à la suite du passage à l’éméritat d’A. d’Aigueperse*. Élu le 11 juin, il prononce son discours de réception, Les Villeroy, le 21 décembre 1861. Trésorier de 1877 à 1890, il est élu à la présidence de la classe des Lettres pour les années 1890-91. Désigné pour représenter l’académie aux fêtes du Centenaire de la naissance de Lamartine à Mâcon (octobre 1890), il prend la parole au nom de toutes les académies et sociétés littéraires présentes et fait une lecture sur Lamartine à Lyon dans la séance publique du 23 décembre 1890. Il prononce les discours aux funérailles de Joséphin Soulary* et de Joannes Ehrard Valentin-Smith* (1891).

Il est à l’origine de trois médailles académiques. En 1884, il propose et obtient la création d’une médaille spéciale pour les prix de la Fondation Lombard de Buffières et se charge de la faire frapper. En 1891 il confie l’exécution d’une plaquette pour la Fondation Chazière au célèbre graveur Oscar Roty. Et, en 1900, à l’occasion du bicentenaire de l’académie, il soutient la proposition de faire frapper une médaille commémorative, avec le coin gravé par Auguste Patey pour l’Exposition de 1894 mis à la disposition de la compagnie par la Ville ; c’est aussi à cette occasion qu’il publie somptueusement une Numismatique de l’Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Lyon pour laquelle il a patiemment rassemblé une documentation considérable, en grande partie puisée dans les archives de l’académie. L’ampleur de ce travail lui vaut la proposition, qu’il refuse pour des raisons de santé, d’assumer une seconde fois la présidence. Antoine Vachez* prononce son éloge funèbre.

Bibliographie

Raoul de Cazenove, Notes sur la société lyonnaise, 1858 (à l’usage exclusif de Lucie de Marveille) avec des notes complémentaires de Jacques de Labouchère, Cahiers de la Société d’Histoire du Protestantisme, n° 39, 1992. – Félix Clément, Pierre Larousse et Arthur Pougin, Dict. des Opéras (Dict. lyrique), Larousse, 1904. – Antoine Vachez*, Éloge funèbre d’Henry Morin-Pons, Ac Rapports 1902-1904. – Ennemond Morel, Henry Morin-Pons (1832-1905), Lyon : Waltener et Cie, 1906, 11 p. – Émile Cambefort, Henry Morin-Pons, notice biographique, Lyon : Société des bibliophiles lyonnais, 1908, 26 p. – Jean Tricou*, « Un lyonnais injustement oublié : Henri Morin-Pons », MEM 291975. – Bernadette Angleraud et Catherine Pélissier, Les dynasties lyonnaises, des Morin-Pons aux Mérieux du xixe siècle à nos jours, Paris : Perrin, 2003, 830 p. – Lutz Jean-François, Dons et legs à la bibliothèque municipale de Lyon, 1850-1950, Lyon : Mémoire d’étude pour l’obtention du diplôme de conservateur de bibliothèque, dir. Dominique Varry, 2003. – P. Cayez et S. Chassagne, Les patrons du second Empire, vol 9, Lyon et les Lyonnais, Le Mans et Paris : éd. Cénomane-Picard, 2006, 287 p.

Iconographie

Une plaquette en argent gravée par Georges Dupré, offerte en 1900 par ses enfants, présente son effigie à l’âge de 48 ans avec pour légende son nom simplement suivi de LVGDVNENSIS ; au revers, on trouve une vue de sa « masure » et de la maison de la prévôté de l’Île Barbe au bord de la Saône, au-dessus d’une inscription en latin qui célèbre cinquante ans d’engagement dans les affaires, les lettres et les arts.

Manuscrits

Ac.Ms353 : Notes de numismatique reliées en 3 volumes ; le vol. 2 est le manuscrit de sa Numismatique de l’Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Lyon. La bibliothèque municipale de Lyon conserve une partie de la correspondance d’Henry Morin-Pons donnée en 1936 par sa fille la baronne de Watteville (500 lettres non cataloguées).

Publications

Numismatique féodale du Dauphiné, Archevêques de Vienne- Évêques de Grenoble. Dauphine de Viennois, Paris : Rollin, 1854, 392 p., 17 pl. – « Les Villeroy », Discours de réception, 21 décembre 1861, MEM L, 10, p. 169, et RLY 24, 1862, p. 82-113 (publ. intégrale). – « Monnaies de Charles VIII et de François Ier aux armes de France et de Savoie », Rev. Numismatique 1863, p. 186-192. – « La fille de Bayart. Notes historiques et généalogiques », MEM L 17, 1876-1877, p. 242. – Les Malatesta (sous le nom Pons Moreno), éd. E. Girod, vers 1880. – Discours prononcé aux fêtes du Centenaire de Lamartine à Mâcon, le 19 octobre 1890, Le centenaire de Lamartine célébré à Mâcon les 18, 19, 20 et 21 octobre 1890, éd. Académie de Mâcon, Mâcon : Protat, 1891, p. 29-31. – « Lamartine à Lyon ». Lecture faite à l’Académie, séance publique 23 décembre 1890, MEM L 27, p. 413. – Rapport sur la Fondation Clément Livet (année 1890), séance publique 23 décembre 1890, Ibidem, p. 441. – Discours prononcé aux funérailles de M. Joséphin Soulary*, MEM L 28, p. 133. – Discours prononcé aux funérailles de M. Valentin-Smith*, MEM L 28, p. 137. – Compte rendu des travaux de l’Académie pendant l’année 1891. Séance publique du 22 décembre 1891 MEM L 28, p. 237, et MEM S 31, p. 357. – Le sceau de Vautier Bonjour, chanoine de Genève, Rev. Suisse de Numismatique, 1891, p. 152 156. – Encore le sceau de Vautier Bonjour, chanoine de Genève, Rev. Suisse de Numismatique, 1892, p. 113 114. – Discours prononcé aux funérailles de M. Clément Livet, le 7 janvier 1893, Volume des rapports et biographies de l’Académie, t. III. – Discours prononcé à l’inauguration du monument de Joséphin Soulary, le 7 octobre 1895, RLY 20, 1895, p. 328-330. – « Jacques Jules Grisard, membre du vieux Lyon, notice nécrologique », RLY 26, 1898, p. 231-240. – « Les monnaies d’or de Guillaume Paléologue, marquis de Montferrat », Rev. belge de numismatique 55, 1899, p. 157-161. – A. Allmer, « Lecture faite à l’Académie dans sa séance du 5 décembre 1899 », Volume des rapports et biographies de l’Académie, t. II. – Numismatique de l’Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Lyon, Lyon : Rey, 1900, 136 p., 23 pl. – Arthur Brölemann, esquisse biographique, Lyon : Société des Bibliophiles lyonnais, 1904, 19 p. – Le Chevalier blanc, Paris ; Bruxelles : Henry Lemoine, s.d., 66 p.