Gaspard Dupasquier est né le 28 août 1793 à Chessy (Rhône) de Françoise Glénard (Chessy 11 juillet 1764-4 mai 1832) et de Joseph Denis Dupasquier (Lyon 16 novembre 1762-Lyon 14 octobre 1805), pharmacien et fabriquant de bas de soie, Grande-rue de l’Hôpital à Lyon. Il portera le prénom d’Alphonse. Tandis que Lyon était assiégée par les troupes de la Convention, sa mère s’était rendue, à pied, de Lyon à Chessy, chez sa sœur épouse Jangot, pour accoucher. Frère de Louis Gaspard Dupasquier*. Pour les relations familiales entre les Dupasquier, les Glénard et les Coignet, voir notice d’Alexandre Glénard*. Après des études primaires, Alphonse est placé à 11 ans dans une pharmacie. En effet, son père vient de décéder, la famille est nombreuse et manque de moyens. Cela ne l’empêche pas de continuer à se former dans les quelques cours de médecine qui persistent à Lyon. De 1811 à 1815, il poursuit à Paris ses études médicales et pharmaceutiques ; il revient à Lyon pour deux ans (où il fréquente l’Hôtel-Dieu, mais n’est pas reçu interne) avant de repartir à Paris en 1817 pour finalement soutenir le 10 juillet 1821 une thèse de médecine : L’imagination et son influence sur l’homme dans l’état de santé ou de maladie. Reçu premier au concours en 1829, il est médecin de l’Hôtel-Dieu de Lyon, poste qu’il occupe jusqu’en 1833. Gravement malade, il abandonne son poste hospitalier. Dupasquier devient en 1834 professeur de chimie à l’école de La Martinière. L’enseignement de la chimie est alors fort important, notamment pour la teinture de la soie. Là, il développe avec Arlès-Dufour* des méthodes pédagogiques novatrices qui font largement appel aux travaux pratiques. Alphonse est nommé à l’école secondaire de médecine, où est instituée en 1837 une chaire de chimie et de pharmacie qu’il occupe jusqu’en 1841 tout en conservant son enseignement à La Martinière. À cette date, l’école secondaire devient école préparatoire de médecine et de pharmacie. Dupasquier conserve son poste jusqu’à son décès survenu à Lyon le 13 avril 1848, alors qu’il demeurait 11 côte des Carmélites. Il est inhumé au cimetière de Loyasse. Marié à Lyon le 9 août 1821 avec Bénigne Claudine, dite Chloë, Guichard, née à Lyon le 5 floréal an XI, il n’a pas d’enfant, et adopte son neveu Alexandre Glénard* qui obtiendra, au décès de Dupasquier, la chaire de chimie de l’École préparatoire de médecine de Lyon.Il s’intéresse également à la musique, au théâtre et à la peinture, et il entretenait des rapports étroits avec des artistes : Adolphe Nourrit, Oll-Bull, Liszt, mademoiselle Rachel... Ses compétences en chimie l’amenèrent à intervenir comme expert, et c’est dans ce contexte qu’il s’opposa au célèbre chimiste Mathieu Orfila dans un procès, l’affaire Pouchon, qui fit grand bruit devant la cour d’assises du Puy en 1843. Il réussit à éviter la peine de mort aux accusés, grâce aux doutes qu’il émit face aux certitudes d’Orfila. Il fit de nombreuses études de toxicologie chimiques et pharmaceutiques avec des collègues comme Gensoul et Fleury Imbert*. Les eaux minérales ont été son second centre d’intérêt qui l’amena aussi à se pencher sur la salubrité des eaux ordinaires de boisson. Membre du Conseil de salubrité du Rhône créé en 1822 et membre de la commission hydrographique chargée de surveiller les eaux des deux fleuves, instituée par le maire Terme* en 1842. En 1830, il a fondé avec Joseph Gensoul le Journal critique des Hôpitaux de Lyon et recueil de médecine et de chirurgie pratiques, Lyon : Louis Babeuf ( seul le tome I a paru, 1830-1832).
Élu le 2 décembre 1828 section des sciences, il sera titulaire du fauteuil 3, section 1 Sciences, à partir de 1848, mais deviendra associé peu de temps avant sa mort la même année. Nombreuses communications : Faits pour servir à l’histoire du phosphore (MEM 1845). – Des inconvénients et des charges que présente l’emploi de l’acide sulfurique arsénifié : moyen de purifier cet acide pendant sa fabrication (MEM 1845). – Mémoire sur la couleur bleue de la lumière transmise par une feuille d’or, ou par un liquide tenant en suspension des particules de ce même métal, chimiquement réduit (MEM 1845). – Mémoire relatif aux effets des émanations phosphorées, sur les ouvriers employés dans les fabriques de phosphore et les ateliers où on prépare les allumettes chimiques (MEM 1845). – Notice sur une pluie de terre tombée dans les départements de la Drôme, du Rhône, de l’Isère et de l’Ain les 16 et 17 octobre 1846 (MEM 1847). – Emploi du chlorure d’or pour apprécier la présence de matière organique en solution dans les eaux ordinaires (MEM 1847). – Nouveau moyen pour reconnaître la présence et même approximativement la quantité du bicarbonate de chaux, tenu en quantité dans les eaux (MEM 1847).
Il a été membre correspondant de l’Académie des sciences en 1847, de l’Académie des sciences, belles-lettres et arts de Rouen en 1842 et de l’Académie des sciences, belles-lettres et arts de Savoie en 1842 ; membre de la Société d’agriculture de Lyon en 1829, de la Société de pharmacie de Lyon, de la Société des amis des arts de Lyon, de la Société linnéenne de Lyon (membre fondateur en 1822, secrétaire adjoint de 1825 à 1828 et secrétaire général de 1829 à 1831) et de la Société nationale de médecine et des sciences médicales de Lyon en 1831.
Paul Antoine Cap, Note nécrologique sur M. Dupasquier, Précis Académie des Sciences, Belles-lettres et arts de Rouen, 1848 ; et in Journ. Pharm. Chimie, octobre 1848, 14 p., et Paris : E. Thunot, 1848. – Émile Clet, « Alphonse Dupasquier », Journ. Chimie 1849, et Lyon, Ch. Savy, 1849, 56 p. – Amédée Bonnet, Alphonse Dupasquier. Notice sur sa vie et ses travaux. Lyon, Ch. Savy, 1873. – Id., Éloge d’Alphonse Dupasquier, ancien médecin de l’Hôtel-Dieu de Lyon, lu dans la séance publique de l’Académie de Lyon, le 9 janvier 1849, Lyon : Boitel, 38 p., rééd. Lyon : Pitrat aîné, 1873, 52 p. – « Dupasquier », La gazette médicale de Lyon, 1850, p. 274. – Adolphe Vachet, Nos lyonnais d’hier : 1831-1910, Lyon : chez l’auteur, aux Chartreux.
En 1911, a été édifié place Gabriel-Rambaud à Lyon un monument où figurent le Major-Général Martin et trois professeurs de l’école de La Martinière : Charles Henri Tabareau*, Louis Gaspard* et Gaspard Alphonse Dupasquier. – L’Académie conserve un buste en plâtre, patiné terre cuite, attribué à Gustave Crauk, donné par son frère Louis Gaspard vers 1850.
De l’imagination, et de son influence sur l’homme dans l’état de santé ou de maladie, thèse méd. n° 109, Paris : Didot jeune, 90 p. – Mémoire sur l’emploi du camphre dans le rhumatisme aigu et chronique, Paris : Gueffier, [1826], 32 p. – Note sur l’asphyxie produite par les gaz qui se dégagent du charbon de terre en combustion, Lyon : Brunet, 1826, 8 p. – Mémoire sur la ponction du ventre considérée comme moyen d’obtenir la guérison radicale de l’hydropisie ascite, Lyon : Babeuf, 1830, 24 p. – Rapport sur les inconvénients que peuvent présenter plusieurs manufactures de produits chimiques qu’on a le projet d’établir dans la presqu’île de Perrache, Lyon : C. Coque, 1830, 40 p. – « Protoiodure de fer et son emploi dans la phtisie tuberculeuse », CR Soc. Méd. Lyon, 11 août 1828-9 août 1830, Lyon : Perrin, 1831, et Lyon : Rossary, 1837. – Rapports sur la fabrique d’eaux minérales artificielles de M. Bourgeois aîné, faits à la Société de médecine de Lyon, au nom d’une commission composée de MM. Montain, Trolliet et Dupasquier par M. Alph. Dupasquier ; et au Conseil de salubrité du département du Rhône par MM. Monfalcon et Polinière, Lyon : L. Perrin, 1832, 20 p. – L’Art de à Lyon en 1836, revue critique de la première exposition de la Société des Amis des Arts, Lyon : Rossary, 1837, 138 p. – Notice sur l’eau sulfureuse d’Allevard, sur sa conservation et les avantages de son emploi dans la pratique médicale, Lyon : Rossary, 1838, 15 p. – Notice sur la culture de la garance dans la Limagne et sur un essai comparatif des garances cultivées en Limagne et dans le Bourbonnais, avec celles de l’Alsace et du Midi de la France, 1839. – Des eaux de source et des eaux de rivière comparées sous le double rapport hygiénique et industriel, et spécialement des eaux de source de la rive gauche de la Saône, près Lyon, étudiées dans leur composition et leurs propriétés, comparativement à l’eau du Rhône, Paris : Baillière, 1840, XIII + 414 p. – Histoire chimique médicale et topographique de l’eau minérale sulfureuse et de l’établissement thermal d’Allevard, lue à la Soc. Méd. Lyon, Paris : Baillère, 1841, et Lyon : Savy, 1841, XVI + 572 p. – Mémoire sur la construction et l’emploi du sulphydromètre, contenant tous les détails nécessaires pour procéder à l’analyse des eaux sulfureuses au moyen de l’iode, Paris : Baillère, 1841, 32 p. – Courte réponse à Mr le Dr Vulfranc Gerdy... relativement à sa dernière sur les eaux d’Uriage et d’Allevard, Lyon : Deleuze, 1842. – Recherches sur l’action thérapeutique de l’hyposulfite de soude pour servir à déterminer les modifications que subissent dans leurs propriétés médicales les eaux minérales sulfureuses altérées par le contact de l’air atmosphérique, Lyon : Dumoulin, Ronet et Sibuet, 1843, 8 p. – Consultation médico-légale relative à une accusation d’empoisonnement par le plomb à MM. Richond et Valicon, avocats au Puy, Lyon : Marle, 1843, 40 p. – Nouvelle réponse à Mr le Dr Vulfranc Gerdy relativement aux eaux très peu sulfureuses d’Uriage, Lyon : Dumoulin, Ronet et Sibouet, 1843. – De la Préférence qu’on doit donner aux eaux des sources de Roye, de Ronzier, de Fontaine et de Neuville, pour fournir aux besoins de la population lyonnaise, sur l’eau qu’on se propose d’extraire du Rhône par infiltration : lettre à Monsieur le Maire de Lyon, Lyon : Nigon, 1844, 66 p. – Mémoire pour les habitants et propriétaires de la vallée de l’Azergue [...] contre la demande en autorisation faite par MM. Perret père et ses fils, d’établir une fabrique d’acides minéraux et autres produits chimiques sur le territoire et à 1 kilomètre de la commune de Chessy, Lyon : . Dumoulin, Ronet et Sibuet, 1844. – Traité élémentaire de chimie industrielle. Paris : Mathias, 1844 (un seul volume paru), XXXII + 741 p. – Notice chimique, médicale et topographique sur une nouvelle source d’eau minérale, alcaline, ferrugineuse et gazeuse acidulée découverte à Vals (Ardèche), Lyon : Dumoulin, Ronet et Sibuet, 1845, 70 p. – Mémoire sur la minéralogie des environs de Saint-Rambert (département de l’Ain) et particulièrement sur le fer oxidé [sic] globuliforme et le lignite ou bois bitumineux que l’on y rencontre, s.l., s.n., 1825, 33 p. – Manuel de chimie, à l’usage des élèves de la Martinière, resté manuscrit (cité dans son éloge par Amédée Bonnet).