Dictionnaire historique des académiciens de Lyon

Préface
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PETETIN Jacques Henri Désiré (1744-1808)

par Michel Dürr.

 Jacques Henri Désiré Petetin est né à Lons-le-Saunier (Jura) en 1744, fils d’Hubert Désiré Petetin, ingénieur dans la même ville, et de Marie Louise Champonot, son épouse. Il épouse, le 21 juin 1774 à Lyon Sainte-Croix, Marie Joséphine Narboud, fille d’Armand Félix Narboud et de Françoise Prost ; témoins Claude Rochet, oncle maternel de l’épouse, Jean Claude Petetin, frère de l’époux, Claude Rey, cousin de l’épouse.

 Il meurt le 27 février 1808 à Lyon. Il habitait alors 10 rue Mercière.

 Jacques Henri Désiré Petetin a fait ses études au collège de Lons, puis au Séminaire Saint-Irénée de Lyon. Envoyé à quinze ans à Besançon pour étudier la théologie, il s’y tourne vers la médecine pendant deux ans, puis continue à Montpellier où il est reçu docteur à 20 ans. Il exerce à Tournus (Saône-et-Loire) de 22 ans à 30 ans, puis à Lyon où, agrégé au collège des médecins de Lyon, il est remarqué par Vitet* avec lequel il rédige et publie le Journal des maladies régnantes, première publication médicale lyonnaise. Il y donne son observation de la propriété qu’auraient les feuilles et tiges de frêne de combattre les affections scrofuleuses. Il soutient aussi le projet de Vitet* qui, contre les idées de Bourgelat, de Louis Bredin* et de Hénon*, voudrait regrouper dans une même école l’enseignement de la médecine et de l’art vétérinaire. En 1776, comme Lacroix, Willermoz*, Rast de Maupas*, il traite de l’établissement des cimetières hors de la ville de Lyon, et suggère le site des Brotteaux, avec plantation de peupliers d’Italie pour neutraliser les miasmes. Après le siège de Lyon, il est nommé médecin inspecteur de la 7e division militaire à Besançon. Il revient ensuite à Lyon où « il exerce la médecine avec art et désintéressement, surtout à l’égard des pauvres » (Feller). Après son ouvrage de 1787 sur la catalepsie, objet constant de ses travaux, il publie en 1802 une théorie sur le mécanisme de l’électricité, en 1803, sa théorie du galvanisme où il prouve l’identité des fluides électrique et galvanique, puis en 1805, une première édition de son ouvrage sur l’électricité animale et ses applications pour traiter l’hystérie et la catalepsie. Il donne plusieurs dissertations sur des cas de maladies rares et curieuses dans les Actes et le Journal de la Société de médecine de Lyon et rédige pour le conseil général du département un mémoire à adresser au ministre de l’Intérieur, sur l’utilité de l’établissement d’une école de Médecine à Lyon. Il lit ce mémoire à l’Académie le 4 floréal an XII [24 avril 1804], résumé dans Dumas II, p. 434 à 437. En 1799, Petetin succède à Willermoz*, décédé, comme conseiller général du département du Rhône.


Académie

Le 12 décembre 1786, « M. Lecamus* lit un mémoire de M. Petetin, médecin de cette ville, contenant des observations sur une maladie extraordinaire d’une jeune femme de Lyon qui présente dans ses crises les phénomènes physiques et moraux les plus singuliers, assez approchants de ceux des critiques (?) du magnétisme. L’auteur cite les expériences multipliées qu’il a faites pour s’assurer de la réalité des phénomènes, mais il n’en assigne point la cause ». Petetin figure comme membre ordinaire sur la liste du Règlement qui fonde l’Athénée de Lyon le 24 messidor an VIII [13 juillet 1800] ; il y est chargé avec Parat* des questions médicales. Il préside l’Académie en 1806. Le 3 ventôse an IX, il offre son Nouveau méchanisme de l’électricité. Lors de la séance publique du 7 germinal an IX, il donne une Vue générale sur la topographie de Lyon et sur les maladies propres à ses habitants. Autres interventions : 29 brumaire an XI, lecture de son mémoire Théorie du galvanisme et de ses rapports avec le nouveau mécanisme de l’électricité ; 10 pluviôse an XII, tribut annuel : Problème électrique à résoudre ; 4 floréal an XII, Mémoire sur l’établissement d’une école de médecine à Lyon ; 13 et 20 frimaire an XIII, Mémoire sur la catalepsie hystérique ; 25 nivôse an XIII, Description d’une catalepsie qu’il a traitée ; 22 prairial an XIII, Petit* fait un rapport verbal sur l’ouvrage dans lequel Petetin prouve l’électricité animale par la découverte de phénomènes nouveaux dans la catalepsie hystérique et par les effets de l’électricité artificielle dans le traitement des maladies ; 19 frimaire an XIV, Mémoire sur les phénomènes électriques que présentent les cataleptiques. Nommé directeur pour le 1er semestre 1806, il fait à la séance publique du 26 août le compte-rendu des activités de l’année, donne le résultat du concours pour 1805 qui a été remis à cette année, et le sujet mis au concours pour 1807. Le 20 janvier 1807, il lit son tribut académique Étude de la science de l’homme en rapport avec la catalepsie, puis, les 10 mars, 7 avril et 8 juillet 1807, un Nouveau mémoire sur la catalepsie.

Son éloge est prononcé par Aimé Martin* à la séance publique de l’Académie, le 23 août 1808, et, le 14 mai 1808, par M. Franchet à la Société de médecine de Lyon.

Bibliographie

Dumas. – Notice historique sur la vie et les ouvrages de J.H. Désiré Petetin, 122 p., non signé, auteur Petetin fils, in édition 1808 de « Électricité animale ». – Louis Trénard : Lyon, de l’Encyclopédie au Préromantisme, Paris : PUF, 1958. – Aimé Martin*, Éloge historique de J.H. Désiré Petetin, docteur en médecinediscours prononcé à la séance publique de l’Académie de Lyon, le 23 août 1808, Lyon : Ballanche, 1808. – François Tomasi, « Jacques Henri Désiré Petetin (1744-1808), médecin et physicien de l’hystérie , Conférence de l’Institut d’histoire de la médecine de Lyon, 6 janvier 1998 : Collection Fondation Marcel Mérieux, cycle 1997-1998, Lyon, 1999, p. 39-51.

Manuscrits

Théorie du galvanisme, 25 brumaire an 11, Ac.Ms230 f°51. – Problème électrique à résoudre, 10 pluviôse an 12, Ac.Ms230 f°93. – Projet d’École royale de médecine pratique, de chirurgie et d’art vétérinaire, ADR C129, cité par Louis Trénard, p. 125.

Publications

Observations sur l’établissement d’un cimetière général hors de la ville de Lyon, Lyon : Aimé de la Roche, 1776. – Avec Vitet, Observations sur les maladies régnantes à Lyon, extrait du Journal de médecine n° 13, juillet 1781, s.l., n.d., 12 p. – Mémoire sur la découverte des phénomènes que présentent la catalepsie et le somnambulisme, symptômes de l’affection hystérique essentielle, avec des recherches sur la cause physique de ces phénomènes, 1re partie, 1787. – CR sur les hôpitaux militaires établis à Besançon, par les citoyens Tissot et Petetin, Besançon : De Briot, an II, 21 p. – CR au citoyen Lejeune, représentant du peuple, sur les abus dans l’ordre des évacuations des malades ou des blessés, par les citoyens Petetin et Tissot, Besançon : De Briot, an II, 8 p. – Nouveau mécanisme de l’électricité, fondé sur les lois de l’équilibre et du mouvement , démontré par des expériences qui renversent le système de l’électricité positive et négative et qui établissent ses rapports avec le mécanisme caché de l’aimant, dont il explique les principaux phénomènes et l’heureuse influence du fluide électrique dans le traitement des maladies nerveuses, par Jacques Henri Désiré Petetin, D.M, Président de la Société de Médecine de Lyon, Associé correspondant de celle de Grenoble, Membre ordinaire de l’Athénée et du Jury d’instruction du département du Rhône, Lyon : Bruyset, An X. – Recette pour guérir toutes les maladies, donnée par un médecin philanthrope, pièce de vers insérée dans le Journal de Lyon et du Midi, n° 41, 21 ventôse an X. – Électricité animale prouvée par la découverte des phénomènes physiques et moraux de la Catalepsie hystérique, et de ses variétés ; et par les bons effets de l’électricité artificielle dans le traitement de ces maladies, Lyon : Bruyset aîné et Buyrand, 1805 – Théorie du galvanisme ; ses rapports avec le nouveau mécanisme de l’électricité, Paris : Brunot, Lyon : Reymann, An XI. – CR des travaux de l’Académie de Lyon, pendant l’année 1805, inséré dans l’Almanach historique et politique de la ville de Lyon, 1806. – Électricité animale prouvée par la découverte des phénomènes physiques et moraux de la Catalepsie hystérique, et de ses variétés ; et par les bons effets de l’électricité artificielle dans le traitement de ces maladies par M. Petetin, père, D.M., Président honoraire et perpétuel de la Société de Médecine de Lyon, Membre ordinaire de l’Académie des Sciences, et de la Société d’Agriculture de la même ville ; Associé correspondant des Sociétés de médecine de Grenoble, Nîmes, Aix la Chapelle ; ancien Inspecteur des Hôpitaux civils et militaires des 6e et 18e divisions de l’armée du Rhin ; Membre du Conseil général du Département du Rhône et Commissaire pour le gouvernement près le Jury d’instruction de l’École vétérinaire Impériale du département du Rhône, Paris : Brunot-Labbé, Gautier et Bretin, Lyon : Reymann, 1808 (publié par Petetin fils).