Charles Alexandre est né à Lyon 2e 3 rue du Plat, le 1er février 1886, fils d’Étienne Charbin (Lyon 17 avril 1844-Sainte-Foy-lès-Lyon 1er janvier 1920), industriel de la soie (Les Manufactures de Velours et Peluches), et de Joséphine Clotilde, dite Cloïs, Cabaud (Lyon 10 octobre 1855-5 janvier 1910). Témoins à la déclaration : Maurice Chomet, négociant, et Jean Cabaud, négociant. Il est le frère de Paul Charbin (Sainte-Foy-lès-Lyon 10 novembre 1877-Lyon 22 octobre 1956), secrétaire d’État au Ravitaillement du 12 août 1941 au 18 avril 1942.
Diplômé de l’école de commerce de Lyon. Docteur en droit avec une thèse d’économie politique titrée : La vie chère (Lyon : A. Geneste, 1912, 267 p.). Avocat au barreau de Lyon en 1910 jusqu’en 1934, puis assureur conseil. Il collabore au quotidien lyonnais Le Salut Public. Conseiller municipal de Lyon de 1929 à 1940, sous Herriot*. Il s’attacha à la sauvegarde du clocher de la Charité, place Antonin-Poncet, témoignage de la générosité lyonnaise.
Président de la Société d’économie politique et d’économie sociale de Lyon (1934-1935). Secrétaire général de la Mutualité du Rhône. Se dévouant pendant 45 ans à la Société protectrice de l’enfance, il devient président de cette association de 1942 à 1968 : à ce titre, de 1942 à 1944, il arriva à soustraire des enfants juifs aux rafles de la police allemande en falsifiant leurs fiches. Administrateur de l’Office public des habitations à loyer modéré de 1948 à 1968. Administrateur de la Caisse d’épargne du Rhône. Entré au conseil d’administration de l’École de commerce de Lyon, il en devint président en 1934. Il s’attacha à l’amélioration de l’enseignement, amorçant l’évolution qui, trente ans plus tard, en fit l’une des quatre grandes écoles d’enseignement de gestion et d’économie de France. Président du Rotary-club de Lyon (1947-1948). Président du Comité France-Amérique. Vice-président de la Maison des étudiants catholiques. Administrateur de l’Institut des sourds-muets et de l’orphelinat de Sainte-Foy-lès-Lyon. Administrateur de l’œuvre lyonnaise des jardins ouvriers. Administrateur du collège Saint-Thomas-d’Aquin.
Chevalier de la Légion d’honneur, chevalier de l’ordre de la Santé Publique (1956), officier du Mérite Social (1960).
Il est mort à Lyon 2e le 15 octobre 1968.
Il avait épousé le 16 mai 1912 à Lyon 2e (devant Édouard Herriot*) Suzanne Marie Pradel, née à Saint-Genis-Laval le 6 juillet 1892, fille de Louis Pradel* et de Jeanne Marguerite Charvet. D’où quatre enfants, nés à Lyon 2e : Jacques (10 juin 1913-mort pour la France à Sours [Eure-et-Loir] 16 juin 1940), époux à Lyon 2e le 30 juin 1937 d’Andrée Frachon ; Marcel (4 mars 1915-8 février 1917) ; Odette (12 mars 1920-27 janvier 2001), épouse de Jean Hourcade ; Denise (14 février 1924-24 novembre 2015), épouse le 4 octobre 1947 de Paul Malapert*. Lors de son mariage, il demeure chez ses parents à Sainte-Foy-lès-Lyon, puis en 1913 30 bis place Bellecour, en 1924 7 quai d’Occident (act. Quai Maréchal-Joffre), enfin à partir de 1925 29 quai Tilsitt.
Il est élu le 5 juin 1956 au fauteuil 2, section 3 Lettres, sur un rapport lu le 29 mai (non signé) ; il prononce son discours de réception le 19 février 1975 sur L’enseignement technique supérieur. Communications : Population et logement (3 février 1959) ; Les Lyonnais à l’Académie Française (2 mai 1961), Lacordaire et Oullins (à l’Hôtel de Ville le 27 février 1962, MEM 27, 1971). Membre émérite en 1966. Son éloge a été prononcé le 3 décembre 1968 par le président Georges Cohendy*.
Le 28 octobre 1970, l’Office HLM de Lyon, répondant à une demande de Louis Pradel, maire de Lyon, a décidé d’honorer la mémoire d’Alexandre Charbin en donnant son nom aux trois résidences construites aux nos 100, 102 et 104 avenue Debourg, à Gerland, Lyon 7e.
Outre sa thèse, il a publié de nombreux articles de presse sur des problèmes économiques et sociaux : La réforme de l’État, La participation du personnel àla gestion des entreprises (1921), La Cogestion, Décentralisation ou déconcentration, Les Finances françaises, Fiscalité directe et indirecte, Monopoles régies et nationalisations, Les valeurs mobilières, Causes et conséquences des dévaluations monétaires, Le mouvement démographique en France, Politique de natalité, Politique familiale, Le problème de l’habitat, L’alcoolisme, La Productivité condition du Progrès Social, La Prévoyance sociale, Causes et conséquences des dévaluations monétaires…