Dictionnaire historique des académiciens de Lyon

Préface
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DEVILLAS Élysée (1778-1845)

par Dominique Saint-Pierre.

 Élisabeth Jean, dit Élysée, Devillas (il signe avec cette orthographe), est né à Lyon le 31 juillet 1778, fils de Paul Étienne Devillas (Lyon Saint-Nizier 1er septembre 1745-Lyon 13 mai 1813, inhumé à Loyasse, quartier des protestants), négociant à Lyon, et de Victoire Julie Boissière (Paris 11 mai 1755-Lyon 28 janvier 1833), fille d’un banquier parisien. Il est baptisé le 7 août (registre protestant). Parrain : Jean Boissière ; marraine : Élisabeth de Villas, sa tante, épouse de Jean André (Nîmes 1er novembre 1734-guillotiné à Nîmes 11 juillet 1794), négociant à Nîmes, banquier à Gênes, président du Tribunal de commerce de Nîmes.

 Il a épousé à Lyon le 27 fructidor an XIII [14 septembre 1805] Élisabeth d’Arnal (Lyon 1er octobre 1783-2 avril 1860), fille de Jacques François d’Arnal (1751-1830), négociant, et de Rose Frédérique Bosset (Neuchâtel 1759-Lyon 1829). D’où Paul Jules (1806-1807), Quirin Frédéric (1808-1825) et Julie Françoise Clémentine (Lyon le 13 octobre 1810-Vaise 7 juillet 1888), épouse en premières noces de son cousin Arthur Paul Théophile de Cazenove (Lausanne, mais déclaré à Lyon pour être citoyen Français 1795-1841), garde du corps de Louis XVIII, adjoint au maire de Lyon, conseiller général du Rhône et père de Raoul de Cazenove*, et en secondes noces le 18 mai 1853 Jean Alphonse Gilardin*

 À l’âge de 15 ans, il partage la détention de son père, maire de Vaise en 1793, incarcéré sous la Révolution. Sa sœur Élise avait épousé Quirin-Henri de Cazenove qui, de retour à Lyon après un exil à Lausanne, associe Élysée Devillas dans sa banque, Cazenove et Cie, qui était propriétaire d’une fabrique de toiles. Plus tard, Élisée créera sa propre affaire, la société Élysée Devillas et Cie. Secrétaire du conseil municipal de Lyon, il supplée le maire en 1831. Président du Consistoire de l’Église protestante de Lyon, administrateur de l’école de La Martinière. Membre du conseil académique présidé par le recteur académique Soulacroix*. Membre de la société littéraire de Lyon de 1831 à 1841. En décembre 1831, avec Chardiny, Clément Reyre, Pons et Chanel, il a participé à la création du Courrier de Lyon, favorable à la Monarchie de Juillet, pour contrecarrer l’influence du Précurseur.

 Il est mort à Lyon le 30 octobre 1845, 10 quai Saint-Clair.

 Il était domicilié successivement : 9 Port Saint-Clair chez ses parents lors de son mariage, puis 4 rue des Feuillants, et 1, 10 et 12 quai Saint-Clair.


Académie

Élu le 11 janvier 1831, il remercie par lettre du 14 janvier. Il prononce son discours de réception le 2 septembre : De la nécessité d’étendre et de perfectionner l’instruction élémentaire dans sa partie morale (Ac.Ms293 f°466). Le 10 avril 1832, avec Grandperret* et Tabareau*, il présente un rapport sur l’organisation de l’école gratuite des sciences et des arts, sous le nom d’école de La Martinière (Lyon : Barret, 1832, 48 p.). Le 28 avril et le 5 mai 1835, « il donne lecture de de deux pièces de Bion [L’enfant et l’oiseleur, l’Amour et Vénus], qu’il a traduites en vers français » (Ac.Ms293 f°42). Aux termes d’un courrier adressé par lui à Dumas le 12 novembre 1838 (Ac.Ms270 f°201), il a aussi présenté : Ode à l’industrie (3 septembre 1833) ; Ce qui plaît aux hommes, moralité en vers (11 mars 1834) ; Le chirurgien et le bouledogue, fable ; L’enfant et l’Oiseleur, L’amour et Vénus, traductions en vers (5 mai 1835). Trésorier-adjoint de l’Académie le 7 août 1832, de fait trésorier en raison de l’état de santé du trésorier Cochard*.

Frédéric Eichhoff* a prononcé son éloge (MEM L 1, 1845, p. 504-510). Raoul de Cazenove, également, lors de son discours de réception en 1883 : « M. Devillas, mon grand-père, longtemps membre et trésorier de cette Académie y comptait autant d’amis que de confrères, et il eût été heureux, s’il eût put entrevoir le jour où son petit-fils, auquel il a ouvert la porte du sanctuaire des Belles-Lettres, en lui donnant les premières leçons de l’enfance, entrerait à son tour dans vos rangs. La grâce de son esprit, la bonté de son coeur, allaient, toutes pareilles, au-devant du respect et de l’estime, sans chercher dans le monde ni l’éloge, ni le succès, ni l’applaudissement, ni la gloire. Si ce dernier hommage de la postérité a manqué à M. Devillas, il a eu tous les autres, au cours de sa vie. Il faisait des vers, — hélas ! qui n’en fait pas ?— qui paraîtraient bien démodés aujourd’hui ; la ciselure ne s’y montrait point aux dépens de l’idée, et la langue, cette belle langue française, pour laquelle il avait un culte fervent et jaloux, s’y épandait dans de larges périodes, correctes et cadencées, qui ne laissaient rien au hasard de la rime de ce qu’il pouvait enlever à cet écueil par le tact délicat du lettré et le soin vigilant du puriste. Ce serait pour moi une tâche honorable et douce, que de vous raconter cette vie de travail, de dévouement et d’honneur, dont les seules distractions furent le culte des lettres et la société des écrivains, savants, historiens, bibliophiles, artistes, que renfermait notre ville de I8I5 à 1845, mais… ».

Outre les œuvres citées plus haut, il a présenté à la Société littéraire (RLY 2, 1859, n° 18, p. 522) : Les Deux fontaines, fable (19 janvier 1832). – Le Chirurgien et le Bouledogue, conte en vers (29 mars). – Histoire du gros Monsieur, traduite de l’anglais (1er août 1833). – La fiancée spectre (9 janvier 1834). – Les Deux voyageurs, fable (1er mai). – La Diligence, fable (22 janvier 1835). – Ce qui plait aux hommes, pièce de vers, (7 mai). – Compte rendu de l’administration du consistoire de l’Église réformée de Lyon, Lyon : Perrin, 1833, 6 p.

Bibliographie

J.-J. Hemardinquer, DBF.