Pierre Étienne Laviolette est né le 28 février 1922 à Lyon 5e, fils de Pierre Laviolette (Saint-Didier-au-Mont-d’Or 17 juin 1890-Lyon 3e 14 octobre 1962), employé à l’école vétérinaire de Lyon, et de Marie-Louise Rozet (La Verpillière [Isère] 20 octobre 1891-Villeurbanne 1er mai 1973). Entré à l’école normale d’instituteurs du Rhône en 1938, sa carrière d’instituteur est interrompue par le service du travail obligatoire (STO) en Allemagne. À son retour en 1945, il décide de s’orienter vers les sciences naturelles qui l’ont toujours passionné. Recruté comme préparateur temporaire à la faculté des sciences de Lyon, il obtient sa licence ès sciences puis son diplôme d’études supérieures en 1947. Il est alors nommé assistant puis chef de travaux au laboratoire de zoologie.
Il se marie à Lyon 3e le 2 août 1948 avec Andrée Marie Dupré, née à Lyon 4e le 19 février1925.
C’est à ce moment qu’il commence sa thèse, soutenue en 1954 à la Sorbonne ; elle porte sur La régénération du germen à partir du soma chez les gastropodes, sujet très débattu et controversé à l’époque. Nommé professeur sans chaire en 1960, il demande son détachement à l’INSA qui s’installe à Villeurbanne. Il obtient d’y créer un département de Chimie-Biologie dont il assure la direction. Il constitue au sein de ce département le laboratoire de biologie, qui devient le laboratoire de biologie appliquée qu’il dirige jusqu’en 1985, devenu en 1967 le premier laboratoire universitaire associé à l’INRA. Professeur titulaire en 1962, Pierre Laviolette atteint la classe exceptionnelle en 1983.
Les recherches développées dans son laboratoire portent, pour l’essentiel, sur la biochimie de la différenciation des gonades et des cellules germinales, mais également sur le parasitisme et la lutte biologique. Il étudie différents systèmes animaux, majoritairement des insectes. Ces recherches, à la fois fondamentales et appliquées, ont porté la réputation de Pierre Laviolette hors de la stricte sphère de la recherche universitaire. Le point culminant a été atteint en 1978 avec ce que la presse a appelé la première « mouche éprouvette », en réalité un Lixophaga, diptère parasite d’une chenille qui dévore la canne à sucre. La mise au point de milieux de culture adaptés à des cellules, des gamètes, des embryons ou des organismes, ce que Pierre Laviolette définissait comme la biochimie nutritionnelle, est alors un des thèmes principaux du laboratoire. Les résultats obtenus vont aboutir à la mise au point d’un milieu adapté à la fécondation in vitro dans l’espèce humaine, milieu qui sera utilisé pour la naissance de la sœur de Louise Brown en Angleterre. Ce milieu B2 fut adopté par les médecins français dans les années qui suivirent.
Pierre Laviolette est devenu délégué régional de l’INRA pour la région Rhône-Alpes en 1980, fonction qu’il a assurée jusqu’en 1990. Membre de la Commission nationale des IUT, membre des Commissions de Spécialistes 50e section (INSA, université Lyon 1, Dijon, Caen), membre du CORDET (Agronomie tropicale), du comité ATP (messagers chimiques), du Comité consultatif des universités et membre du conseil scientifique du CNERMA. Prix de biologie Henri Gadeau de Kerville en 1955.
Chevalier (1957), officier (1964), commandeur des Palmes académiques (1975).
Il décède le 1er août 2012 à Chassieu (Rhône) où il résidait.
Il est élu membre titulaire de l’Académie le 1er décembre 1992 au fauteuil 1, section 2 Sciences. Il avait donné auparavant (6 octobre 1992) une conférence intitulée La lutte biologique en agriculture : réalités et perspectives (MEM 1993), et il a prononcé son discours de réception le 19 octobre 1993 : Agriculture. Hier, aujourd’hui, demain (MEM 1994). Admis à l’éméritat le 29 mai 2012. Son éloge funèbre a été prononcé par Gérard Chavancy (MEM 2014).
Parmi les 37 publications de travaux originaux dans différents journaux scientifiques, citons : « Rôle de la gonade dans le déterminisme humoral de la maturité glandulaire du tractus génital chez quelques Gastéropodes Arionidés et Limacidés », Bull. Biol. 88, 1954, p. 310-332. – « Action des rayons gamma du Cobalt 60 sur la mortalité et la fertilité des adultes d’un charançon du riz », Bull. Biol. 97, 1963, p. 305-333. – « Développement en milieu artificiel du parasitoïde Lixophaga diatraeae (Diptère Tachinidae). Obtention de l’imago à partir de l’œuf », CRAS 287, 1978, p. 535-553.
Ouvrages collectifs : « Les cellules germinales », in L’être vivant, Kister-Genève, 1961. – « Repro-duction et sexualité », in Précis de Biologie, Paris : Masson, 1966. – « La reproduction des animaux », in Encyclopédie internationale des sciences et des techniques, Paris : Presses de la Cité, 1973. – « Histoire géologique, structure du sous-sol, agriculture d’hier et d’aujourd’hui », in Chassieu-en-Velin, Millau : Maury éd., 1990. – « Le laboratoire de biologie appliqué INRA / INSA de Lyon », in Chronique historique de la zoologie agricole française, INRA éditions, 1992.