Dictionnaire historique des académiciens de Lyon

Préface
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DUCLOS Jean Baptiste Antoine (1695-1743)

par Pierre Crépel.

 Né et baptisé à Lyon, paroisse Saint-Paul, le 20 décembre 1695 (Sommervogel : le 11, Bollioud : le 21) de « Jean Duclos controleur aux aydes de lyon et de d.lle anne reddellet sa femme ». Parrain: Antoine Duclos, marchand ; marraine : Marie Guichard (décédée à Saint-Nizier le 30 janvier 1705), femme de Claude Reydellet (vers 1631-Lyon Saint-Nizier 22 avril 1707, marchand drapier, puis maître fondeur de suif), grand mère. Il entre chez les jésuites à Lyon avant l’âge de 17 ans, en septembre 1712, puis continue en Avignon ses études de philosophie et de théologie. Il se destine aux mathématiques. Il enseigne dès ses études, la philosophie à Chalon, les mathématiques à Avignon, puis à Mâcon (Sommervogel). Il devient en 1733 (Christin*: 1732) professeur de mathématiques au Collège de la Trinité de Lyon. Il s’applique en particulier à l’astronomie, à l’observatoire du collège créé en 1702. Ses observations le mettent en relation avec divers savants, dont Duhamel du Monceau. Il fixe la latitude de l’observatoire de Lyon, alors assez imprécise ou controversée, à 45° 46’ 10’’. Il rédige des mémoires et observations d’astronomie, de physique, de mécanique, d’hydrostatique. Son ouvrage principal – non publié –, intitulé Idées de Phisique qui peuvent servir de principes à l’astronomie (1737-1738) est décrit par Christin dans son éloge, il s’agit d’un traité cartésien, proche de celui de Villemot*, s’appuyant sur les tourbillons et critiquant Newton que Jacques Mathon* de La Cour défend contre lui à l’académie. Ces années 1736-1740 sont particulièrement importantes pour le basculement des savants en France depuis les idées cartésiennes vers les idées newtoniennes. Du 5 mai au 28 juillet 1738 se manifeste un désaccord entre Duclos et Delorme* sur la question suivante : deux capacités contenant autant de matière, mais réparties différemment, l’une en petits globes et l’autre en grands globes, pèsent-elles autant ? Delorme dit oui et Duclos non, à cause de la disposition des tourbillons qui sont, pour lui, à la base de la notion de pesanteur. Le P. Duclos est nommé recteur du collège d’Aix-en-Provence à partir du 27 novembre 1740 et quitte Lyon. Mais, d’après Bollioud*, « les Esprits ainsi que les corps semblent avoir leur élement dont il ne faut pas les en tirer. Les hommes comme les arbres ne supportent guere les transplantations. Le Père duclos éprouve ce nuisible effet, ne vit pas longtems dans son nouvel état », et meurt à Aix le 26 juillet 1743. La lettre circulaire du P. Blancard au recteur du Grand Collège de Lyon (Ac.Ms124 f°87-88) explicite cette fin à l’âge de 48 ans : « une fievre putride precedée d’une diarrée de plusieurs jours et accompagnée dans le cours de sa maladie de violents maux de tete, l’a emporté au dixieme jour de son mal, malgré tous les remedes qu’on y a pu aporter ». D’après Christin, « Il avoit l’œil extrèmement vif, une humeur des plus enjouées & une modestie vraiment réligieuse. Ces trois qualités paroissent d’abord incompatibles : mais sa vertu les mettoit d’accord. »

 Son frère Claude Marie, jésuite également, s’est consacré aux Missions d’Afrique.


Académie

Élu à l’Académie des beaux-arts le 18 avril 1736, à l’instigation de Christin, il lit un mémoire sur la latitude de Lyon le 25 avril, puis son remerciement le 9 mai, y analysant son ouvrage Elémens des mathématiques, qu’il dédicace à cette compagnie. Il est très actif à l’académie, lit plus de vingt mémoires en quatre ans. Il en devient président en 1739 et y prononce à ce titre divers discours (Ac.Ms263 f°29, 92, 94, 159, 171, 172, Ms264 f°168). Il devient honoraire correspondant le 17 novembre 1740, en raison de son départ pour Aix-en-Provence ; c’est lui qui propose le R.P. Béraud* pour lui succéder. Il continue à correspondre avec l’Académie des beaux-arts et à lui envoyer des mémoires. Son éloge est lu par Christin le 12 décembre 1743, puis par Pernetti* dans les notices lues le 16 mai 1755.

Bibliographie

Bollioud, p. 94-95. – Éloge, par Christin (Ac.Ms124 f°79-85), par Pernetti (Ac.Ms124 f°34) – Sommervogel, t. III, col. 251-252 et t. IX, col. 255. – Ann. Collège Aix, par l’abbé Méchin (1892), III, p. 80-95. – M. Jacquet, DBF.

Manuscrits

Dissertation sur le mouvement local et sur les lois de la communication du mouvement, 18 juillet 1736 (Ac.Ms209 f°13-18). – Solution de quelques difficultés sur la table de l’accélération des fixes par M. de la Hire, 11 mars 1737. – Mémoire sur les principes de la conduite des eaux, 17 juin 1737 et 21 avril 1738 (Ac.Ms215 f°43-46). – Explication des principales figures de la table du P. Rabuel qui représente les systêmes de Ticho et de Copernic, 22 juillet 1737. – Idée générale de physique pour servir de principes à l’astronomie, 16 décembre 1737, 27 février, 16 mars, 14 avril, 4 et 18 août 1738 (Ac.Ms201 f°90-121). – Ce texte comporte un complément : Mémoire pour servir d’explication et de preuve à un des principaux articles de l’idée générale de la physique, 10 février 1740 (Ac.Ms207 f°181-183). – Avec le P. du Chatelard (de Toulon, qui continue après la mort de Duclos), Comparaison des observations météorologiques faites en 1737, 1738, 1739, 1742, 1743, 1745, 1747 à Toulon et à Lyon (Ac.Ms199 f°2-19). – Objections sur l’Évaluation de la pesanteur des corps et du vuide qu’ils laissent dans les vases qui les contiennent en proportion de leur grandeur, et autres discussions, 5 et 12 mai, 21 et 28 juillet 1738 (Ms154 f°150-151) (contre Delorme*: Ac.Ms228 f°10-12, f°28-33). – Dissertation sur les refractions astronomiques, 19 mai 1738. (Ac.Ms207 f°184-189). – Observation de l’éclipse de soleil du 15 août 1738, lue le 18 août 1738. – Problème: trouver le centre d’oscillation d’un corps suspendu, notamment d’une cloche, 25 juin 1739 (Ac.Ms198 f°14-16). – Mémoire sur les Éclipses, 15 et 29 juillet 1739 (Ac.Ms205 f°101-104) et Observation de l’Éclipse de soleil du 4 Aoust 1739 (planche, Ac.Ms205 f° 106). – Remarques sur diverses constructions de baromètres, 4 mai 1741 (Ac.Ms199 f°117-122). – Observation de l’éclipse de Lune du 13 janvier 1740, lu le 27 janvier 1740. – Mémoire de Trigonométrie, daté d’Aix le 1er mai 1742 et lu le 4 juillet 1742 par Béraud (Ac.Ms202 f°25-30).

Publications

Elemens des mathematiques, contenant les Elemens de geometrie, d’arithmetique, d’algebre, & d’analyse, Lyon : Perrot, 1737, XVI + 214 p., 5 pl. – « Observations astronomiques faites dans l’Observatoire des PP. de la Compagnie de Jésus, à Lyon, par le P. Duclos jésuite, professeur de mathématiques », Mém. de Trévoux, art. CIII, oct. 1736, XII, p. 2176-2184, pl. (1°. Détermination de la Latitude de l’Observatoire. 2°. Observation de l’Eclipse de Lune faite à notre Observatoire le 26. Mars 1736. 3°. Observations du Cours de plusieurs Taches sur le Soleil. [du 16 au 29 mars]) – « Extrait des Registres de l’Académie des Beaux-Arts établie à Lyon ; du 2 de Décembre 1739 » [discours de Duclos], Mém. de Trévoux, art. V, janvier 1740, p. 128-139.