Joseph Louis Folliet est né à Lyon 1er le 27 novembre 1903, fils de Joseph François Folliet (Lyon 4e 26 juin 1873-Lyon 2e 11 juillet 1949), canut, puis entrepreneur de soierie, domicilié 12 rue Imbert-Colomès, Lyon 1er, et de Philomène Marie Fernier (Lyon 1er 28 janvier 1879-Villeurbanne 24 décembre 1970) « metteuse en main » (i.e. ouvrière dans le textile), mariés à Lyon 1er le 10 juillet 1902. Témoins : François Fernier, employé, et Claude Joseph Folliet, tisseur.
Élevé dans une famille profondément chrétienne, enfant unique, il fréquente l’école primaire de la paroisse Saint-Denis à la Croix-Rousse tenue par les frères des Écoles chrétiennes, puis à Vaise l’école de l’Annonciation. Il s’initie au chant grégorien et à la chanson folklorique, passion de sa jeunesse qui lui sera utile plus tard comme animateur. Initié à la liturgie comme enfant de chœur, il envisage d’entrer dans les ordres et devient élève au petit séminaire de l’Argentière à Oullins, où il se lie d’amitié avec Pierre Gardette, futur recteur des facultés catholiques de Lyon. Joseph y sera plus tard professeur. Élève en classe de philosophie chez les maristes de Lyon, il a pour condisciple François Varillon (1905-1978), futur jésuite et futur aumônier de l’Action catholique de la jeunesse française, dont l’aventure à la fois sentimentale et mystique avec une jeune fille a inspiré à l’écrivain collaborationniste Lucien Rebatet (1903-1972) son roman Les Deux étendards.
Son père qui souhaite le voir succéder à la tête de son entreprise s’oppose à son entrée au grand séminaire. Bien que reçu premier à l’École de tissage, Joseph Folliet ne poursuit pas dans cette voie et effectue son service militaire. Incorporé le 10 novembre 1923, il s’embarque pour la Tunisie où il est affecté au 26e escadron et engagé par le général commandant de l’état-major à des tâches administratives. Il se heurte alors à l’indifférence religieuse de ses camarades et découvre aussi les débuts des luttes anticoloniales qui le sensibilisent à un sujet auquel il consacrera plus tard son étude sur Le droit de colonisation.
Après avoir traversé et surmonté une grave crise existentielle au contact de son cousin Joseph Chabert – il dit avoir « subi des tentations contre la foi chrétienne » –, poursuivant son désir de se consacrer au sacerdoce, il entreprend en 1926 à Paris, avec un groupe de Lyonnais, des études en théologie et sciences sociale au séminaire des Carmes où il est marqué par l’enseignement de Jacques Maritain. Deux rencontres vont être décisives dans son orientation ultérieure : celle de Marius Gonin (1873-1937), militant catholique, animateur des Semaines sociales, et fondateur à Lyon, avec le journaliste Victor Berne (1862-1927), de la Chronique sociale de France : revue, centre de formation et maison d’édition créés pour diffuser les idées novatrices de l’encyclique Rerum novarum du pape Léon XIII ; puis celle de Marc Sangnier (1873-1950), pionnier des auberges de jeunesse et fondateur du Sillon, mouvement politique démocratique et social qui vise à rapprocher le catholicisme de la République, condamné en 1910 pour « modernisme » par le pape Pie X. Joseph Folliet se rend en 1926 à Bierville où se déroule le 6e congrès démocratique international pour la paix, organisé par Marc Sangnier qui milite pour la réconciliation franco-allemande. Vingt et une nations sont présentes avec pour devise : « La Paix par la jeunesse », Folliet devient un véritable animateur. Il noue une grande amitié avec un jeune Allemand, Franz Stock (1904-1948), sur lequel il aura une grande influence. Ce séminariste de 22 ans, venu de Paderborn, sera pendant l’Occupation l’aumônier des prisons parisiennes, où il assistera de nombreux condamnés à mort. Joseph Folliet a dit de lui : « Je crois qu’il n’existe que de rares destinées chrétiennes qui témoignent de l’universalité de l’Église et de la Paix du Christ d’une façon aussi directe, permanente et durable que celle de Franz Stock. » Franz Stock fait actuellement l’objet d’un procès en béatification.
Marc Sangnier perçoit les qualités d’orateur et de journaliste de Folliet, devenu son ami, et l’engage dans son journal La Jeune République. Il l’entraîne également dans ses conférences de propagande souvent troublées par des groupes hostiles d’Action française ou d’extrême-gauche. Folliet restera impressionné par l’attitude exemplaire de Marc Sangnier, militant non violent, persistant dans sa non-violence même sous les coups. Lui aussi refusera toute violence. À la mort de Sangnier, en 1950, il le qualifiera de chrétien « loyal et fidèle », mais il s’abstiendra toujours, dans la ligne du refus de Marius Gonin en 1905 d’une fusion entre la Chronique et le Sillon, de se considérer comme son disciple, marquant son indépendance d’esprit liée à son tempérament lyonnais. Il compose néanmoins le chant de ralliement : « C’est nous les gars du Sillon », pour l’association le Sillon Catholique de Paris.
En 1927, à la suite d’un voyage à Assise, Joseph Folliet fonde avec Franz Stock, René Beaugey et quelques jeunes issus du Sillon, les Compagnons de Saint-François, mouvement de jeunesse œuvrant pour la paix et l’amitié entre les peuples. Tandis que René Beaugey est le gardien général, Joseph Folliet avec sa guitare et son harmonica s’enthousiasmant pour ce mouvement de la route et du plein air, en devient le chansonnier attitré, rôle qu’il continuera à tenir auprès des autres organisations de la jeunesse catholique. Le compagnon idéal est d’abord un pèlerin et le premier pèlerinage se déroule au Mont-Sainte-Odile en Alsace en octobre 1927. Ce mouvement existe encore de nos jours, mais depuis Vatican II, il a pris une orientation œcuménique en acceptant des membres d’autres confessions chrétiennes.
Joseph Folliet se sent mal à l’aise au séminaire. Il défend des idées assez éloignées des options conservatrices de la majorité des catholiques. Mgr Verdier (1864-1940), supérieur des Carmes, futur cardinal-archevêque de Paris, aurait dit de lui : « Ce petit est trop intelligent pour faire un curé » ! Il lui déconseille de poursuivre et pense qu’il servirait mieux l’église comme laïc.
En 1934, après sa licence de théologie, Joseph Folliet choisit donc de vivre en laïc. Pour gagner sa vie, il rédige des articles dans la presse chrétienne, donne des conférences et quelques cours particuliers. C’est alors que le R.P. Marie Vincent Bernadot (1883-1941), dominicain, fondateur des Éditions du Cerf, lui confie une page de l’hebdomadaire Sept dont Folliet deviendra le secrétaire général. Engagé dans tous les combats de l’époque, cherchant à dissocier le catholicisme du conservatisme et du nationalisme, entouré de collaborateurs prestigieux : théologiens et philosophes comme Étienne Borne, Étienne Gilson, Jacques Maritain, mais aussi François Mauriac, Georges Bernanos ou Paul Claudel, il confronte l’actualité politique et sociale à l’enseignement de l’Église, au moment où le pape Pie XI (1857-1939), élu en 1922, s’attache à développer l’apostolat des laïcs pour rechristianiser la société et soutient les mouvements d’action catholique. En 1936, les dirigeants de la l’ACJF (Action Catholique de la Jeunesse Française) lui demande d’animer le congrès du cinquantenaire de l’association fondée par le comte Albert de Mun (1841-1914) qui se tient à Paris, et, en 1937, est célébré le 10e anniversaire de la JOC (Jeunesse Ouvrière Chrétienne), fondée par l’abbé Joseph Cardijn (1882-1962). Folliet collabore aussi à La Jeune république, à l‘Ame populaire et à la revue Esprit d’Emmanuel Mounier, qui, à la fin de l’année 1935, a mis le fait colonial en accusation sous un titre provocateur : La colonisation, son avenir, sa liquidation ! Cette action militante correspond à une période où le catholicisme social reprend vie grâce à la participation de nombreux prêtres, religieux et laïcs. Une partie de l’opinion catholique continue cependant à penser que la République met en danger l’école catholique et reste proche de l’Action française de Charles Maurras, malgré sa condamnation par Pie XI, qui a également condamné l’antisémitisme et montré sa réticence devant l’émergence du fascisme et du nazisme. Dans cette situation complexe, Joseph Folliet, par ses écrits, ses conférences et son travail d’animateur joue alors un rôle important, surtout auprès de la jeunesse catholique. C’est aussi l’époque où il fréquente le syndicalisme catholique rassemblé depuis 1919 autour de la CFTC. Il devient alors un familier de la Chronique Sociale de France.
Marius Gonin commençant à décliner, on fait appel à Joseph Folliet pour lui succéder, mais il refuse la proposition, préférant continuer son travail de journaliste, à Paris, auprès de l’équipe de Sept. Alors qu’il se trouve en pèlerinage en Italie avec les Compagnons de Saint François, on l’informe de la mort de Marius Gonin dans la nuit du 20 au 21 août 1937. Quelques jours plus tard, il apprend la disparition de l’hebdomadaire dominicain Sept. La papauté redoutant que ce journal dirigé par des religieux n’apparaisse comme le porte-parole officiel de l’Église a demandé sa suppression, au prétexte de difficultés financières et de dissensions internes à l’ordre des dominicains, qui, par ailleurs s’était fait de nombreux ennemis en raison de sa prise de position dans la guerre civile espagnole. L’hebdomadaire Temps présent, qui montrera avec fermeté l’incompatibilité entre le fascisme et le catholicisme, lui succède, toujours avec la participation de Joseph Folliet, rédacteur en chef, mais avec une direction laïque.
En 1938, Folliet accepte finalement de revenir à Lyon pour prendre la succession de Marius Gonin à la direction de la Chronique Sociale de France. Il trouve une maison en mauvais état, affaiblie par la maladie de Marius Gonin. Il relance l’institution, tout en maintenant l’héritage de celui qu’il considérait comme son « guide fraternel », en assurant la prédominance du social sur le politique et le religieux. Jean Lacroix, éminent philosophe, professeur de khâgne au lycée du Parc à Lyon devient son collaborateur tout en animant un groupe Esprit très actif. La Chronique bénéficie aussi du soutien du cardinal Gerlier*, qui deviendra un grand ami de Folliet.
Alors que Joseph Folliet a pris des vacances dans les Alpes à Vaujany (Isère) pour écrire une biographie de Marius Gonin, éclate la Deuxième Guerre mondiale. Mobilisé le 2 septembre, à l’âge de 36 ans, Joseph Folliet est affecté comme brigadier à la 406e compagnie du 14e dépôt de train automobile basée dans la région lyonnaise. Sa collaboratrice Sylvie Mingeolet (1903-1955), venue de la JAC et de la Jeune République de Marc Sangnier, fondatrice des Compagnes de Saint-François, elle-aussi chansonnière et ancienne secrétaire de Marius Gonin, est nommée gérante de la publication pendant qu’André Roullet assume l’intérim de la direction. Du fait de son état de santé, Joseph Folliet est affecté à des tâches administratives à Valence. Il présente sa candidature d’élève-officier et est détaché à l’école militaire des Couets près de Nantes. Malgré son éloignement, il poursuit sa collaboration avec la Chronique Sociale. Dans un article, il explique que le conflit franco-allemand est en fait une opposition entre deux systèmes de valeur et que les chrétiens doivent prendre position. Publiant alors sous le pseudonyme de Frère Genièvre, il constate combien la ligne Maginot, grand espoir des militaires, est en fait une conception stratégique dépassée.
Il est fait prisonnier, mais grâce aux efforts de l’abbé Jean Rodhain (1900-1977), aumônier général des prisonniers, et de Franz Stock, il est rapatrié en août 1942. Après l’occupation de la zone libre, le 11 novembre 1942, Joseph Folliet et Sylvie Mingeolet participent à la Résistance, notamment dans le réseau Mitterand des prisonniers de guerre. Ils contribuent à sauver des Juifs, à organiser la protection des réfractaires au STO, distribuent Témoignage Chrétien. Deux des amis de Joseph Folliet, militants chrétiens, Gilbert Dru et Francis Chirat, sont abattus par les Allemands le 24 juillet 1944 place Bellecour à Lyon.
À la Libération, il assiste à la création du MRP, parti d’inspiration démocrate-chrétienne auquel il reproche de vouloir mêler politique et religion. Toujours pacifiste, il s’élève contre les règlements de compte entre Français de la Résistance et ceux proches de Vichy et tente d’apaiser des haines parfois violentes. Il condamne fermement les excès de l’épuration et réclame une large amnistie. L’Église n’est pas épargnée, mais l’habileté du nonce, Mgr Roncalli, futur Jean XXIII, permet d’assouplir les exigences du général de Gaulle qui, après avoir expulsé le nonce précédent, réclamait la révocation de trente évêques français. En 1943, deux abbés, Henri Godin (1906-1944) et Yann Daniel (1909-1986), issus de la JOC et frappés par la déchristianisation de la classe ouvrière, avaient publié un livre à grand succès : la France pays de mission ? d’où sortira le mouvement des prêtres-ouvriers. Plus que jamais Joseph Folliet croit au rôle central de la Chronique Sociale qui connaît alors des difficultés matérielles et financières. Avec quelques amis, il relance la revue qui retrouve une publication régulière. Il publie enfin fin 1944, la biographie : Notre ami Marius Gonin, un génie de l’action. Les Semaines Sociales reprennent aussi en commençant par Toulouse sur le thème « Transformation sociale et libération de la personne », puis ce sera au tour de Strasbourg.
Cette reprise s’inscrit dans le renouveau de la presse catholique : alors que Temps Présent disparaît, Témoignage Chrétien, dirigé par Georges Montaron qui devient le porte-parole des luttes, sociales, syndicales et politiques est diffusé à plus de 100 000 exemplaires. La Croix, quotidien des Assomptionnistes tire à plus de 150 000 exemplaires. Un nouvel hebdomadaire voit le jour avec la collaboration de Joseph Folliet : La Vie Catholique Illustrée sous la direction de Georges Hourdin et d’Hubert Beuve-Méry, qui se retirera assez vite pris par son nouveau journal Le Monde. Les problèmes coloniaux, la défense de l’école catholique sont alors de grands sujets de débats. Joseph Folliet se consacre aussi au rapprochement entre l’Allemagne et la France. Il devient l’un des fondateurs de Pax Christi, mouvement chargé de sensibiliser les chrétiens à la paix. Il sera souvent attaqué pour ses positions en faveur des accords d’Évian.
Avec l’âge, la fatigue se fait sentir, Folliet ressent le besoin de marquer une pause et participe à de nombreuses retraites spirituelles. Il découvre alors l’œuvre du Père Antoine Chevrier (1826-1879), le fondateur du Prado, qui connait à ce moment un grand développement dû à la personnalité de son supérieur général, Alfred Ancel (1898-1984) futur évêque auxiliaire de Lyon. Il obtient de celui-ci une chambre au noviciat à Saint-Fons, qui se révèle très vite trop bruyante. Il déménage au séminaire à Limonest où il peut travailler en paix.
Avec le décès de son père en 1949, se succèdent ceux de ses amis Franz Stock, l’abbé Laurent Remillieux (1882-1949), curé de Saint-Alban, fondateur de la section lyonnaise de la JOC féminine, dont l’influence sur les Compagnons de Saint François a été très importante, surtout, un peu plus tard, Sylvie Mingeolet, collaboratrice efficace et dévouée. Joseph Folliet retrouve alors le grand souhait de sa jeunesse. Le 19 mars 1968, en la fête de Saint Joseph, il est ordonné prêtre par Mgr Ancel dans l’église Saint-André de la Guillotière. A l’issue de la célébration, il adresse quelques mots : « Désormais, je suis le père Folliet […] comme vous le voyez, j’ai attendu l’âge de la retraite pour régulariser une vieille liaison ! »
Absorbé désormais par la prière et l’écriture, il reste actif jusqu’au terme de sa vie. La veille de sa mort encore, il s’était rendu au Palais d’Hiver de Lyon pour une conférence internationale missionnaire. Il décède à Lyon le 12 novembre 1972, et il est inhumé au nouveau cimetière de la Croix-Rousse.
Joseph Folliet était membre de l’Académie des Pierres Plantées de Lyon (1945, sous le nom de Joset Boncommand), docteur honoris causa des universités de Montréal (Canada) et de Columbia (États-Unis).
Élu membre de l’Académie le 2 décembre 1952 au fauteuil 8, section 3 Lettres, occupé précédemment par Auguste Rivet*. Reçu le 20 janvier 1953 par une harangue du cardinal Gerlier. Discours de réception le 23 février 1954 : La sagesse lyonnaise, étude sur le folklore provincial de Lyon. Communications : 21 juin 1955, Paul Claudel. Inventaire après décès ; 27 mai 1963, La médecine de Gnafron (MEM 1971).
Son éloge funèbre a été prononcé le 15 juin 1992 par Laurent Lathuillière* (MEM 1993). Le 15 juin 1992, Louis Thomas Achille a fait une communication intitulé : Joseph Folliet, chansonnier (MEM 1993).
Joseph Folliet, notre ami, compagnon de Saint François, successeur de Marius Gonin, prêtre du Prado, Lyon : La Chronique Sociale, 1973. – A. Delery, Joseph Folliet , parcours d’un militant catholique, Paris : Le Cerf 2003. – J. Barbier, Joseph Folliet, Paris : Éditions SOS, 1982. –A. Soutenon, Agir avec Joseph Folliet, Lyon : la Chronique Sociale 2004. – Ravier du Magny*, DMR.
Outre de très nombreux articles et conférences, on retiendra :
Le Droit de colonisation : étude de morale sociale et internationale, Paris : Bloud et Gay, 1928. – Le Travail forcé aux colonies, Paris : Éditions du Cerf, 1934. - Le Mystère de Saint François et de son compagnon : drame chrétien et moderne, Paris : Spes, 1934. – La Spiritualité de la route, Paris : Bloud et Gay, 1936 (réédité en 1942 et 1947), 192 p. – Morale sociale, Paris : Bloud et Gay, 1937. – Les chants du soleil noir : poèmes de guerre et de captivité, Paris : Éd. du temps présent, 1945. – Les Chrétiens au carrefour, Lyon : La Chronique sociale, 1947-1949-1971. – L’Avènement de Prométhée : essai de sociologie de notre temps, Lyon : La Chronique sociale, 1950. – Guerre et Paix en Algérie : réflexions d’un homme libre, Lyon : La Chronique sociale, 1958. – Le Ferme Propos : ad usum privatum pro amicis meis, Lyon : La Chronique sociale, 1958. – Adam et Ève : humanisme et sexualité, Lyon : La Chronique sociale, 1965. – Invitation à la Joie, Paris : Le Centurion, 1968. – Le Soleil du soir : vieillir en beauté, Paris : Le Centurion, 1972.