Alexandre Stanislas Neyrat est né à Lyon, 21 rue Mulet, le 27 août 1825. Présents à la déclaration du même jour : Alexandre Servan, négociant 2 place des Cordeliers, et Benoît Coste, agent de change rue de l’Arbre Sec. C’est le fils de Pierre Adrien Neyrat (Lyon Saint-Nizier 12 janvier 1781-Caluire 16 mars 1827), marchand drapier rue Mulet, et d’Amélie Colomb de Gast (Saint-Sauveur-en-Rue [Loire], 22 août 1793-Lyon 2e 8 mars 1872). Neveu de Camille Neyrat (Lyon Saint-Nizier 15 septembre 1775-Saint-François de Lyon 25 novembre 1841) – prêtre à Venise, vicaire à Saint-François-de-Sales à Lyon en 1811, fondateur et curé de la paroisse Saint-Louis-de-la-Guillotière, curé de Saint-François en 1829, inhumé dans la tombe Jaillard (Hours, 65). Il avait deux frères : François Xavier (1818-1826), et Camille (1819-1893) – curé de Poleymieux, puis de Couzon-au-Mont-d’Or, chanoine de Saint-Jean –, et une sœur Louise (1821-1895) qui épousera Louis Jaillard (1819-1891), négociant en ornements d’église. Dernier du nom, Neyrat teste les 9 novembre 1909 et 11 février 1912, souhaitant que ses neveux s’appellent Jaillard-Neyrat. Il est mort à Lyon 5e le 15 juin 1913, à l’âge de 87 ans, inhumé le 18 à Loyasse.
Ordonné prêtre le 22 décembre 1849 à la primatiale de Lyon, professeur à l’Institution des Minimes (1848-1851), il y est nommé maître de chapelle et organiste en 1850. En 1852, il est envoyé comme vicaire à Saint-Bonaventure, où il fonde une maîtrise devenue célèbre, et il publie avec Jean Baptiste Fichet, alors maître de chapelle de la Primatiale, un recueil de cantiques, Canticum, qui rendit le plus grand service. En 1861, nommé chanoine par le cardinal de Bonald, il succède comme maître de chapelle de la Primatiale à l’abbé Fichet, retiré à Vernaison. Il dirigera la Maîtrise jusqu’en 1884, soit durant vingt-trois ans. Le chanoine Vernay qui rédigea son article nécrologique, écrivit qu’« elle devint l’égale des plus célèbres d’Europe ». Neyrat devint aussi prélat de la maison de sa Sainteté avec le titre de Monseigneur en 1887.
Il avait le souci de donner une formation chorale complète, religieuse et profane. Il recueillit des motets, des faux-bourdons qu’il mit au programme des offices. Il édita des cantiques, adapta des pages de maîtres et composa lui-même. « Mgr Neyrat, par ses œuvres, comme par les élèves qu’il forma à St Jean. Ensuite par ses visites aux institutions, par ses leçons et ses conseils aux maîtres qui dirigeaient les chorales, par son action sur les écoles primaires libres et sur les manécanteries, on peut dire qu’il a renouvelé l’art musical dans notre diocèse » (Chanoine Vernay). Pour la détente, il publia un recueil de chants profanes : Fêtes et récréations.
En plein Carême, salle Barthélémy, il donnait un concert de musique profane, dont les sujets étaient toutefois fournis par la poésie biblique et chrétienne. Puis il organisa un deuxième concert pour la distribution des prix, concert qui attira le tout Lyon dans la salle des Pas Perdus de l’Archevêché.
Mgr Neyrat qui avait beaucoup voyagé, beaucoup entendu et retenu, faisait exécuter des pièces détachées d’auteurs peu connus alors, comme Rubinstein, Shaw ou Wagner, accompagnées par un orchestre formé des meilleurs instrumentistes de Lyon. Devenu doyen du chapitre, il ne cessa de protéger la Maîtrise, mais avec des signes ostensibles d’autorité, et il rendait un verdict sur toutes exécutions chorales. Chanoine titulaire en 1884, il devint doyen du chapitre primatial en 1901 jusqu’à sa mort.
Voyageur infatigable, il parcourait tous les étés l’Europe et l’Asie Mineure, où il était en relation avec de nombreuses personnalités ecclésiastiques. À Pâques, il visitait les régions françaises en compagnie de ses neveux. Il a appelé ses voyages « une page de poésie dans un gros livre de prose » et il a laissé des carnets de route, en partie publiés.
Élu à l’Académie le 8 décembre 1874 au fauteuil 3, section 4 Lettres-arts, il prononce le 3 août 1875 son discours de réception, intitulé : Du chant du peuple à l’Église, cantique et plain-chant. Très présent, il a fait plusieurs lectures (citées ci-dessous). Le 23 juin 1913, Isaac* a lu le discours prononcé à ses funérailles.
Membre fondateur de la Société de géographie de Lyon en 1873. Membre de la Société internationale Guidonis Actini Mediolani le 12 mars 1885.
Avec J-B. Fichet, Canticum. Recueil complet de cantiques à l’usage des paroisses, 2 vol., Lyon : Étienne Chouet, 1854-1856. – La Maîtrise, 3 vol., Paris : s.n., 1857-1861. – Faux-bourdons selon le chant lyonnais comprenant l’ordinaire du graduel et du vespéral…, Lyon : E. Clot, 1861, 44 p. – Jésus ! Marie ! 30 Cantiques à trois voix égales, ou quatre voix inégales…, Paris : Régnier Canaux, 1862, 106 p. – Institution des Chartreux. Recueil de cantiques recueillis, harmonisés ou composés par l’abbé A. Stanislas Neyrat, Paris : F. Girard, 1867, 499 p. – La Justice de Dieu ! Hymne, paroles de M. J. Blanchon, musique de M. l’abbé Neyrat, Paris : Gambogi frères, 1867. – Cantiques du petit Séminaire de la Primatiale de Lyon, recueillis, harmonisés ou composés par l’abbé A. Stanislas Neyrat, Paris : F. Girard, 1867, 499 p. – Du Chant du peuple à l’église : cantique et plain-chant. Discours de réception à l’Académie, séance du 3 août 1875, Lyon : impr. Riotor, 1875, 22 p., et MEM 17, 1876-1877. – Adoremus. Recueil de 30 motets et cantiques au très-saint Sacrement et au Sacré-Cœur, Paris : Bray et Retaux, 1877, 134 p. – Quelques jours en Dalmatie et au Monténégro, Académie, Lyon : Assoc. typogr., 1879, 38 p., et MEM 18, 1878-1879. – Un Festival musical en Angleterre, Académie, 18 décembre 1877, Lyon : Riotor, 1878, 15 p., et MEM 18 1878-1879. – L’Athos, notes d’une excursion à la presqu’île et à la montagne des Moines, Paris : Plon, 1880, 248 p. – Rapport sur le concours pour le prix Christin et de Ruolz à l’Académie…, Lyon : impr. Riotor, 1880, 16 p., et MEM 20, 1881-1882. – Messe solennelle à quatre voix composée pour le couronnement de Napoléon Ier (1804) [...], réduite pour orgue et publiée par les soins de Mr l’abbé A. S. Neyrat, Paris : Henry Lemoine, 1882, 75 p. – À propos d’une messe inédite de Méhul, lu à l’Académie, 28 février 1882, Lyon : Assoc. typogr., 1882, 3 p., et MEM 22, 1882. – Norvège et Suède. Excursion de vacances. Dalmatie et Monténégro. Un Festival musical en Angleterre, Paris : Delhomme et Briguet, 1883, 344 p. – Cantiques et motets des petits séminaires, maîtrises, collèges, paroisses (Cantiques du petit séminaire de la primatiale de Lyon), recueillis, harmonisés ou composés par l’abbé A. Stanislas Neyrat, Lyon : E. Clot, 1884, 507 p. [et nombreuses rééditions chez Clot et Béal]. – Du Rôle de la musique vocale et instrumentale dans les écoles chrétiennes, par l’abbé Stanislas Neyrat [...] et Hippolyte Réty [...], avec lettre approbative de Mgr Perraud, Paris : Delhomme et Briguet, 1884, 50 p. – Fêtes et récréations. Recueil de soixante chœurs à deux et trois voix égales [sans acc.] à l’usage des écoles chrétiennes & maisons d’éducation, recueillis, harmonisés ou composés par l’Abbé A. Stanislas Neyrat. Ouvrage divisé en deux parties de trente chœurs chacune, Lyon : E. Clot, 1885, 110 p. – Ave Joseph ! Motet à trois voix égales avec accompagnement d’orgue, Lyon : E. Clot, 1888. – Faux-Bourdons du grand-séminaire Saint-Irénée de Lyon, messes, psaumes, magnificat, hymnes, motets, harmonisés par Mgr A.-Stanislas Neyrat, Lyon : s.n., 1892. – Ave Regina coelorum [Motet à trois voix égales et piano], Lyon : E. Clot, 1899. – Laudate Dominum. [Motet à 3 voix égales et piano], Lyon : E. Clot, 1899, 5 p. – Quatre Motets à trois voix égales [...] avec accompagnement d’orgue ou harmonium [...], Lyon : E. Clot, 1899. – Le Désir du martyre ! Cantique pour trois voix égales et solo avec accompagnement d’orgue ou piano, poésie de Mgr Retord,... musique de Mgr A.-S. Neyrat, Lyon : E. Clot fils, 1902.