Louis Philibert Auguste Gauthier est né à Saint-Amour (Jura) le 24 mai 1792. Il est le fils de Charles Barthélemy, médecin à Saint-Amour, et de Louise Françoise Burtin.
Parti pour Paris dans l’intention de faire des études de droit, Gauthier s’inscrit à l’École de médecine. Il soutient sa thèse le 30 mars 1819 sur le sujet : Dissertation sur les fièvres intermittentes. Il revient s’installer à Lyon, d’abord comme médecin du Bureau de bienfaisance. Il est ensuite nommé médecin de l’Antiquaille en 1830, par un jury composé de Cartier*, Bouchet, Terme*, Parat*, Mermet, Viricel*, Gilibert*. De 1839 à 1847, il prend en charge la délicate division des femmes. Laborieux, philanthrope, érudit, il est respecté et apprécié. Selon Diday, on trouve « dans toutes ses publications la sagacité à interroger le passé au bénéfice du présent ».
Il épouse le 23 octobre 1821 à Lyon Anne Françoise Marie Louise Bugnard (Lyon 6 juin 1802- ?), fille de François Bugnard* (1767-1843), ancien chirurgien de l’Hôtel-Dieu, et de Françoise Blanchart, « une alliance faite, selon Diday, pour assurer à la fois son bonheur privé et ses succès professionnels ». Ils auront au moins une fille, Louise Françoise (1822-1863), épouse Verdun.
Il se spécialise dans le traitement de la syphilis par le mercure (sagement prescrit), et surtout l’iodure de potassium, qu’il recommande dès 1841 à la suite des travaux de Wallace et des préconisations de Ricord. Il montre l’intérêt particulier de cette médication dans les syphilides tuberculo-ulcéreuses. En 1842, à l’ouverture annuelle des cours de clinique sur les maladies syphilitiques, Gauthier prononce un discours : Examen historique et critique des nouvelles doctrines médicales sur le traitement de la syphilis considéré comme une mise au point parfaite. Dans Recherches nouvelles sur l’histoire de la syphilis, il démontre que la syphilis n’existait pas en Europe avant la fin du xve siècle. Il quitte ses fonctions à l’Antiquaille en 1847.
« Excellent helléniste et très bon latiniste », ce médecin est surtout connu par ses travaux sur les origines religieuses de la médecine dans les temples d’Esculape. Il a fait des recherches sur l’histoire de la syphilis et montré qu’elle ne fut connue en Europe qu’à la fin du xve siècle. Il a publié une histoire de la médecine vétérinaire dans l’Antiquité, une autre d’une épidémie de danse de Saint-Guy au Moyen Âge. Il a prononcé des discours historiques et écrit de nombreuses notes biographiques sur d’anciens médecins. Il traduit des textes allemands, et ses relations dans tout le nord de l’Europe ont fait connaître à l’étranger les œuvres de la médecine lyonnaise. Membre de la Société de médecine de Lyon et de la Société littéraire de Lyon, dont il sera président.
Il décède à Lyon, à son domicile 42 rue Sala, le 22 novembre 1851.
Il est élu le 2 décembre 1834, section des sciences, et occupe en 1847 le fauteuil 4, section 3 Sciences. Discours de réception le 5 mai 1835 : De l’influence que la médecine a exercée sur la civilisation et les progrès des sciences.
Charles Fraisse*, Notice historique sur le docteur L.P.A. Gauthier, Lyon : Dumoulin et Ronet, 1852, 14 p. – Paul Diday, Éloges Académiques et Miscellanées, Lyon : Assoc. typogr., 1894, p. 3-20. – A. Croze, M. Colly, M. Carle, J. Lacassagne, Histoire de l’Hôpital de l’Antiquaille de Lyon, Lyon : impr. M. Audin et Cie, 1937, p. 168-170. – Jules Guiart*, L’École médicale lyonnaise, Paris : Masson, 1941, p. 16 et 210. – L. Trénard, DBF.
Dissertation sur les fièvres intermittentes, thèse méd. n° 51, Paris : Didot Jeune, 1819, 21 p. – Médecine pratique de J. Val. de Hildenbrand,... Ouvrage traduit du latin, avec un discours préliminaire sur l’histoire des cliniques, et des notes, par L. P. Auguste Gauthier, 2 t., Paris : A. Bavoux, 1824. – Histoire de la danse de Saint Guy : maladie épidémique au Moyen Âge, s.n., s.l., ca 1830, p. 135-141. – Rapport sur le choléra-morbus, fait à la Société de médecine de Lyon au nom d’une commission, Lyon : impr. L. Perrin, 1831, 135 p. – De l’influence que la médecine a exercé sur la civilisation et les progrès des sciences, discours de réception prononcé dans la séance publique de l’Académie [...] de Lyon, 5 mai 1835, Lyon : impr. G. Bossary, 1835, 13 p. – Histoire de la médecine vétérinaire dans l’antiquité par J.F.C. Hecker, traduit de l’allemand, Paris, impr. Félix Locquin, 1835, 27 p. – Recherches historiques sur l’exercice de la médecine dans les temples, chez les peuples de l’Antiquité, Paris : J.-B. Baillière, 1842, 264 p. – Recherches nouvelles sur l’histoire de la syphilis, Paris : J.-B. Baillière, 1842, 66 p. – Examen historique et critique des nouvelles doctrines médicales sur le traitement de la syphilis, discours prononcé devant l’administration de l’hospice de l’Antiquaille de Lyon dans sa séance publique du 1er juin 1842, Paris : J.-B. Baillière, 1843, 78 p. – Rapport fait à l’Académie royale des sciences, belles-lettres et arts de Lyon, sur le mémoire de M. le Dr Girard ayant pour titre : De l’Organisation et de l’administration des établissements d’aliénés [...]. Lu dans la séance du 6 mars 1844, s.l., n.d., 8 p. – Observations pratiques sur le traitement des maladies syphilitiques par l’iodure de potassium, Paris : J.-B. Baillière, 1845, 104 p. – Rapport sur le musée pittoresque d’anatomie pathologique de M. Thibert, fait à la Société de médecine de Lyon, Lyon : impr. de Marle, 1846, 6 p.