Il est né à Versailles, paroisse Saint-Louis, le 22 novembre 1748. Son père, Jean de Najac (1696-Versailles 1782), était en 1723 cuisinier de Joseph Gaspard de Maniban (président au parlement de Toulouse), puis en 1731 maître d’hôtel d’André de Mailly du Breuil (receveur général de la Tourraine) ; il devient en 1732 contrôleur ordinaire de la reine de Pologne Catherine Opalinska, épouse de Stanislas Leszczynski, puis en 1748 contrôleur de la maison de bouche de la reine et maître d’hôtel du roi, anobli en septembre 1781. Sa mère est Marie-Thérèse Macalla de Dampierre (1714-1794), femme de chambre surnuméraire de la reine en 1755, femme de chambre de la reine en 1759, fille d’un procureur fiscal de Charlieu, près de Roanne (Loire). Parrain : Benoît Drivet, écuyer du petit commun du roi ; marraine : Georgette Meunier, épouse de Pierre François Fradet Dolly, commis de la guerre.
Il est incorporé à Brest dans la marine royale le 7 mai 1767 comme aspirant élève commissaire, élève commissaire le 21 janvier 1771, sous-commissaire de la marine à Brest le 1er janvier 1774, commissaire surnuméraire des ports et arsenaux le 1er janvier 1777, commissaire ordinaire à Brest du 25 octobre 1779 au 30 septembre 1792, tout en ayant rempli en 1786 et 1787 les fonctions d’ordonnateur à Lorient et à Bordeaux, chef d’administration faisant fonction d’ordonnateur à Dunkerque le 1er octobre 1792, nommé le 21 février 1793 adjoint du ministre de la Marine Albarade, emprisonné la même année jusqu’au 29 septembre 1794 alors qu’il était ordonnateur à Saint-Malo depuis le 18 avril 1793, agent maritime à Toulon le 18 mars 1795, où il devient commissaire le 21 août 1797. Dans ce port, il participe aux préparatifs de l’expédition d’Égypte, avant d’être ordonnateur à Brest le 13 juillet 1798. Napoléon, qui a remarqué ses qualités d’ordonnateur à Toulon – Najac est cité vingt-six fois dans le tome 2 de la correspondance générale de Napoléon Bonaparte en 1798 et 1799 – et son talent de logisticien au service de l’escadre de Bruix (partie de Brest en 1798 pour tenter de ravitailler l’Égypte), le fait nommer conseiller d’État le 24 juillet 1800 en service ordinaire, section de la Marine. Envoyé à Lyon pour réglementer les paiements lyonnais, il est nommé préfet du Rhône le 21 août 1801, lorsque le préfet Verninac* devient ministre plénipotentiaire en Helvétie. Peu après son installation, il fait « au nom des Lyonnois reconnoissans » frapper une médaille, gravée par Claude-Antoine Mercié, à l’effigie de Bonaparte commémorant le 18 Brumaire. Le revers loue le premier consul qui « a conquis la paix, restauré le commerce, l’agri[culture] et les arts » (Morin-Pons, p. 109-113 et pl. XV). Son œuvre est considérable (Louis Trénard) : il redresse l’économie, notamment l’industrie des étoffes, fonde à Lyon une section locale de la Société pour l’encouragement de l’industrie nationale initiée par Chaptal, met fin à l’antagonisme religieux en libérant les ecclésiastiques et en rendant les églises au culte, développe l’enseignement primaire, autorise Ballanche* à faire reparaître les Petites Affiches et l’Almanach, et institue un conseil des musées chargé d’exposer de la peinture et des statues à l’abbaye Saint-Pierre. Rappelé au Conseil d’État le 30 juillet 1802, pour être conseiller à vie (traitement de 10 000 fr.), comte de l’Empire par lettres patentes du 26 avril 1808, donataire en Illyrie (4 000 fr. de rente) par décret du 1er janvier 1812, il soutient le retour de Louis XVIII en 1814 et, devenu conseiller d’État honoraire le 8 juin 1814, il est nommé intendant général des classes de la Marine jusqu’au 20 mars 1815. De nouveau conseiller d’État pendant les Cent-Jours, section de la marine, il soutient l’empereur et est exclu au retour du roi. Une pension de 6 000 fr. lui est ordonnée le 29 avril 1817.
Il est mort à Paris 1er, le 26 novembre 1823.
Il avait épousé à Lorient le 7 octobre 1788 Henriette Marie Laurence Leconte (Pondichéry 30 mars 1770-Saint-Malo 7 mai 1794), fille d’Arnoult Leconte (1731-1798), sieur de Narcy, conseiller au conseil supérieur de Pondichéry, maire de Lorient en janvier et février 1790, et de Laurence Catherine Desjardins (1749-1810), fille d’un capitaine de vaisseau de la Compagnie des Indes et capitaine du port de Pondichéry.
Trois enfants : Amédée (Lorient [Morbihan] 1790-Medemblick [Pays-Bas], 1810), second page de Napoléon, capitaine au 7e chasseur à cheval, tué par un soldat ivre ; Laurence (Lorient 1791-Montpellier 1875), épouse en 1813 d’Eugène, vicomte de Ginesous (1790-1861) ; et Hippolyte (Saint-Malo 1794-Paris 1854).
Chevalier de Saint-Louis, membre de la Légion d’honneur le 3 octobre 1803, puis commandeur le 14 juillet 1804 (LH/1974/2).
Alors qu’il est en mission à Lyon comme conseiller d’État, le président Verninac le présente à l’Athénée le 23 pluviôse an IX [12 février 1801], et le fait élire membre associé honoraire le 13 ventôse [4 mars 1801]. À la séance du 3 brumaire an X [24 octobre 1801], sont faites « les propositions d’accorder le titre de bienfaiteur de l’académie au citoyen Verninac* [qui a quitté la préfecture de Lyon en juillet pour être ambassadeur à Berne], d’envoyer au citoyen Najac, conseiller d’État, préfet du département du Rhône une députation composée des membres du bureau et des citoyens Gilibert* et Para*, de transporter le nom du citoyen Najac de la classe des honoraires à celle de titulaire, de déférer au citoyen Najac la place de président de l’académie… ». Il occupe la première fois son fauteuil le 16 frimaire an X [7 décembre 1801], revient le 3 nivôse [24 décembre] où est reçue à l’Académie la Consulte de la République cisalpine : « Furent introduits les citoyens Marescalchi, ambassadeur de la République cisalpine, Cagnoni, président de la société italique des sciences, le P. Pini Barnabite député de la même société, Palinieri adjoint au P. Pini, Moscati professeur de Méd. Clinique en l’université de Pavie, Volta professeur de physique, Brugnatelli professeur de chimie, Oriani astronome de Milan, Ciccolini astronome de Bologne, et plusieurs autres savants députés de la Rép. Cisalpine, les citoyens Ricard préfet de l’Isère et Nogaret préfet de l’Hérault, Charles Lacroix préfet des Bouches du Rhône. Le citoyen Volta professeur de l’université de Pavie fait ensuite des expériences tendant à prouver l’identité du fluide électrique et du galvanisme. Le citoyen Ampère* commence la lecture d’un mémoire qu’il n’a présenté que comme une faible esquisse d’un vaste système qui se lie à toutes les parties de la physique ». Najac, toujours président en titre jusqu’à son départ de Lyon, n’assistera plus aux séances de l’Académie.
Dict. biogr. Conseil d’État. – Bargeton et autres, Les préfets du 11 ventôse an VIII au 4 septembre 1870. – Dict. Napoléon, notice par Louis Trénard.
Ac.Ms275-1 f°225 et 226 : Deux lettres de Najac à l’Athénée du 12 et du 23 thermidor an X. –Ac.Ms123bis f°145 : Lettre de Laurencin*, vice-président de l’Académie, du 13 frimaire an X, se réjouissant de l’élection du préfet à la présidence : « les vandales brisant l’ancienne académie, la forcèrent à divorcer avec les lettres et les arts. Sous un autre nom, elle termine son veuvage. Elle a repris son ancien état ».