Jean-Baptiste Danguin est né à Frontenas (Rhône) le 3 mai 1823, de Claude Danguin, tailleur d’habits, et Françoise Paquard. Témoins : deux propriétaires de Frontenas.
Admis à l’école des beaux-arts de Lyon (1837-1840, il est l’élève du graveur Victor Vibert* qui remarque rapidement ses qualités. Sa gravure de l’Ascension du Christ en présence de la Vierge et des apôtres d’après le tableau du Pérugin (musée de Lyon), présentée au Salon de Lyon en 1847, lui vaut de nombreux éloges. La même année, sur les conseils de Vibert*, il s’installe à Paris pour suivre l’enseignement de Victor Orsel, puis de Louis Pierre Henriquel-Dupont, et obtient le Second Grand Prix de Rome de gravure en 1850 avec une Académie d’après nature.
Entre 1851 et 1853, il contribue, sous la direction d’Alphonse Périn, à l’achèvement de la décoration de la chapelle de la Vierge de l’église Notre-Dame de Lorette à Paris 9e à laquelle Orsel, qui venait de mourir, travaillait depuis 1833. Jusqu’en 1857, il participe à la gravure des peintures d’Orsel. Soucieux de produire une œuvre personnelle, il approfondit la technique du portrait dans laquelle il excelle rapidement. Danguin maîtrise parfaitement toutes les techniques de la gravure et « ne se borne pas […] à reproduire exactement le trait avec une pointe sèche, mais il traduit le peintre tout entier avec sa couleur et le modelé de sa peinture par l’heureuse combinaison et l’énergie de ses tailles » (Louis Morel de Voleine, Revue du Lyonnais, 1868, n° 5, p. 254).
À la mort de Vibert*, il est choisi à l’unanimité pour lui succéder comme professeur de gravure à l’école des beaux-arts de Lyon (1860-1888) où il s’attache avec succès à développer cette discipline. En 1868, il habite 19 rue Sala, où il donne des cours de dessin (Annuaire, 1868).
Il figure aux expositions du salon de Paris depuis 1857, obtenant une médaille en 1863 (3e classe), 1868, 1872 (1re classe) et 1878 (1re classe). Médaille d’or à Amsterdam en 1883.
Il est élu membre correspondant de l’Académie des beaux-arts en 1874 et nommé chevalier de la Légion d’honneur le 26 septembre 1883 (remise par Louis Pierre Henriquel-Dupont, LH/654/52). Officier d’Académie.
Décédé subitement à Paris 5e chez sa fille (18 rue Denfert-Rochereau) le 17 mars 1894 [déclaration de décès faite le jour-même dans le 5e arrt]. Après une cérémonie le 19 à Saint-Jacques-du-Haut-Pas, sa paroisse, il est inhumé trois jours plus tard à Lyon au nouveau cimetière de la Guillotière (sa sépulture n’existe plus). Gaspard André*, président du conseil d’administration de l’école des beaux-arts a pris la parole au nom de l’école et de l’académie.
Sa candidature a été retenue le 30 mai 1865 ; il est élu le 6 juin au fauteuil 5, section 4 Lettres-arts. Il prononce son discours de réception, Essai sur la gravure, le 22 décembre 1868. Il présente le rapport du prix Dupasquier* lors des séances des 26 juin 1877, 27 juillet 1880, 20 décembre 1881, 22 décembre 1885 et 20 décembre 1887. Il participe régulièrement aux séances jusqu’à son admission à l’éméritat en 1888.
Audin et Vial. – M. L. Blumer, DBF.
Un autoportrait (peinture à l’huile sur carton), daté de 1868, est conservé au MBAL.
« Essai sur la gravure », MEM L 14, 1868-1869, p. 283-302. – Rapports sur le concours pour le prix Dupasquier : MEM L 17, 19, 20, 22, 24 (1877 à 1887).
La plupart des œuvres de Danguin ont été recensées par Audin et Vial, p. 239-240. Citons :
Grands tableaux : L’Ascension du Christ du Pérugin (1846), reprise sur le certificat d’admission dans l’Association des Hospitaliers veilleurs de Lyon. – Planches dans les Œuvres diverses de Victor Orsel (1857). – La maîtresse du Titien (1868). – Le songe du Chevalier d’après Raphaël (1870). – Portrait de femme d’après Rembrandt (1872). – Le Christ au tombeau d’après Andrea del Sarto (1877). – La Charité d’après Andrea del Sarto (1882). – Jeune homme au bord de la mer d’après H. Flandrin (1887).
Portraits : Vincent Reyre* d’après A. Blanchard (1846). – L’impératrice Eugénie d’après P. P. E. de Pommayrac (1863). – Alfred de Musset (1866). – Louis Dupasquier* (1867). – Jean-Baptiste Guimet* (1868). – L’Abbé Raynal d’après Faivre-Duffer (1880). – Antoine-Marie Chenanard* (1880). – Rosalie Bidauld, peintre, épouse de J.-B. Guimet* d’après sa propre peinture (1880). – Victor de Laprade*.