Dictionnaire historique des académiciens de Lyon

Préface
A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z

La recherche est faite par sous chaîne, insensible à la casse et aux accents.

ROMAN André (1928-2012)

par Michel Le Guern.

 André Jean Edgard Roman est né à Tunis, « hors Bab El Allouche », le 23 octobre 1928, fils de Paul Victor André Roman, limonadier (né à Marseille le 5 janvier 1901), et de Lucienne Edmée Debono, son épouse (née à Bizerte le 8 décembre 1910, naissance déclarée le 26 octobre, en l’absence du père, par Marcellin André, employé). Il passe son enfance et fait ses études primaires à Kébili, oasis du Sud tunisien, où son père exploite une palmeraie. Après des études secondaires au lycée Carnot, à Tunis, il entre dans la vie active en travaillant dans la palmeraie paternelle. C’est seulement après son service militaire, d’octobre 1949 à octobre 1950, qu’il reprend ses études.

 Le 19 juillet 1954, au consulat de France à Tunis, mariage d’André Roman, étudiant, et de Jacqueline Cochard, agent comptable au ministère de l’Urbanisme. Ils auront deux filles, toutes deux nées à Tunis, Michèle, née le 22 mai 1958, et Brigitte, née le 23 janvier 1960.

 De 1952 à 1961, André Roman est surveillant, puis professeur au lycée Carnot de Tunis. En 1961, à la suite des événements de Bizerte, il est nommé au lycée Ampère de Lyon. Spécialiste de langue et de culture arabes, il est chargé de cours en 1966 à l’université de Provence (Aix), et en 1967 à l’Institut des lettres orientales de l’université Saint-Joseph (USJ) à Beyrouth, où il reviendra de 1973 à 1975. De 1971 à 1980, il est maître-assistant au département d’études arabes de l’université de Provence. Le 9 octobre 1979, il soutient, à l’université de la Sorbonne-nouvelle Paris-III, une thèse de doctorat d’État, Étude de la phonologie et de la morphologie de la koinè arabe, qui sera publiée en 1983. En 1980, professeur à l’université Lyon-2, il y dirige le département d’études arabes, et crée le Centre de recherches en traduction et terminologie. Dans son enseignement et dans la direction de nombreuses thèses, il concilie une connaissance de la tradition grammaticale arabe avec un renouvellement de l’approche linguistique qui met à profit les développements les plus récents de la recherche. En 1995, il est professeur émérite.

 Atteint d’un cancer au cerveau, qui laissait intactes ses qualités intellectuelles, il meurt le 22 février 2012, à son domicile lyonnais, 32 avenue Cabias, à la Croix-Rousse.


Académie

Élu membre titulaire le 28 novembre 2006, au fauteuil 7, section 1 Lettres, il prononce le 2 octobre 2007 son discours de réception : De la langue à l’homme, récit d’un commencement (MEM 2007, p. 175-180). La maladie l’empêche de présenter le 10 janvier 2012 une communication intitulée Communication animale, communication humaine (publiée MEM 2013, p. 142-155).

Publications (sélection)

Baššār et son expérience courtoise : les vers à ‘Abda, texte arabe, traduction, lexique, Beyrouth : Recherches, 1972, 487 p. – Une Vision humaine des fins dernières, le Kitāb at-Tawahhum d’al-Muhāsibī, Paris : Klincksieck, 1978, 455 p. – Étude de la phonologie et de la morphologie de la koinè arabe, Aix, Marseille : PUProvence, 1983, 1183 p. – La Grammaire arabe, Paris : PUF, « Que sais-je ? », 1990, 128 p. – La Création lexicale en arabe: étude diachronique et synchronique des sons et des formes de la langue arabe, Kaslik (Liban) : CEDLUSEK, et Lyon : PUL, 2005, 296 p. – « Méthodologie linguistique : organisation de la langue arabe, organisation générale des langues », Approaches to Arabic Linguistics, presented to Kees Versteegh, p.p. Everhard Ditters et Harald Motzki, Leyde : Brill, 2007, p. 501-523. – Grammaire systématique de la langue arabe, Paris : L’Harmattan, 2011, 625 p. – Voir bibliographie d’André Roman (complète jusqu’en 2001) in J. Dichy et H. Hamzé (éd.), Le Voyage et la langue, Mélanges en l’honneur d’Anouar Louca et d’André Roman, Damas : IFPO, 2004, p. 65-76.