Dictionnaire historique des académiciens de Lyon

Préface
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La recherche est faite par sous chaîne, insensible à la casse et aux accents.

NAVARRE Pierre-Just (1848-1922)

par Michel Le Guern.

 Né à Clairac (Lot-et-Garonne) le 22 août 1848, fils de Paul Navarre, ferblantier, et de Marie Duleau, déclaration faite en présence de Véronique Jatre, garde-champêtre, et de Jean Bourges, appariteur.

 Le 30 décembre 1864, mort de Paul Navarre. Marie Duleau meurt le 2 octobre 1870.

 De 1864 à 1867, Pierre-Just Navarre est élève au collège de Bazas (Gironde), puis en 1868-1869, étudiant à Bordeaux. Le 1er octobre 1869, il entre à l’École de médecine navale de Rochefort. En 1872, il voyage au Sénégal, au Brésil, au Cap-Vert, en Nouvelle Calédonie ; en 1874-1875, aux Canaries, au Venezuela, aux Antilles, à Terre-Neuve, au Labrador, à Sydney, au Canada et à New-York. En 1876, il est nommé médecin de 2e classe. Il est chargé pendant un an (1877-1878) du service médical à la presqu’île Ducos, lieu de déportation situé en Nouvelle-Calédonie, puis prévôt de l’hôpital de Nouméa en 1878-1879.

 Il soutient le 5 décembre 1879 à la faculté de médecine de Paris sa thèse de doctorat : Étude médicale de la presqu’île Ducos. En mars 1880, souffrant de troubles hépatiques, il donne sa démission de médecin de la marine et s’installe comme médecin de campagne à Vouillé (Vienne)

 Le 18 mars 1884, alors qu’il est encore domicilié à Vouillé, il épouse Jeanne Marie Lestra (5 juin 1855-1937) – demeurant 26 rue Lanterne, fille d’Antoine Lestra (1820-1897) pharmacien-droguiste, et de Marie Antoinette Blanchard (1828-1881), et sœur d’un docteur en pharmacie (Pierre 1854-1939), et d’un docteur en médecine (Aimé 1864-1939) –, et vient habiter Lyon. En 1888, il est administrateur du dispensaire général de Lyon. En 1896, l’académie de médecine de Paris lui décerne le prix Vernois pour son Manuel d’hygiène coloniale. En 1899, la Chambre de commerce fonde l’Enseignement colonial de Lyon et confie à Pierre-Just Navarre un enseignement d’hygiène coloniale. Sa conception de la médecine lui fait porter l’accent sur la prévention.

 En 1907, il habite 13 rue Émile-Zola, et commence des travaux sur Pascal : il réfute les aberrations du Dr Lélut en établissant que la santé mentale de Pascal n’a jamais été altérée, et il explique la mort de Pascal par une tuberculose. Sa contribution à l’étude des Provinciales n’est pas négligeable.

 Il est mort le 17 janvier 1922 à son domicile, 18 rue Sainte-Hélène. Dès le 31 janvier, Joseph Mollard* prononçait son éloge funèbre à l’Académie.


Académie

Chaleureusement recommandé par un rapport de Saturnin Arloing*, P. J. Navarre est élu au fauteuil 5, section 2 Lettres le 7 juin 1904. Son discours de réception, le 30 mai 1905, porte sur Les insectes inoculateurs de maladies infectieuses. Il a fait une vingtaine de communications et notamment les 21 et 28 juin, 5 juillet, 25 novembre et 9 décembre 1910 sur La maladie de Pascal. Président de l’Académie en 1914. Secrétaire de la classe des sciences de 1917 à 1921.

Bibliographie

Joseph Mollard, « Éloge funèbre du Dr Navarre, prononcé le 31 janvier 1922 », Ac Rapports Rapports 1919-1923, 1924, p. 171-179.

Iconographie

L’Académie possède son portrait peint par Tony Tollet* en 1913 (huile sur toile, 62 x 51 cm), donné par Mme Navarre en 1922.

Publications

Étude médicale de la presqu’île Ducos, thèse, Paris : Parent, 1879, 52 p. – L’Homéopathie et les homéopathes, étude spécialement adressée aux gens du monde, Lyon : Georg, 1887, 27 p. – Hygiène et tuberculose pulmonaire, Lyon : Mougin-Rusand, 1891, 31 p. – « Migraine par auto-intoxication », Lyon médical, 1892. – Un Dispensaire lyonnais, Lyon : Mougin-Rusand, 1892, 16 p. – La Médecine et les médecins, Lyon : Assoc. typogr., 1893, 32 p. – Manuel d’hygiène coloniale, Guide de l’européen dans les pays chauds, Paris : Doin, 1895, 621 p. – « Hygiène entre les tropiques », Lyon médical 83, 18 octobre 1896, p. 243-249, et 25 octobre 1896, p. 277-284. – Brouillards et fumées des grandes villes, Lyon : Waltener, 1899, 16 p. – Leçons sur la prophylaxie du paludisme, faites à l’enseignement colonial de Lyon, 1901. – Le Livre d’or du dispensaire général de Lyon, Lyon : Waltener, 1906, VII + 293 p. – « Les insectes inoculateurs de maladies infectieuses », MEM 9 1907, 56 p. – Une Cité ouvrière moderne à Lyon-Vaise, Lyon : Rey, 1910, 24 p. – La Maladie de Pascal, étude médicale et psychologique, Lyon : Rey, 1911, 124 p. – Les Médecins de Pascal, Lyon : Rey, 1914, 48 p. – La Fondation Richard, hospice de Saint-Alban, Brignais : impr. de l’école de Sacuny, 1914, 130 p. – Les Pêcheries de Terre-Neuve : souvenirs d’antan, Lyon : Rey, 1914, 19 p. – « Sur quelques lésions de la langue moderne », MEM 15, 1915, p. 193-309. – Compte rendu des travaux de l’Académie […] 1914, présenté dans la séance publique du 22 décembre 1914, Lyon : Rey, 1915, 23 p. – La Mentalité teutonne à la lumière des idées de Pascal, Lyon : Rey, 1915, 27 p. – Avec Jean Antoine Étienne Lagache, Manuel des dames infirmières chargées dans les hôpitaux d’administrer les médicaments, Paris : Plon, 1916, 122 p. – L’Affaire de Benoît Puys, curé des Saint-Nizier, et du P. Alby, Brignais : impr. de l’école de Sacuny, 1917, 23 p.