Dictionnaire historique des académiciens de Lyon

Préface
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La recherche est faite par sous chaîne, insensible à la casse et aux accents.

LEMAIRE Pierre (1882-1964)

par Michel Dürr.

 Pierre Marie Joseph Lemaire est né à Amiens le 7 novembre 1882, fils de Henri Joseph Lemaire, 37 ans, demeurant à Amiens, ingénieur, et de Marie Louise Émilie Cordier, 28 ans ; témoins Jean Baptiste Daucher, 43 ans, capitaine adjudant-major au 71e de ligne, et Auguste Liégeux, 37 ans, professeur au lycée. Mentions marginales de l’acte de naissance : marié à Paris, 3e arr., avec Madame Zaïde Julienne Georgine Auguste ; décédé à Lyon, le 20 octobre 1964. Il entre à l’École Navale en 1900, puis, un peu plus tard est envoyé à l’École supérieure d’électricité dont il sort en 1908. En juillet 1911, il passe un doctorat d’état en mécanique (université de Paris) sur un sujet qui préoccupe les marins, à bord des sous-marins et les vaisseaux cuirassés : l’utilisation de compas gyroscopiques afin de pallier les irrégularités, voire l’absence, des indications d’orientation données par les boussoles magnétiques en présence des masses métalliques de ces navires. Pierre Lemaire présente la théorie de ces instruments, adoptés par la marine allemande à la suite des travaux d’Amschütz, et aux États-Unis de ceux de Sperry. Au début de la Grande Guerre, il dirige le grand poste de T.S.F. de Bordeaux. En 1915, Paul Painlevé, alors ministre de l’Instruction publique, des beaux-arts et des inventions intéressant la défense nationale, l’affecte au service des brevets puis au centre d’études physiques appliquées à la marine, créé à Toulon. La guerre terminée, le lieutenant de vaisseau Lemaire prend sa retraite en 1920 à la suite d’une longue maladie. Il se tourne vers la vie civile comme ingénieur conseil et travaille pour les automobiles Citroën et la société Rochet-Schneider. Il enseigne l’électrotechnique à l’École centrale lyonnaise, 16 rue Chevreul, dont il est nommé en 1922 directeur-adjoint. Il est détaché un an aux États-Unis dans le cadre d’un échange de professeurs. Il en revient convaincu de la nécessité d’intégrer dans les établissements d’enseignement ce qu’on appelle alors l’expérimentation, c’est-à-dire des laboratoires de recherche. C’est ce qu’il fait à l’École centrale lyonnaise où il crée un laboratoire de physique du mouvement. Pionnier de l’étude des vibrations, il en devient un spécialiste reconnu. C’est un enseignant charismatique, aimé de ses élèves, dont une de ses maximes préférées est : « Fuyons l’abstraction, refuge des paresseux ». Il croit à l’intérêt de la connaissance des humanités pour les scientifiques. En 1929, il succède à Henri Rigollot* (1851-1942) comme directeur de l’École. Il reste en fonction jusqu’en septembre 1949 où, âgé de 67 ans, il donne sa démission pour retourner enseigner outre-Atlantique.


Académie.

Jean Thibaud fait un rapport favorable à sa candidature le 25 mai 1943. Pierre Lemaire est élu le 8 juin 1943 au fauteuil 7, section 1 Sciences. Le 20 novembre 1945, en même temps que plusieurs autres académiciens élus pendant l’occupation, il dépose son discours de réception, sur les rapports entre la morale et la science. Le 29 novembre 1949, le siège de Pierre Lemaire est considéré comme vacant en raison de son départ pour le Canada.

Publications

Théorie des compas gyroscopiques, par l’enseigne de vaisseau Pierre Lemaire, Paris : Chapelot, 1911, 75 p.– « Les compas gyroscopiques », Revue maritime, 190, 1911, p. 600 à 642. – « Les compas gyroscopiques », Revue scientifique, série rose, 1912.

Bibliographie

Auguste Jouret : École centrale lyonnaise. Un siècle d’une école d’ingénieurs. 1857-1957. Lyon : Lescuyer, 1957, 232 p. 24 pl.