Dictionnaire historique des académiciens de Lyon

Préface
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LAURENCIN François Aimé de (1764-1833)

par Michel Le Guern.

 Né le 25 octobre 1764 à Lachassagne (Rhône), « François Aimé, fils de messire Jean Baptiste de Laurencin*, chevalier, seigneur de Surit-le-Bois, Saint-Cyr, Vareille et du fief de Machi en Lyonnais, capitaine dans le régiment de Vexin, chevalier de l’ordre royal et militaire de Saint-Louis, et de Marie Anne Julienne Dassier de Lachassagne, son épouse », a été baptisé dans l’église paroissiale Saint-Pierre de Lachassagne, le 29 octobre 1764, par Jean-Antoine de Laurencin, chamarier de l’abbaye royale de Savigny ; le parrain était François Aimé Dassier baron de Lachassagne, seigneur de Marcy, brigadier des armées du roi, grand-père de l’enfant ; la marraine, Angélique de Patin, sa grand-mère, épouse de Hugues de Laurencin de Chanzé, brigadier des armées du roi, était représentée.

 Il est page de la Petite Écurie du roi à l’âge de 13 ans, et chevalier de Malte. Sous-lieutenant le 1er janvier 1781, il sert au régiment Colonel Général Dragons, puis dans le régiment Mestre de camp Général Dragons. Il devient lieutenant le 1er mai 1788 au régiment d’Angoulême. En 1792, il émigre, pour rejoindre l’armée des princes ; il fait campagne dans la compagnie de Contades en Champagne en 1792, dans l’armée du prince de Condé en 1793, dans les hussards de Choiseul à la solde de l’Angleterre en Brabant, Hollande et Westphalie.

 Il quitte le service en 1797, et épouse en 1798, probablement à l’étranger, Nicole Louise Henriette de Virieu (Paris 15 février 1774-Lachassagne 12 janvier 1861), fille de Nicolas Alexandre de Virieu de Beauvoir (Faverges 1733-Paris 1811) – lieutenant-général, premier écuyer de Monsieur frère du roi (comte de Provence) – et de Claudine de Malteste (1753-1824), dame d’honneur de la comtesse de Provence. Ils ont eu deux enfants, Jules-Alexandre de Laurencin, décédé avant l’âge de 20 ans, et Gabrielle Bonne de Laurencin (Lyon 13 février 1808-Lachassagne 6 novembre 1894), qui épousera à Paris le 17 février 1829 Anne Cicturnien René Roger de Rochechouart, marquis, plus tard 11e duc de Mortemart (1804-1893), maire de Lachassagne, conseiller général du Rhône, député du Rhône (1848-1863), représentant en 1870.

 François Aimé de Laurencin rentre à Lyon après le 18 brumaire. En 1809 (Bulletin de Lyon du 25 octobre 1809), il habite place « Grôlier » (act. place Gailleton). En 1811, il fait l’acquisition, pour la somme de 200 000 francs, d’un immeuble neuf, place Bellecour (actuel n° 37). De 1811 à 1814, il est adjoint au maire de Lyon. Il reprend du service pendant la campagne de France au service du comte de Provence. Louis XVIII l’envoie à Valence auprès d’Augereau pour tenter de le rallier aux Bourbons. Pendant les Cent-Jours, il évite l’arrestation, averti par le général Mouton-Duvernet et protégé par le maréchal Augereau. Le 11 octobre 1815, il est promu colonel de la légion du Rhône, devenu le 54e régiment de ligne. En 1816, il hérite du château de Marcy-Lachassagne, que lui a légué son oncle Henri Gabriel d’Assier de La Chassagne. Député du Rhône, élu au deuxième tour, le 6 mars 1824, par le collège de département – avec 225 voix sur 474 votants et 533 inscrits –, jusqu’au 5 novembre 1827. Il habite alors à Paris, rue Saint-Florentin. Il échoue aux élections générales du 17 novembre 1827, dans le 3e collège électoral du Rhône (Villefranche) avec 78 voix contre 203 à Humblot-Conté, député sortant. Il prend sa retraite comme colonel, le 9 novembre 1828. Il est promu maréchal de camp honoraire le 8 novembre 1829.

 « Mort en son château de Lachassagne, à Marcy-Lachassagne, le 7 octobre 1833, de François Aimé comte de Laurencin, maréchal de camp, chevalier de Saint-Louis [26 mai 1814], officier de la Légion d’honneur [18 mai 1820], âgé de soixante neuf ans ». Une rue de Lyon 2e aménagée à la fin du xviiie siècle porte le nom de Laurencin.


Académie

Le 19 mars 1811, Martin aîné* propose la candidature de Laurencin fils. Il lit les 26 mars et 2 avril Des Réflexions sur le Beau, écrites par Laurencin, qui est élu titulaire le 30 avril. Le 14 mai, en séance publique, il lit son discours de réception : L’art de la déclamation. Il est président en 1815 (son compte rendu n’a pas été imprimé).

Bibliographie

J. Réveilliez, DBF.

Manuscrits

Dumas signale deux manuscrits : Réflexions sur le beau, et Sur l’art de la déclamation (discours de réception, 1812). – AcMs125 fos 519-520 : Rapport sur un recueil de poésies de la Société épicurienne. – AcMs270 f°119 ; Lettre à J. B. Dumas, Lyon, 26 octobre1831.

N.B. Les biographes le confondent souvent avec Charles Gabriel François de Laurencin (1756-1846), maire de Sens et député de l’Yonne de 1815 à 1816.

Publications

Opinion de M. le comte de Laurencin, député du Rhône, sur le projet de loi tendant à modifier la loi du recrutement, Séance du 31 mai 1824, Hacquart, 1824, 14 p. – Opinion de M. le comte de Laurencin [...], sur la septennalité, Paris : Hacquart, 1824, 20 p. – Opinion de Monsieur le comte de Laurencin, député du Rhône, prononcée le 19 février 1825, dans la Chambre des députés sur la loi de l’indemnité, Paris : Le Normant fils, 1825, 32 p. (Laurencin et son épouse sont, le 30 mai et le 28 octobre 1826, parmi les bénéficiaires de la loi sur l’indemnité destinée à dédommager les héritiers des émigrés dont les biens avaient été confisqués). – Opinion de Monsieur le comte de Laurencin, député du Rhône, prononcée le 11 mars 1825, dans la Chambre des députés, Sur la proposition d’appliquer les dispositions de la loi d’indemnité aux maisons confisquées et démolies à Lyon, après le siège, en exécution des mesures révolutionnaires, Paris : Le Normant fils, 1825, 15 p.