Jean-Baptiste Bonnefoy, ou Bonnefoi, serait né à Lyon en 1756, de Jean-Baptiste, marchand de vins, rue des Bésicles, près la place des Cordeliers, et d’Anne Perret « [de] parents honnêtes mais peu favorisés de la fortune ». Il est mort à Lyon, à l’âge de 32 ans, le 10 octobre 1789 (et non en octobre 1790, comme l’écrivent Dumas et plusieurs auteurs à sa suite), rue Mulet, paroisse Saint-Pierre Saint-Saturnin, après avoir souffert pendant plusieurs mois d’un rhumatisme goutteux (registres de l’Académie, mardi 17 novembre 1789). Présents aux funérailles : Jacques Rabuisson et Jean Perra, affaneurs, illettrés.
Bonnefoy a étudié la chirurgie avec Jean-Baptiste Morel à Lyon, puis Bernard Peyrilhe à Paris, où il obtient une médaille d’or de cent livres, lui permettant de suivre les cours de l’École pratique de chirurgie. De retour à Lyon, il s’inscrit pour être garçon chirurgien à l’Hôtel-Dieu le 10 octobre 1774, est reçu deuxième au concours du 20 mai 1778, entre en service le 27 avril 1779 et en sort dès le lendemain. Membre du Collège de chirurgie en 1781, il soutient sa thèse pour l’agrégation au Collège en novembre 1782 « aux Écoles royales de chirurgie, place du Concert ». C’est l’une des vingt thèses de chirurgie soutenues à Lyon en période pré-révolutionnaire. En 1783, il reçoit le prix de l’Académie royale de médecine pour sa réponse à la question : « Quelle peut-être l’influence des passions de l’âme dans les maladies chirurgicales, et quels sont les moyens d’en corriger les mauvais effets ? » (Mémoires sur les sujets proposés pour les prix de l’Académie de chirurgie 5, 1re partie, Paris : Didot, an VI). Il est bientôt séduit par les théories de Mesmer sur le magnétisme animal. En 1784, il organise un cours pour vingt personnes, chacune d’elles devant donner une somme de 25 louis, dont la moitié seulement lui est destinée, l’autre étant réservée à Mesmer dont il défend la doctrine dans deux mémoires. Il est cité en 1787 comme membre de la Grande Loge à Lyon. On rapporte que, peu de temps avant sa mort, il eut avec ses amis « attachés aux anciens principes » une altercation à propos du vote par ordre ou par tête qui le chagrina, et qu’il lut deux fois le Mémoire de Necker sur les finances.
Élu le 14 mai 1789, pendant sa maladie, il meurt avant d’avoir pu y prendre séance. Son éloge (reproduit dans Journal encyclopédique, juin 1790, p. 477-478) est prononcé par Palerne de Savy* lors de la séance publique du 4 mai 1790.
Dumas. – Courrier de Lyon des 4 et 5 février 1790 (p. 241-243 et 247-248) : long article nécrologique rédigé par son maître, Jean-Baptiste Morel (repris dans le supplément au Journal de Paris,14 février 1790). – Des Rapports des commissaires chargés par le roi de l’examen du magnétisme, Journ. Méd. Chir. Pharm. 61, 1784, p. 90-96. – Dezeimeris, Dictionnaire historique de la médecine ancienne et moderne, 1828. – Gustave Borde, La Franc-maçonnerie en France des origines à 1815, Paris : Nlle librairie nationale, 1908. – J. Rousset*, « Les thèses médicales soutenues à Lyon aux xviie et xviiie siècles et le Collège Royal de chirurgie de 1774 à 1792 », CROCO, fsc. 1, 1949, p. 23-25.
L’Académie ne conserve qu’un Mémoire sur la maladie que les anciens appelaient ventosité, présenté 5 mai 1789 (Ac.Ms256 f°62-71), et quatre lettres : Ac.Ms268-IV f°379 du 4 mai 1789, Bonnefoy postule au siège de Brisson et donne la liste de ses ouvrages ; Ac.Ms268-IV f°125, s.d., Bonnefoy présente une dissertation de 100 pages : De l’application de l’électricité à l’art de guérir ; Ac.Ms268 IV f°22 de [mai 1789] il est élu à l’Académie ; Ac.Ms268-III f°228, il demande que son discours de réception prévu le 1er septembre soit différé.
De l’application de l’électricité à l’art de guérir. Dissertation inaugurale [défendue publiquement sous la présidence de M. Jean-Baptiste Morel], par Jean-Baptiste Bonnefoy de Lyon, pour son agrégation au collège royal de Chirurgie, le 30 [ou 3 pour Rousset*] novembre 1782, Lyon : De la Roche ; Paris : Didot, 1782, 163 p. ; avec épître dédicatoire à MM. de l’Académie royale des sciences, belles-lettres et arts de Lyon : « j’ai osé parcourir la route que vous avez tracée » ; présenté à ladite Académie en décembre 1782. – Examen du compte rendu par M. Thouret, sous le titre de Correspondance de la Société Royale de Médecine, relativement au magnétisme animal. Par J.B. Bonnefoy, membre du Collège Royal de Chirurgie de Lyon, auteur de l’Analyse raisonnée des rapport des commissaires, s.l. s.n., 1785, 59 p. – De l’influence des passions de l’âme dans les maladies chirurgicales, dissertation qui a remporté le prix de l’Académie royale de chirurgie de Paris en 1782, Lyon : s.n., 1786, 88 p. [qui reprend le Mémoire sur l’influence des passions de l’âme dans les maladies chirurgicales, couronné en 1783]. – Analyse raisonnée des rapports des commissaires [de l’Ac. de Lyon] chargés par le roi de l’examen du magnétisme animal, Lyon, Paris : Prault, 1784, 98 p.