Jacques Hyacinthe Georges Richard de Soultrait, comte romain, est né à Toury-Lurcy (Nièvre), dans le château familial, le 27 juin 1822. Présents à la déclaration : Alexandre Prosper Outrequin de Saint Léger (Paris 1767-Chevilly-Larue 1832), receveur général des finances du département de la Loire, grand-père maternel, et Jean Jacques Benoît Richard de Soultrait (Nevers 1768-Toury-Lurcy 1929), juge de paix du canton, ancien officier de dragons de Condé, grand-père paternel. Il est baptisé le 1er juillet en l’église de la paroisse ; parrain : son grand-père Jean Jacques Benoît Richard de Soultrait ; marraine : sa grand-mère maternelle, Hyacinthe de La Rivière Pré d’Auge (née à Magny-le-Freule en 1778), épouse d’Alexandre Outrequin de Saint Léger.
Georges est le fils de Gaspard Antoine Samuel (Nevers 1793-Lyon 1858), saint-cyrien en 1811, officier jusqu’en 1831, receveur général successivement de la Loire, de la Saône-et-Loire et du Rhône, Hyacinthe Esther Outrequin de Saint-Léger (1792-1878). Il épousera à Marseille le 8 septembre 1850 – contrat au château de Pommiers, le 6 septembre, devant Me Ollivier, notaire à Pellissanne, bénédiction nuptiale à Saint-Symphorien de Pommiers le 10 septembre – Désirée [filleule de sa tante Désirée Clary, reine de Suède] Louise Julie Anne Lejeans (17 août 1825-Paris 30 mai 1888), fille de Louis Guillaume François Lejeans (Marseille, 1784-1840), neveu de Joseph Bonaparte et du maréchal Bernadotte (sa mère est Marie-Thérèse Catherine Clary, sœur de Désirée), soldat sorti du rang devenu colonel, vicomte héréditaire en 1819 sous le nom de Le Jeans, et d’Anne Malmenay (Thiers 1798-Ferrières-sur-Sichon [Allier] 1885). À cette occasion il est nommé comte héréditaire par Pie IX (bref du 2 août 1850). Sont nés à Lyon 2e deux fils – Gaspard (1855-1929), officier, et Roger (1859-1940), receveur des finances, conseiller général de la Nièvre – et trois filles – Charlotte dite Anne (1857-1951), épouse du général de brigade Stanislas Aragonnès d’Orcet (1835-1900), Marthe (1859-1884), épouse d’Albert Picot de Moras d’Aligny, et Lucy (1863-1944), épouse d’Alexis de Champeaux.
Grand commis de l’État, attaché au ministère des finances, il est à Lyon de 1863 à 1876, receveur-percepteur et receveur général du Rhône. Il est président de la Caisse d’épargne, administrateur du dispensaire général, 1859-1865, et des Hospices civils, 1864-1874.
Il change souvent d’adresse : 25 rue de l’Arsenal (1855), 25 rue du Plat (1857-1858), 11 place Napoléon (1859-1868), 31 rue d’Enghien (1869), 11 cours du Midi (1870-1876). Il quitte Lyon pour la trésorerie générale de la Haute-Marne, puis du Doubs à Besançon de 1878 à 1884. Propriétaire du château de Toury-Lurcy, il est le maire de cette localité (1848-1862), et conseiller général de la Nièvre (1852-avril 1862), démissionnant lors de sa nomination de receveur général dans le Rhône.
Son intérêt pour l’histoire et les monuments le conduit à différentes sociétés, et à de nombreuses publications. Fondateur, résident et président de la Société nivernaise des lettres, sciences et arts, il est membre correspondant de la Société d’agriculture, industrie, sciences, arts et belles-lettres de la Loire (1855), associé correspondant à la Société nationale des antiquaires de France en 1864, membre de la Société française d’archéologie, de la Société de l’histoire de Paris et de l’Ile de France (1882-1888), de La Diana à Montbrison, de la Société littéraire, historique et archéologique de Lyon de 1868 à 1876 et 1881-1888, puis correspondant, membre de l’Académie de Besançon le 29 juillet 1879 (discours de réception en 1880 intitulé : Des études archéologiques (Bull. Ac. Besançon, 1880 p. 124-137). Le 16 novembre 1858 il reçoit une mention honorable de l’Institut.
Officier de l’instruction publique, chevalier de l’ordre royal d’Isabelle la Catholique et de l’ordre pontifical de Saint-Grégoire-le-Grand en 1855, de l’ordre royal de Vasa en Suède en 1859. Chevalier de la Légion d’honneur le 13 août 1862 en qualité de membre non résident du CTHS (LH/2542/11, dossier sans contenu, classé à la lettre S).
Il meurt 13 septembre 1888 au château de Toury, où il s’est retiré. Un service funèbre est célébré le 1er décembre dans la chapelle de l’Hôtel-Dieu de Lyon.
Le 13 janvier 1857 le comte Georges de Soultrait envoie une lettre de candidature (Ac.Ms277-V). Desjardins*, au nom de la section d’histoire, le présente le 1er juin 1858 comme numismate et archéologue. Il est élu le 8 juin, succédant à Comarmond*, au fauteuil 5, section 2 Lettres. Il prononce son discours de réception le 21 juin 1859, Considérations archéologiques sur les églises de Lyon, et annonce son projet d’« entreprendre la statistique monumentale du département du Rhône ». Le 17 avril 1860, il présente son Étude statistique de l’arrondissement de Moulins, le 1er mai, une Étude de quelques jetons du Forez. Le 23 avril 1861 il présente M. Chaverondier comme correspondant. Le 30 avril, il étudie Deux inscriptions du xiie siècle. Le 5 mai 1863, il lit son Introduction à la statistique monumentale de la Nièvre. Le 12 avril 1864, il étudie Un manuscrit de la bibliothèque de Mâcon. Le 28 mars 1865, il offre une édition nouvelle sur Le château de Chambord, et le 24 avril 1866 son Dictionnaire topographique de la Nièvre. En 1866 encore, les 22 mai, il étudie Un manuscrit du trésor de la capitale, et le 26 juin Les différents caractères des pierres tombales du Moyen Âge. Le 29 mai 1867 il s’intéresse à La reconnaissance légale de l’Académie ; le 31 mars 1868 il étudie des Méreaux du xiiie siècle, le 24 juin 1872 La vie et les travaux de M. de Caumont.
Il est émérite en 1879.
P. Mougin-Rusand, « Chronique », RLY 6, 1888, p. 226 (liste des articles et principales publications de Richard de Soultrait dans la RLY). – Jules Gauthier, « Notice sur le comte Georges Richard de Soultrait, Mémoires de l’Acad. de Besançon, 1888, p. 239-249. – Roger de Quirielle, Généalogie de la famille Richard de Soultrait et de Lisle, Lyon : Mougin-Rusand, 1882, 140 p.
Considérations archéologiques sur les églises de Lyon, Ac.Ms352 f°416-441.
Armorial de l’ancien duché du Nivernais, Nevers, 1844, 29 p., Paris : Didron, 1847, 199 p. – Notes pour une bibliothèque nivernaise (tirage à part des almanachs de la Nièvre), Nevers, 1847, 36 p. – Abrégé de la statistique archéologique de l’arrondissement de Nevers, Paris : Derache, 1851, 54 p. – Notice sur les stalles de l’église Notre-Dame de Bourg (Ain), Bulletin monumental, 1852, 14 p. – Statistique monumentale du département de la Nièvre (tirage à part des almanachs de la Nièvre), Nevers, 1852, 221 p. – Rapport sur l’église de Cuiseaux (Saône et Loire), Mâcon, 1852, 12 p. – Rapport archéologique sur les cantons de Moulin (ouest) et de Chevagnes (Allier), Paris : Derache, 1852, 16 p. – Notice sur les sceaux du cabinet de madame Febvre de Macon, Paris : Didron, 1854, 115 p. – Essai sur la numismatique nivernaise, Paris : Rollin, 1854, 227 p. – Armorial de l’ancien duché de Nivernais, Nevers, 1854-1855, 20 pl. – Notice historique et généalogique sur la famille de Bourgoing en Nivernais et à Paris, Lyon : Perrin, 1855, 57 p. – Guide archéologique dans Nevers, Nevers : P. Bégat, 1856, 104 p. – Armorial du Bourbonnais, Moulins, Desrosiers, 1857, 336 p. 1890 ; réed. Marseille : Laffitte, 1979, 297 et 302 p. – Essai sur la numismatique bourbonnaise (tirage à part du Bull. soc. d’émul. de l’Allier, VI), Paris : Rollin, 1858, 132 p. – « Considérations archéologiques sur les églises de Lyon », MEM L 8, 1859, p. 30-50. – Abrégé de la statistique archéologique de l’arrondissement de Moulins, Paris : Didron, 1860, 47 p. – Dictionnaire topographique du département de la Nièvre, Paris : impr. Impér., 1865, 246 p. – Notice sur les jetons de plomb des archevêques de Lyon, Paris : impr. Impér., 1869 ou Lyon : libr. Auguste Brun, 1869, 21 p. – Inventaire des titres de Nevers de l’abbé de Marolles, Nevers, 1873, 1056 p. – Épigraphie héraldique de la Nièvre (sous le pseudonyme Jacques de Sornay), Angers, 1882, 368 et VIII p. – Notice sur les monuments civils de Luxeuil, Besançon, 1883, 31 p. – « Notice sur les manuscrits du trésor de l’église métropolitaine de Lyon », Rev. lyonnaise 5, 1883, 24 p. – Le Château de La Bastie d’Urfé et ses seigneurs, Saint-Etienne : Thiollier, 1886, 58 p. 74 pl. – Les environs de Nevers, Paris, Amiens : Res universis, 1990, 131 p. – Considérations archéologiques sur les églises de Lyon, Nîmes : Lacour, 1992, 21 p. – Liste des membres de l’assemblée de l’ordre de la noblesse du bailliage du Nivernais aux États généraux de 1789, Nevers, s.d. – Introduction à : A. Steyert et F. Rolle, Inventaire sommaire des archives hospitalières antérieures à 1790, ville de Lyon, La Charité ou Aumône générale, t. I, Lyon : impr. ALF Louis Perrin et Marinet, 1874, 12 p.