Dictionnaire historique des académiciens de Lyon

Préface
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La recherche est faite par sous chaîne, insensible à la casse et aux accents.

GODART Justin (1871-1956)

par Louis David.

 Justin François Pierre Marie est né le 26 novembre 1871 au domicile de ses parents, 97 avenue de Saxe, Lyon 6e, fils d’Achille Pierre Victor Godart (1838-1873), employé de banque, et de Marie Caroline Geneviève Dulac (1838-1899). Témoins Joseph Bonin, épicier, et Pierre dit Le Cadet, garçon de bureau à la mairie. Il a 2 ans au décès de son père, et sa mère vend des dentelles du Puy.

 Il est élève du petit séminaire, puis du lycée Ampère, avant d’entrer à la faculté de droit en juin 1891. Il y participe à la création d’un bulletin, Lyon universitaire, destiné à rapprocher professeurs et étudiants, monde ouvrier et monde étudiant, tout en soutenant diverses associations. Il effectue son service militaire en 1892-1893 au 9e bataillon d’artillerie de Besançon, puis reprend ses études et participe activement à la création du Cercle populaire de Vaise qui accueille deux fois par semaine les enfants et leurs familles des quartiers populaires ; on met à disposition des jeux, des revues, des livres, on organise des causeries et des concours, l’été des sorties champêtres, à Noël une grande fête, et on y accueille aussi Guignol.

 Sa licence acquise, il prépare et soutient en 1899 une monumentale thèse de doctorat sur L’ouvrier en soie. Inscrit au barreau le 13 novembre 1899, il échoit à Godart l’honneur de prononcer, à l’ouverture de la conférence des avocats près la cour d’appel, le discours d’usage qui a pour titre : Du rôle social de l’avocat. Dans le même temps, Godart est chargé de conférences à la faculté de droit, et il enseigne aussi l’économie politique à La Martinière.

 Le 11 mai 1903, il se marie devant le maire de Lyon Victor Augagneur (1855-1931) avec Françoise Jeanne Suzanne Cohendy, née à Lyon 2e le 12 décembre 1884, demeurant chez ses parents à Sainte-Foy-lès-Lyon ; c’est la fille de Joseph Marie Émile Cohendy, professeur à la faculté de droit, et d’Anna Augustine Louise Marthe Sarrazin ; parmi les témoins on relève : Gaston Godart frère de l’époux, Auguste Ferrouillat directeur du Lyon Républicain, Raymond Tripier professeur à la faculté de médecine –, grand oncle de l’épouse –, Charles Audibert professeur à la faculté de droit de Paris. Ils auront deux filles : l’une mariée à Robert Villard, l’autre à Lucien Bilange. Mais sa femme meurt en 1910, à 26 ans.

 Dix ans plus tard, le 28 avril 1920 à Paris 7e, il contractera un second mariage avec Louise Françoise Canet.

 Lors des élections municipales de 1904, Godart est élu en même temps qu’Édouard Herriot ; le maire, Victor Augagneur, les choisit tous deux comme adjoints, Godart étant chargé des questions économiques et sociales. En novembre 1905, Augagneur choisit Herriot pour lui succéder pendant son absence comme gouverneur de Madagascar. Préférant prendre quelque distance avec la politique locale, Godart se présente aux élections nationales, et il est élu député le 20 mai 1906 : il le restera 20 ans, avant de se présenter à l’élection sénatoriale et d’être élu le 16 mai 1926 pour une durée de 14 ans jusqu’en 1940. Au palais Bourbon, il est à maintes reprises vice-président, et il appartient sans discontinuer à la commission du Travail dont il sera président en 1925. Au Sénat, il appartient successivement à de multiples commissions parmi lesquelles l’hygiène, la prévoyance sociale, le travail, etc. Son activité de parlementaire fut exemplaire : rappelons seulement les lois sur le repos hebdomadaire de 1923, sur la semaine de 40 heures en juin 1936.

 Pendant la guerre 14-18, le 7 janvier 1915, les députés créent une Commission supérieure consultative (CSC) pour contrôler le service de santé des armées vraiment déficient et, le 2 juillet, obtiennent la création d’un sous-secrétariat d’État chargé du service de Santé auprès du ministère de la Guerre ; ce poste est dévolu à Justin Godart, qui le tiendra de juillet 1915 à février 1918. Il réforme et modernise totalement l’organisation de tous les échelons du service (ambulances, hôpitaux, approvisionnements...), fait modifier le statut des personnels médecins, pharmaciens et infirmiers, crée le corps des dentistes, etc., et finalement il obtient que le Service de Santé ait les mêmes droits que les autres armes et services du ministère de la Guerre (décret du 11 mai 1917 : « vis-à-vis du commandement une situation identique à celle de ces armes et services »). Godart est Croix de guerre 1914-1918, chevalier de l’Empire britannique, Army Distinguished Service Medaldes USA pour son rôle dans l’hospitalisation des soldats américains. Lors d’un débat à la chambre des députés en 1916, Victor Augagneur, alors député du Rhône et médecin lui-même, le prend à partie, pour avoir soutenu et ordonné par des circulaires impératives la poursuite de l’action des neurologues – notamment les futures célébrités médicales Clovis Vincent (1879-1947) et Gustave Roussy (1874-1948) qui, considérant comme des simulateurs les militaires souffrant de ce qu’on a appelé depuis les « névroses de guerre » puis le « syndrome du stress post-traumatique », les soumettent à divers traitements très douloureux (décharges électriques, injection de produits irritants), les enferment dans des cachots lorsqu’ils refusent le traitement, ou les dénonçent à l’autorité militaire ; un débat analogue oppose alors, à Vienne, Sigmund Freud et le professeur Wagner-Jauregg (1847-1940), futur prix Nobel de médecine, qui pratique avec les soldats autrichiens le même genre de « méthode brusquée ».

 Godart est ministre du Travail, de l’Hygiène, de l’Assistance et de la Prévoyance sociales (14 juin 1924-17 avril 1925), puis ministre de la Santé publique (3 juin-18 décembre 1932) dans deux gouvernements Herriot. En dehors de ses fonctions officielles, il a créé, soutenu, voire présidé, en France, de nombreuses associations parmi lesquelles : l’œuvre de secours aux enfants (OSE), une de celles auxquelles il tenait le plus, dont il fut président, qui a sauvé plus de 5 000 enfants juifs durant la guerre, et 2 000 en 1945 dont 427 rescapés de Buchenwald (cette OSE, créée en 1912 à Saint-Petersbourg par des médecins pour secourir les enfants juifs défavorisés, repliée ensuite à Berlin puis en France depuis 1933, existe toujours et se développe à travers le monde) ; les œuvres hospitalières de l’ordre de Malte, dont il restera président jusqu’à sa mort ; les œuvres sociales de l’Armée du Salut, qu’il présidera aussi.

 À l’international et tout au long de sa vie, Godart a une activité non moins importante : sitôt libéré de son secrétariat d’État, en 1918, il avait été invité par la Croix-Rouge américaine pour une grande tournée de visites et de conférences à travers le pays. Dès 1913, il avait fait partie d’une commission d’enquête parlementaire dans les Balkans au moment de la création de l’Albanie ; il en dirigera deux autres en 1921 et 1922, et gardera toujours des liens très étroits avec les Albanais, écrivant un livre sur ce pays en 1921. Après la guerre, il représente la France au Bureau International du Travail (BIT), qui est le secrétariat de l’Organisation internationale du Travail (OIT) : il sera président de la conférence internationale de Genève en 1934, de celle de San Francisco en 1948. En 1936-1937, il est envoyé en mission en Inde et Indochine pour étudier les conditions de travail et d’hygiène ; dix ans plus tard, il sera le président-fondateur de l’association France-Vietnam.

 Il est l’auteur de deux réalisations majeures :

 – Avant même la fin de la guerre, le 14 mars 1918, Godart lance la création d’une Ligue franco-anglo-américaine contre le cancer ouverte à tous les pays ; trop difficile à gérer, il faut la scinder pays par pays, c’est pourquoi il crée une Ligue nationale contre le cancer, bien française, fondée le 6 avril 1918 sous le régime de la loi 1901 ; elle sera déclarée d’utilité publique en 1920 et Godart restera son président de 1918 à 1956 : la ligue existe toujours. Lors de son second ministère en 1932, il lance l’idée d’un congrès international, puis, le 4 mai 1935, c’est la naissance, à Paris, de l’Union internationale contre le cancer (UICC) groupant 43 pays et 67 organismes, dont il est élu président par acclamations.

 – En 1929, la fondation franco-américaine du Mont Valérien, dite du maréchal Foch, est créée par Godart et son ami américain Flurscheim, puis reconnue d’utilité publique. En 1931, une immense propriété est achetée à Suresnes et l’inauguration de l’hôpital a lieu le 25 octobre 1936. Après bien des péripéties, plus ou moins liées à la seconde guerre mondiale, l’hôpital Foch, privé et sans but lucratif, soutenu par la fondation, possède tous les services d’un grand hôpital et abrite aussi une école de sages-femmes et une école d’infirmières.

 En 1939, Godart se présente à la présidence de la République et recueille 50 voix.

 En juillet 1940, il fait partie des quatre-vingts parlementaires qui refusent les pleins pouvoirs au maréchal Pétain. Il se retire dans sa propriété de Pommiers, en Beaujolais, mais se lance dans une réelle activité de résistant. Il est le rédacteur du Patriote beaujolais, journal clandestin local, et sera le dirigeant pour la zone sud du Front national de libération de la France. Il cache aussi diverses personnalités. La Gestapo l’accuse d’être « juif, franc-maçon et à la tête de nombreuses organisations sionistes » : c’est faux pour les deux premières accusations, même s’il est proche des francs-maçons et encore plus des juifs. Il collabore avec Joseph Fischer qui assure le sauvetage des juifs grâce aux fonds américains (qui seront d’ailleurs enterrés dans le jardin de Pommiers lors de l’invasion de la zone sud) ; Isaac Schneersohn, créateur du Centre de documentation juive contemporaine (CDJC), lui rend visite à plusieurs reprises, et ils créeront ensemble le mémorial du martyr juif inconnu.

 Le 3 septembre 1944, Yves Farge, commissaire de la République, prend possession de la préfecture du Rhône, puis accompagne à l’hôtel de ville Godart désigné comme maire provisoire. Le 5 septembre, ils reçoivent le général de Lattre de Tassigny et ses troupes. Le 14 septembre c’est la visite du général De Gaulle : réception à l’hôtel de ville, discours au balcon devant la foule ; au général qui vient de donner à Lyon le titre de capitale de la Résistance française, Godart répond par une allocution qui commence ainsi : « Mon général, la grande et laborieuse cité de Lyon qui a été si cruellement mutilée gardera toujours la fierté de vous avoir acclamé aujourd’hui à ce balcon de sa maison commune d’où, en 1848 et en 1870 a été proclamée la République. Elle a la sensation émouvante qu’avec vous la République y réapparaît auréolée de la gloire de la Résistance, avec une âme trempée aux dures épreuves et qui, demain, comme hier, restera farouchement résolue à lutter contre toutes les tyrannies ». L’année suivante, le 19 mai 1945 à l’aéroport de Bron, il accueille Édouard Herriot de retour d’Allemagne et, le lendemain, lui restitue son écharpe de maire. En octobre, il démissionne du parti radical, puis se retire définitivement de la politique.

 C’est en 1956 que Godart est promu commandeur de la Légion d’honneur : sa décoration lui est remise par son vieil ami Edmond Locard* dans la salle du théâtre Mourguet, tandis que Jean Lacassagne, président des amis de Gadagne, évoque son rôle au musée. En effet, Justin Godart fut un collectionneur passionné pour tout ce qui concerne l’histoire de sa ville. En 1947, puis à partir de 1953, il va donner au musée les milliers d’objets et de documents qu’il a rassemblés. Il avait aussi accompagné Charles Mérieux* pour la création du musée Claude-Bernard en Beaujolais, et voulut la création d’un musée de santé militaire au Val-de-Grâce.

 Il faut remonter à l’année 1913 pour que se constitue la Société des amis de Guignol sous la dynamique impulsion du jeune Justin Godart. Il en deviendra à vie le président, et, sauf exception, ne manquera presque jamais de présider son banquet annuel.

 Justin Godart décède le 13 décembre 1956 à Paris 7e en son domicile, 9 quai Voltaire.

 Une rue porte son nom à Lyon-Croix-Rousse, une autre à Villefranche, deux en Albanie, une avenue à Suresnes, une place à Paris... Une médaille par Jean Chorel (1930) commémore sa carrière ; une autre de Pio Tailetti (1928) rappelle sa nomination comme bailli de l’ordre de Malte. Une plaque a été apposée sur la façade de son domicile à Lyon, 46 quai Saint-Vincent. Son nom figure sur le «Mur des justes» à Paris.


Académie

Après acte de candidature et sur le rapport de M. Varille*, Godart est élu le 4 juin 1945 au fauteuil 7, section 3 Lettres. Il semble ne pas avoir prononcé de discours de réception, ni beaucoup fréquenté les séances, dont le calendrier était trop contraignant. Pierre Roland prononce l’éloge de Godart le 8 janvier 1957 ; restées inédites les six pages dactylographiées se terminent ainsi : « Avocat, professeur, journaliste, écrivain, homme politique, presque médecin, Justin Godart a tracé tout droit son sillon dans la vie. Il a marqué sa place dans l’histoire de la ville de Lyon, dont il restera l’une des belles figures ». En 1920, Godart souhaite faire renaître l’académie du Gourguillon de Nizier du Puitspelu (Clair Tisseur*) dont il ne subsiste qu’un seul membre. Ce sera fait le 20 novembre sous le nom d’ « Académie des Pierres Plantées » : elle aura longue vie et subsiste encore sous le double patronyme « Gourguillon et Pierres Plantées ». Catherin Bugnard, alias Godart, secrétaire perpétuel et rééligible de cette académie, suit avec un maximum de fidélité les séances qui sont d’ailleurs fixées en fonction de ses brefs séjours lyonnais. En 1927, l’académie de Villefranche, l’une des plus anciennes de France, avait accueilli Justin Godart parmi ses membres ; il en sera le président en 1936, et y aura prononcé plusieurs conférences.

Il ne faut pas oublier que Godart, bien que non médecin, fut également élu membre de l’Académie de Médecine en 1938.

Bibliographie

F. Bilange a écrit dans le BMO Lyon 22 articles dont on citera : « Guignol et Justin Godart », 5211, 5221, 1998 ; « Gadagne et Justin Godart », 5248, 1998 ; « Justin Godart : sa lutte contre le cancer, création de la Ligue », 5270, 1999 ; « Justin Godart : mission aux Indes et en Indochine », 5283, 1999. – F. Bilange, « Justin Godart », in Marcel Ruby (dir.), Lyon radicale, un siècle de maires radicaux. Lyon : ELAH, 2001, 189 p., ill. p. 75-109). – A. Wieviorka (dir.), Justin Godart, un homme dans son siècle (1871-1956), Paris : CNRS éd., 2004, 261 p. – F. Bilange, Justin Godart ou « la plaisante sagesse lyonnaise », Lyon : ELAH, 2006, 158 p., ill. – Y. Cochin, L.P. Fischer et G. Bacot, « Au service de la nation... Justin Godart », in M. Woronoff (dir.) : « La nation française », Akademos (HS), 2008, p. 253-262. – B. Benoît, « Portrait du triumvirat politique dominant la première moitié du xxe siècle : Laurent Bonnevay, Justin Godart et Édouard Herriot », Bull. Soc. Hist. Archéol. Littéraire Lyon 37, 2010, p. 57-78. – M. Chomarat, « Justin Godart, maire de Lyon (1944-1945) et franc-maçon sans tablier », BMO Lyon 5844, 2010. – Louis David, « Justin Godart, Lyonnais avant tout », MEM 14, 2015. – Patrick Clervoy : « Les suppliciés de la Grande Guerre », in B. Cyrulnik et P. Lemoine (dir.) La folle histoire des idées folles en psychiatrie, Paris : Odile Jacob, 2016. – T. de Morembert, DBF.

Publications

L’ouvrier en soie. Monographie du tisseur lyonnais : étude historique, économique et sociale, Lyon : Nicolas, 1899, 4+542 p. (thèse). – Du rôle social de l’avocat (discours à la conférence des avocats, 13 novembre 1899), Lyon : Rey (Revue Histoire Lyon), 1899, 24 p. – « Une œuvre de charité dans la paroisse Saint-Michel-d’Ainay à la fin du xviie siècle », RLY 26, 1898, p. 30-46. – Création d’un office social de renseignements et d’études de Lyon, Lyon : Nicolas, 1901, 12 p. – Le compagnonnage à Lyon, Lyon : Rey, 1903, 49 p. – La juridiction consulaire à Lyon, la conservation des privilèges royaux des foires 1436-1791, le tribunal de commerce 1791-1905, Lyon : Rey, 1905, 120 p. – Travailleurs et métiers lyonnais, Lyon : Cumin et Masson, 1909, 19+414 p. – Guignol et l’esprit lyonnais (conférence à la Fédération régionaliste française, 23 mars 1909), Lyon : Rey, 1909 (Revue Histoire Lyon), 16 p., ill. – La plaisante sagesse lyonnaise, maximes et réflexions morales recueillies par Catherin Bugniard, Lyon : Audin, 1920, 61 p. – L’Albanie en 1921, Paris : PUF, 1922, 378 p. – Le journal d’un bourgeois de Lyon en 1848, Paris : PUF, 1924, 180 p., ill. – Le Beaujolais et ses vins, Villefranche : Guillermet, 1930, 22 p., ill. – La révolution de 1830 à Lyon, Paris : PUF, 1930, 39 p., ill. – Avec T. Bazu et U. Ponteau, L’école des ménagères, Paris : Campi, 1931, 44 p., ill. [extr. de : Nouveau recueil de pièces de Guignol], 1925. – « Souvenirs d’un gone des Brotteaux », Almanach Amis Guignol, 1932, p. 133-139– Le jansénisme à Lyon : Benoît Fourgon (1687-1773), Paris : Alcan, 1934, 246 p., ill. – Anthologie du jeu de boules, Lyon : Bosc et Riou, et Villefranche : éd. du Cuvier, 1938, 165 p., ill. – Pour le travail et pour la paix, Paris : Quillet, 1939, 7+201 p., portrait – Les reliques de Claude Bernard, Villefranche : Guillermet, 1939, 53 p., ill.– Peuple 45, paroles d’un vivant, Villefranche : éd. du Cuvier, 1945, 77 p. – À Lyon en 1848, les Voraces, Paris : PUF, 1948, 71 p. – Historique de la Fondation médicale franco-américaine du Mont-Valérien. Fondation maréchal Foch, Lyon : Audin, 1953, 30 p.