Dictionnaire historique des académiciens de Lyon

Préface
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DESPIERRES Gabriel (1910-1987)

par Michel Dürr.

 Charles Gabriel Despierres est né le 9 octobre 1910 à Sarry (Saône-et-Loire), fils de Louis André Despierres (Sarry 30 novembre 1874-Poisson 12 octobre 1954), exploitant agricole, et de sa première épouse Françoise Louise Marie Antoinette Morel, née le 17 janvier 1883 à Saint-Christophe-en-Brionnais, fille d’un médecin exerçant dans cette localité. Il décède le 27 décembre 1987 en son domicile, 15 quai de Tilsitt, époux en secondes noces de Suzanne Catherine Fernande Eymeric.

 Selon Alain Bouchet* : « Il fait ses études secondaires au petit séminaire de Paray-le-Monial puis vient à Lyon étudier la médecine. Il est interne des hôpitaux en 1936, major de son concours. Il fait alors son service militaire dans l’artillerie de montagne au Montgenèvre, est promu médecin lieutenant pour prendre rang le 21 mars 1937. Affecté au 5e bataillon de mitrailleurs, il gagne la croix de guerre. Il est ensuite prisonnier pendant deux ans en Allemagne. De retour en France, il soutient sa thèse, inspirée par Marcel Bérard sur “Le drainage précoce des abcès pulmonaires putrides”, le 23 juin 1942. De 1943 à 1946, il est chef de clinique à l’hôpital Sainte-Eugénie chez André Dufourt, le spécialiste incontesté de la tuberculose. Après l’assistanat en 1947, il est nommé médecin pneumo-phtisiologue des hôpitaux en 1949 et à partir de 1951, il dirige pendant 29 ans à l’hôpital Jules-Courmont un service de médecine générale. En 1958, il est agrégé de médecine générale, puis en 1963, intégré comme professeur sans chaire pour être nommé en 1967, professeur à titre personnel, de médecine générale. À l’âge de la retraite, en 1978, il est nommé conservateur du Musée d’histoire de la médecine. Au cours de son activité médicale, Gabriel Despierres fut avant tout un parfait spécialiste de pneumologie, promu également directeur du centre de vaccination anti-tuberculeuse du Rhône, et président de l’œuvre lyonnaise des hôpitaux climatiques. Excellent clinicien, il présenta plus de deux cents communications consacrées surtout à la tuberculose. Pendant la dernière partie de sa vie, il s’intéressa essentiellement à l’histoire de la médecine, inspirant lui-même plus de 50 thèses. Il fut également un écrivain qui fit éditer plusieurs ouvrages et participa activement en 1987 à la rédaction de “La médecine à Lyon des origines à nos jours”, ouvrage édité par la fondation Mérieux. Beaucoup de sujets l’intéressèrent personnellement, parmi lesquels : les saints guérisseurs de la région lyonnaise (1981) ; l’œuvre jusque là mal connue de Gabriel Pravaz, inventeur de la seringue et de l’orthopédie médicale (1982) ; le serment d’Hippocrate, pour lequel il entreprit une enquête auprès de toutes les facultés françaises (1984) ; le journalisme médical lyonnais (1985) ; la vie et l’œuvre de Marc-Antoine Petit, premier chirurgien-major de l’Hôtel-Dieu, nommé au concours (1986) ».


Académie

Le 8 juin 1976, Despierres prononce une conférence sur La tuberculose, hier et aujourd’hui (MEM 31, 1977). Il est élu le 2 décembre 1980 au fauteuil 5, section 3 Sciences ; le 16 juin 1981, il consacre son discours de réception à Une lignée de médecins lyonnais académiciens, 1841-1981. (MEM 36, 1982). Il traitera également en 1986 : Le serment d’Hippocrate : qu’en reste-t-il à l’heure actuelle ? (MEM 42, 1988). Son éloge funèbre est prononcé par André Gonin* (Ibidem).

Bibliographie

David 2000, p. 326-327. – Alain Bouchet, « Éloge », 25 juin 1988, Société française d’Histoire de la Médecine. – André Gonin, « Éloge de Gabriel Despierres » (MEM 1988, 42).

Publications

Le drainage précoce des abcès pulmonaires aigus putrides, thèse méd., Lyon : Vitte, 1942, 124 p. – Les réactions tuberculiniques et le B.C.G. à l’usage du médecin de famille et des infirmières, Lyon : Camugli, 1957, 88 p. – Titres et travaux scientifiques du docteur Despierres, Lyon : Rey, 1967, 116 p. – Histoire d’un hôpital : du vieux château du Perron à l’hôpital Jules Courmont, Lyon : ACEML, 1976, 93 p. – « Les origines de l’enseignement médical à Lyon et les débuts de l’École de médecine », in Institut d’histoire de la Médecine, cycle 1981-82, Lyon : ACEML, 1982. – « Les saints guérisseurs de la région lyonnaise » in Institut d’histoire de la Médecine, cycle 1981-82, Lyon, ACEML, 1982, p.83-109. – Histoire de l’enseignement médical à Lyon, de l’antiquité à nos jours, Lyon : ACEML, 1984, 147 p. – Avec Pierre Mounier-Kuhn*, Médecins et hôpitaux à Lyon pendant la Révolution, Lyon : ELAH, 1986, 143 p. – Participation à Alain Bouchet dir., La médecine à Lyon des origines à nos jours, Lyon : Hervas, 1987, 540 p.