Dictionnaire historique des académiciens de Lyon

Préface
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LAGREVOL Alexandre de (1820-1897)

par Dominique Saint-Pierre.

 Pierre Marie Alexandre de Lagrevol est né à Yssingeaux (Haute-Loire), le 16 novembre 1820, fils de Jean Antoine Hippolyte de Lagrevol (Yssingeaux, 1792-1839), procureur du roi auprès du tribunal civil d’Yssingeaux, et de Marie Françoise Mélanie de Bayle (Araules [Haute-Loire] 1800-Yssingeaux 1876). Témoin : Claude Joseph Rebouth d’Allex, chevalier de Saint-Louis. Il est le petit-fils d’Antoine de Lagrevol (Montfaucon-en-Velay 1761-Yssingeaux 1825), substitut, maire d’Yssingeaux de 1800 à 1814, et le petit-neveu de Jean Baptiste Lagrevol (Montfaucon-en-Velay 1760-Yssingeaux 1793), avocat, élu à l’Assemblée nationale législative du 27 août 1791 au 20 septembre 1792, tendance réformateur.

 Il fait son droit à Paris, est lauréat de la faculté en 1843 et s’établit avocat à Yssingeaux. Le 23 avril 1848, il est élu représentant à l’Assemblée nationale constituante pour la Haute-Loire, le 8e et le dernier, par 21 539 voix sur 54 302 inscrits. « Secrétaire du bureau provisoire de l’Assemblée, il siégea parmi les républicains modérés, il fait partie du comité de législation, et vote pour le bannissement de la famille d’Orléans, pour les poursuites contre L. Blanc et Caussidière, contre l’abolition de la peine de mort, contre l’impôt progressif, contre l’incompatibilité des fonctions, contre l’amendement Grévy, pour l’ensemble de la Constitution, pour la proposition Rateau, contre l’interdiction des clubs, et pour l’expédition de Rome » (Robert et Cougny). Il n’est pas réélu le 26 mai 1849, mais se présente lors d’une partielle le 10 mars 1850, comme représentant de la droite, pour remplacer Julien Louis Maigne, condamné pour sa participation aux émeutes du 13 juin 1849 : il échoue avec 21 305 voix contre 27 726 à Francisque Maigne, frère du sortant. Entré dans la magistrature, il est nommé substitut à Bourg le 21 novembre 1850, puis à Lyon le 17 mars 1852, procureur impérial à Lyon le 31 mars 1856, avocat général à Nîmes le 31 décembre 1860 et conseiller à la cour d’appel de Lyon le 24 octobre 1863. Le 24 mai 1869, candidat au Corps législatif, dans la 1e circonscription de la Loire, avec 1883 voix, il est devancé par le candidat officiel, César Florimond de Faÿ de La Tour-Maubourg (21.200 voix) et un autre candidat, Robert (6.603 voix). Nommé président du tribunal civil le 22 octobre 1872, puis président de chambre à la cour d’appel en 1875, il se présente encore dans l’arrondissement d’Yssingeaux le 14 octobre 1877, comme candidat du gouvernement, mais avec 7 301 voix, il est battu par Pierre Malartre (Union des droites) qui recueille 10 050 suffrages. Il est nommé conseiller à la Cour de cassation le 2 avril 1878, jusqu’en 1893.

 Chevalier de la Légion d’honneur par décret du 23 août 1869 (LH/1443/20).

 Il est mort à Yssingeaux, rue de Tence, le 22 mars 1897. Déclarants : son frère Jules Marie Alfred de Lagrevol, avocat à la cour d’appel de Lyon, et Louis de Lagrevol, avocat à Yssingeaux.

 Il avait épousé à Lyon le 10 octobre 1849 Suzanne Martine Pulchérie Péricaud (Lyon 19 décembre 1826-Millery [Rhône] 14 mars 1878), fille de Marc Antoine Péricaud (Lyon, 1784-1864), avocat à Lyon, et de Joséphine Marie Rambaud (Lyon, 1798-1865, nièce d’Antoine Péricaud*. Ils eurent un seul enfant, décédé en 1856 à l’âge de 4 ans.


Académie

Il présente le 12 mai 1863 à l’Académie l’Histoire de Saint-Avit, évêque de Vienne (MEM 1862-1863). Plusieurs rapports le concernent pour son admission, car les académiciens ne parviennent pas à se décider pour la succession au siège de Francisque Bouillier*, au fauteuil 6, section 3 Lettres : rapport de Desjardins* sur ses connaissances et ses découvertes en archéologie le 3 août 1864, de Léopold de Gaillard* pour son élection à la séance du 30 mai 1865, et de Louis Bonnardet* lors de la séance du 28 novembre 1865. Il est enfin élu titulaire le 5 juin 1866. Il passe à l’éméritat en 1898.

Membre correspondant de l’académie de législation de Toulouse. Membre de la Société linnéenne de Lyon en 1860, de la Société historique, archéologique et littéraire de Lyon en 1862, dont il sera président, de la Société de topographie historique de Lyon en 1872.

Bibliographie

R. et C. – F. Léon, DBF. – Vapereau.

Iconographie

Portrait d’Alexandre Lagrevol (1848), avocat, litho de Soulange-Tessier, 40 x 28 cm, extrait de la Galerie des représentants du peuple, 1848, Assemblée nationale.

Publications

Amendements proposés sur le projet de loi relatif à un impôt sur les successions et donations, Paris : impr. Assemblée nationale, 1849, 8 p. – Procès-verbal de l’audience solennelle de rentrée de la Cour Impériale de Lyon le 3 novembre 1860. De la procédure criminelle en Angleterre et des justices sommaires, Lyon : s.n., 1860. – Rapport sur le Bulletin de la Société́ d’agriculture, sciences et arts du département de la Lozère pour l’année 1862, lula Société littéraire de Lyon, dans la séance du 14 janvier 1863, Vienne : impr. de Savigné, 1863, 24 p. – Rapport à la Société littéraire de Lyon sur le discours prononcé par le Dr Pétrequin le 17 novembre 1863 à la rentrée solennelle des facultés et de l’École préparatoire de médecine de Lyon, Lyon : impr. A. Vingtrinier, 1864, 16 p.