Dictionnaire historique des académiciens de Lyon

Préface
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DESJARDINS Tony (1814-1882)

par Dominique Saint-Pierre.

 Antoine, dit Tony, Desjardins est né à Lyon, 21 port Saint-Clair (act. cours d’Herbouville) le 29 juillet 1814, fils de Pierre Desjardin (sic), négociant, et de Reine Amélie Nayron. Témoins : Pierre Paul Desjardin (né à Strasbourg 7 novembre 1782, époux à Lyon en 1813 de Charme Nayron), négociant, et Jérôme Coulet (né à Lyon le 12 janvier 1769, époux à Lyon 1810 de Françoise Nayron, sœur de Charme, fille d’Antoine Marie Nayron Duhormet et d’Anne Marie Alluis, mariés à Ainay le 8 juin 1788), négociant. L’orthographe originelle Desjardin a été modifiée en Desjardins par jugement du tribunal civil de première instance de Lyon en date du 4 novembre 1858.

 Entré à l’école des beaux-arts de Lyon le 31 octobre 1835, il est l’élève d’Antoine Chenavard*, remportant en 1836 le premier prix d’Architecture (une église paroissiale) et le prix de concours mensuels, puis de Félix Duban à l’école des beaux-arts de Paris en 1837. Revenu à Lyon, il travaille au cabinet de Louis Dupasquier*. Il est répétiteur, puis professeur de dessin à La Martinière, jusqu’au 16 décembre 1848, date à laquelle, à la suite de Chenavard, il devient architecte du diocèse de Lyon jusqu’à sa mort, et architecte en chef de la ville du 1er juillet 1854 au 13 octobre 1870.

 Il a construit et restauré un grand nombre de monuments religieux dans les départements du Rhône et de la Loire, outre des bâtiments publics, des maisons de particuliers et des monuments funéraires. Un bâtiment d’importance, le grand séminaire Saint-Irénée (construit en 1855), aujourd’hui le lycée de Saint-Just, marque la colline au-dessus du quartier Saint- Georges.

 Chevalier de la Légion d’honneur le 30 juillet 1858 (LH/750/10).

 Membre le 5 juillet 1851 de la société académique d’architecture de Lyon, trésorier en 1853-1854, président en 1859 et 1860. Membre fondateur en 1873 de la société de géographie de Lyon.

 Il avait acheté le château d’Hostel à Belmont (act. Belmont-Luthézieu, Ain), à Marie de Bernard de Lauzière (1830-1892), épouse de Louis Pochet (1825-1874) de Champagne-en-Valromey. Il installa dans une des galeries un musée local où il concentra des antiquités trouvées dans le Valromey. Il y eut aussi une petite activité politique : maire de Belmont nommé le 3 septembre 1870, il est remplacé le 8 mai 1871. Membre un temps de la commission municipale de Lyon (qui fait office de conseil municipal) le 24 octobre 1873, il est élu au conseil municipal de Belmont, le 8e sur 12, le 22 septembre 1874, et le 10e au deuxième tour, le 13 janvier 1878. Avec son gendre, Sainte Marie Perrin*, il a édifié un calvaire près de la commune voisine de Vieu, près de l’église, avec des pierres romaines laissées à l’abandon, et il a écrit une Notice sur les antiquités du village de Vieu en Val-Romey (Lyon : Vingtrinier, 1869, 34 p.). Le château appartient toujours à ses descendants. Paul Claudel y séjourna (voir notice Sainte Marie Perrin).

 Il est mort au château d’Hostel le 11 juin 1882 et a été inhumé à Loyasse (Hours 278) : monument de famille décoré d’un médaillon avec le profil en bas-relief de Tony Desjardins, présence de son épouse et de son fils Paul (Hours 278).

 Il demeurait à Lyon lors de son mariage, 4 place du Gouvernement, puis 25 quai Tilsitt. Il avait épousé à Lyon le 13 février 1844 Ursule Louise Boissonnet (Saint-Pétersbourg 17 décembre 1818-1901), fille de Jean François Frédéric Boissonnet (décédé en 1860) et d’Adélaïde Auguste, dite Adèle, Saucerotte (5 juin 1798-1836). Ils eurent trois enfants nés à Lyon : Reine Amélie (Lyon, 4 janvier 1845-12 mars 1895), épouse en 1865 de Louis Jean Sainte-Marie Perrin*, académicien lyonnais comme son père Théodore Perrin* ; Sophie (13 avril 1846-Bourg-en-Bresse 30 mars 1921) épouse en 1872 d’Antoine Léon Charpy (Saint-Amour 1838-Annecy 1886), conservateur au musée d’Annecy ; et Paul Auguste Desjardins (27 novembre 1847-15 mai 1925), attaché au service des édifices diocésains de Lyon en 1873, architecte en chef des monuments historiques, époux en 1873 de Cécile Perrin (1852-1915), sœur de Louis Sainte-Marie Perrin. Paul-Auguste travailla avec son père de 1873 à 1882 et l’aida dans la restauration du palais archiépiscopal de Lyon. Il termina l’église Saint-André commencée par son père, et installa la bibliothèque municipale de l’ancien archevêché.


Académie

Candidat le 29 novembre 1853, il est élu le 4 décembre 1855 au fauteuil 2, section 2 Lettres. Discours de réception le 10 juin 1856 titré : Qu’est-ce-que l’archéologie ? (MEM L 1856-1857 ; et RLY 13, 1856). Président en 1879.

Communications : Rapport sur M. [Richard] de Soultrait*, 1er juin 1858. – Notice sur l’Hôtel de Ville de Lyon et sur les restaurations dont il a été l’objet (MEM L 1861-1862 ; et ASAAL 2, 1861 ; et Lyon : Vingtrinier, 1861, 44 p.). – Mémoire sur les antiquités scandinaves de Copenhague, lu séances des 7 et 14 janvier 1862. – Rapport(s) sur La Martinière des Filles, MEM S 1869-1870 ; MEM L 1868-1869 ; MEM L 1878-1879 ; MEM S 1878-1879. – Rome. Le mont Palatin (MEM L 1870-1874). – Souvenir d’un voyage à Rome. La catacombe Saint-Calliste (ibidem). – ; Naples et ses environs (MEM L 1874-1875 et Lyon : Riotor, 1875, 39 p.). – Venise (MEM L 1876-1877 et Lyon : Riotor, 1877, 52 p.). – Florence (ibidem). – Ravenne (ibidem et Lyon : Riotor, 1876, 43 p.). – Note sur quelques travaux de la section des beaux-arts (MEM L 1878-1879 et Lyon : Riotor, 1879, 4 p.). – Les travaux archéologiques de M. Flouest (MEM L 1878-1879). – La Ligurie (MEM L 1881-1882 et Lyon : Giraud, 1881, 93 p.). – Éloge funèbre de M. Ernest Faivre (MEM S 1883-1884 et Lyon : Assoc. Typogr. 1882, 4 p.).

Son éloge funèbre a été prononcé par Adrien Loir* (MEM S 26 1883-1884 et Lyon : Assoc. Typogr. 1882, 4 p.).

Bibliographie

Charvet. – Audin et Vial. – Bonnel. – Gutton. – Saint-Pierre, Dict. Ain. – Claude Émile Perret de La Menue*, « Tony Desjardins », ASAAL 7, 1881-1882, et Biographie de Tony Desjardins, architecte, Lyon : Perrin, 1883, portrait, 46 p. – DBF notices de Tony et Paul-Auguste par J. S. de Sacy. – M.-Cl. Guigue*, Topographie historique du département de l’Ain, Trévoux : Damour, 1873, art. Hostel. – L. Cahuzac, « Paul-Auguste Desjardins », ASAAL 22, 1924-1925, p. 213-222.

Publications

Outre les publications à l’Académie citées plus haut, retenons : Projet pour un Cercle des arts àconstruire sur l’emplacement de la boucherie des Terreaux, Lyon : Perrin, 1841, 3 p. – Avec Peyré, Manuel d’architecture religieuse au Moyen âge, résumé́ de la doctrine des meilleurs auteurs, Paris : Didron, 1848, 261 p. ; rééd. – « Lettres sur Lyon, à César Daly », Rev. arch. Trav. Publ. 1853, p. 355‑361. – « Chapelle de Châtillon d’Azergues », RLY 8, 1854, p. 108, et Lyon : Vingtrinier, 1854, 7 p. ; réimpr. Nimes : Lacour, 1990. – Note sur le Musée des Antiquités scandinaves à Copenhague, [Paris], 1863. – « Éloge de Jean Étienne Frédéric Giniez, architecte », ASAAL 1, 1867-1868. – Monographie de l’Hôtel de Ville de Lyon, restauré sous l’administration de MM. Vaïsse et Chevreau, sénateurs, Paris : Morel, 1867-1871, 76 pl. – « L’art des Étrusques et leur nationalité » pour L’Encyclopédie d’architecture, ASAAL 4, 1873-1874, p. 235, et Lyon : Perrin et Martinet, 1874, 56 p. – Reconstruction du Théâtre des Célestins, Lyon : Gallet, 1874. – Les camps retranchés des environs de Nice, Nice : Cauvin, 1879. – Notice sur la Vénus de Vienne. – « Le temple romain de Vienne », Congr. Archéol. France, [1880 ?], p. 422-435. – « Note sur les restes de murailles antiques situées àVienne, au-dessous du mont Pipet », Congr. Archéol. France, [1880 ?], p. 411‑421. – « La Vénus de Vienne », Congr. Archéol. France, [1880 ?], p. 350-357. – La Question des théâtres, extrait du Salut public, Lyon : Bellon, 1881, 15 p.

Œuvres

On trouvera la liste de ses œuvres, travaux d’architecture et dessins dans Charvet, et dans Audin et Vial. Manuscrits aux AD Rhône, à la suite d’une donation du 8 juillet 1977 d’Yves Cateland : Fonds Desjardins-Cateland – 42 J.