Dictionnaire historique des académiciens de Lyon

Préface
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La recherche est faite par sous chaîne, insensible à la casse et aux accents.

TRILLAT Paul (1879-1970)

par Claude Jean-Blaini.

 Jean Paul Marie Trilliat [transformé en Trillat, par jugement du tribunal civil de Lyon, 24 novembre 1904] est né à Lyon 2 rue Tramassac le 6 avril 1879, fils de Paul Trillat* et de Benoîte Marie Louise Dalmas (1855-1941). C’est le frère d’Ennemond Trillat*.

 Il a épousé en premières noces le 28 septembre 1907 au Veyrier-du-Lac Élisabeth Suzanne Caroline Adèle Monod, née à Lyon le 21 février 1875, décédée le 24 juillet 1942, fille de Léopold Ferdinand Monod (Paris 1844-Lyon 1922), pasteur à Lyon Terreaux de 1869 à 1920, et d’Anna Albertine Vernet (Genève 1847-1905) qui fut la première femme reçue à l’internat des hôpitaux lyonnais. De cette union sont nés Marcelle Jeanne (1908-1993), assistante sociale ; Albert (1910-1988), chirurgien et professeur d’université, fondateur de la Société française de chirurgie orthopédique ; Françoise (1911-2004), épouse Varet ; et Roger, né à Lyon le 22 décembre 1913, mort pour la France le 20 mai 1945 à Bunzlau en Silésie. Il s’est remarié le 23 octobre 1943 à Lyon 2e avec Lucienne Maria Mouriès, née à Gonfaron (Var) le 7 août 1909, qui lui a donné quatre autres enfants.

 Il est mort à Lyon 2e, 2 rue du Plat, le 27 février 1970, à l’âge de 90 ans.

 Paul Trillat inaugure la branche médicale de cette famille. Il fait ses études secondaires et médicales à Lyon. Interne des hôpitaux en 1900, il soutient sa thèse de doctorat en médecine en 1904. L’année suivante, dès sa sortie de l’internat son choix se porte sur l’obstétrique. Il est nommé chef de clinique en 1907 et devient l’assistant du professeur Fabre dont il restera le collaborateur le plus intime. Pendant la Grande Guerre, affecté comme chef d’une équipe chirurgicale dans une ambulance de corps d’armée, il reste dans la zone du front pendant 3 ans et 4 mois, et revient décoré de la croix de guerre et chevalier de la Légion d’honneur (LH/19800035/1060/21963).

 Dès son retour il reprend ses études et, passe en 1920 l’agrégation d’obstétrique. Il est nommé à quelques semaines d’intervalle médecin accoucheur des hôpitaux de Lyon. Dès lors, sa vie se partage entre les charges de sa fonction hospitalière et l’enseignement. Il exerce ses fonctions de médecin accoucheur à la maternité de l’hôpital de la Charité jusqu’en 1933. De 1927 à 1944, il assume aussi la direction de l’école des sages-femmes. Son service sera transféré à l’Hôtel Dieu après la démolition de l’hôpital de la Charité. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il est chef d’hôpital.

 Il est nommé professeur de clinique obstétricale de 1944 à 1948 à la faculté de médecine de Lyon à la suite de Jean Rhenter. Brillant chirurgien, il imposa la technique de la césarienne basse universellement utilisée actuellement, malgré l’opposition à l’époque de certains chirurgiens lyonnais.


Académies et sociétés savantes.

Présenté par Maurice Patel*, il est élu le 4 décembre 1951 au fauteuil 6, section 3 Sciences, succédant à Paul Courmont*, et introduit le 11. Il prononce le 6 mai 1952 son discours de réception intitulé Musique et médecine (publié Lyon : impr. Dosjoub, 1952, 14 p. (Ac 17 345).

Membre correspondant de l’Académie de Médecine. Membre de la société historique, archéologique et littéraire de Lyon de 1919 à 1932.

Iconographie

Lors de son départ en retraite, une médaille à son effigie lui fut offerte. Modelée par Louis Rousselon*, elle associe au revers le clocher de la Charité et le dôme de l’Hôtel-Dieu, au-dessus d’un caducée formé d’un forceps et d’un serpent accompagné de la légende SAVOIR ATTENDRE.

Travaux et publications.

Publications médicales : Des très nombreuses notes, publications et communications de Paul Trillat dans les congrès on retiendra : Avec Fabre, Traité d’obstétrique, Paris : Baillière, 1950 ; puis 9 éditions successives, qui seront complétées au fur et à mesure par d’autres auteurs. – Restauration des pertes de substance étendues de l’urètre pénien par le procédé autoplastique mixte de Nové-Josserand-Rochet, Institut de bibliographie de Paris, 1902. – Avec Jean Rousset, La réaction de Bordet Wassermann dans le sang du cordon ombilical, Lyon : Masson, 1928. – Les érythroblastoses du fœtus et du nouveau-né à caractère familial, 1934. – André Puthod, Contribution à l’étude des tumeurs malignes de l’ovaire et la puerpéralité [Travail de la maternité de la Charité, service du docteur Trillat], Lyon : Rey, 1933, 71 p. – Du Rôle de la sage-femme dans le monde depuis l’antiquité jusqu’aux temps modernes, conférence faite à la Maternité de l’Hôtel-Dieu, le 11 octobre 1958, Lyon : Audin, 1958.

Autres publications : Paul Trillat s’est également intéressé à l’histoire lyonnaise et à l’archéologie. Communications à l’académie : La découverte de la Vénus de Milo (MEM 27, 1971 R), et Alexis Carrel et Lourdes (MEM 28, 1975). Il a rédigé intégralement le chapitre sur la maternité dans l’Histoire de l’hôpital de la Charité, direction du docteur Carle dir., 1934. Il s’était également beaucoup intéressé à la poétesse lyonnaise de la Renaissance, Louise Labé : il réalisa une imaginerie scénique destinée à la radio intitulée Dame Loÿse la Belle Cordière. Imagerie lyonnaise par Joseph Trillat. Avec un poème mis en musique par Ennemond Trillat et quatre bois gravés de Charlaix, Lyon : Paul Trillat édit., 1937, 57 p.