Dictionnaire historique des académiciens de Lyon

Préface
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La recherche est faite par sous chaîne, insensible à la casse et aux accents.

BORDE Louis (1700-1747)

par Denis Reynaud.

 Né à Lyon le 3 novembre 1700, de Jacques Borde, trésorier de France, et de Geneviève Taillandier, baptisé le 4, paroisse Saint-Nizier. Parrain : noble Louis Pichon, écuyer ; marraine : dame Barbe Compagnon (Saint-Nizier 1665-1710) fille de Pierre Compagnon, libraire à Lyon, et femme d’Horace Moulin, marchand libraire. Louis Borde, ou Bordes, est le frère aîné de Charles* (et non son père comme l’écrit Delandine). Il épouse le 19 mai 1738 Marie Catherine Sabot « dans la chapelle domestique de Made Sabot sous le vocable de la nativité de notre seigneur paroisse de Francheville suburbe de Lyon » [l’acte est à Saint-Nizier]. Celle-ci, baptisée à Lyon Saint-Nizier le 12 janvier 1700, décédée le 22 septembre 1750, « femme instruite qui l’aidait dans ses travaux et qui légua à l’Académie une somme de deux mille livres », est la fille de François Sabot, échevin de Lyon en 1700 et 1701, et de Jeanne Bernou (Lyon 1654-Francheville 1748). Elle est la sœur de Jeanne-Marie Sabot (mère de Charles Joseph de Ruolz*) et de Jean Jacques Sabot de Pizey (Saint-Nizier 20 décembre 1693-15 octobre 1757), jésuite, dit le Père du Chatelard – probablement en raison du domaine du Chatelard, au-dessus de Francheville, qui appartenait à Jean Bernou, grand-père de Jeanne-Marie Bernou épouse de Ruolz –, professeur d’hydrographie au port de Toulon, professeur des gardes de la marine, auteur d’un recueil de 19 traités de mathématiques, membre honoraire de l’académie des beaux-arts de Lyon (8 juillet 1737). Louis Borde habitait rue de la Gerbe (Almanach de Lyon, 1743).

 Il meurt le 22 novembre 1747 (le 23 selon le journal de l’Académie des Beaux-arts) et il est inhumé « en grande procession » à Saint-Nizier le 24, en présence de son frère Charles et de Charles Joseph de Ruolz. Le Mercure de mars 1748 (p. 91-92) publie sa nécrologie, sous la forme d’une lettre de Deville*, datée du 18 décembre 1747 : « […] Il joignait à la plus fine théorie des forces mouvantes une adresse merveilleuse, une sagacité qui le rendaient supérieur aux ouvriers les plus experts, en sorte qu’il était presque autant l’artisan que l’inventeur des machines qu’il mettait au jour. […] La mort a surpris cet Académicien au moment qu’il comptait faire part au public de ses recherches […] ».

 Mathématicien et mécanicien, à l’instar de son beau-frère Jean Jacques Sabot, Louis Borde perfectionna le cabestan (son mémoire sur le sujet, lu à l’Académie des beaux-arts de Lyon le 26 août 1741, ne figure pas parmi ceux qu’a distingués l’Académie royale des sciences pour son prix de 1741; un autre académicien lyonnais, Guillaume-Marie Delorme*, obtint un accessit). Lors de sa réception à l’académie, il présenta une pendule à répétition dont il expliqua le fonctionnement ; et le 4 mai 1836, il lut un mémoire sur l’origine, l’ancienneté et les progrès de l’horlogerie, faisant à nouveau la démonstration de la pendule à sonnerie et à répétitions. Le 17 juin 1737, il soumit à l’académie le modèle d’une batterie à cabestan pour enfoncer les pilotis. Il revint sur le sujet le 29 juillet, et son mémoire fut repris à l’assemblée publique du 2 décembre 1737. Il présenta un appareil pour mesurer les hauteurs en mer (9 et 13 avril 1739), une machine pour fabriquer les vis (2 mars 1740), une méthode nouvelle pour construire, diviser et vérifier les quarts de cercles astronomiques (8 mars 1741), et il revint sur ces instruments en 1745. Le 14 mars 1742, il présenta des supports pour faciliter l’usage des lunettes astronomiques. Il inventa un diviseur à mécanique, un nouveau système de moulin à hélices, des supports pour grandes lunettes astronomiques, une machine pour le perfectionnement des verres et miroir.


Académie

Louis Borde est reçu à l’Académie des Beaux-arts le 18 avril 1736 (discours de réception : Ac.Ms263 f°37). Il est directeur en 1743 et 1744 ; voir ses CR semestriels (Ac.Ms267-II f°49, f°55, f°61, f°65). Voir aussi ses « Observations pour les règlements » du 29 janvier 1746 (Ac.Ms264 f°82). Le 20 mars 1748, ses héritiers font don de trois instruments de son invention et exécution pour être conservés à perpétuité dans le cabinet de l’Académie : un secteur universel, un diviseur mécanique et un instrument pour former et polir les miroirs [non retrouvés]. Son éloge est prononcé par Christin*, le 1er mai 1748 (Ac.Ms124 f°104-115 et f°116-127). Un autre éloge est lu 16 mai 1765 par Pernetti (Ac.Ms124 f°31).

Bibliographie

Chaudon et Delandine, Nouveau dict. historique, Lyon : Bruyset, 1804, t. 2. – Monfalcon, Hist. de la ville de Lyon, 1847, t. II, 835. – Bréghot. – Michaud.

Manuscrits

Mémoires : Sur l’horlogerie ancienne et moderne, 4 mai 1736 (Ac.Ms182 f°78-84). – Batterie à cabestan pour enfoncer les pilotis pour la construction des quais où l’on n’emploie que des pieux de moyenne longueur, 29 juillet 1737 (Ac.Ms154 f°137-143, avec pl., et Ac.Ms192 f°27-32 ; voir lettre de Grollier de Servières du 27 juillet 1738 sur ce sujet : Ac.Ms268 I f°75). – Sur le mécanisme des pompes, suivi du projet d’une nouvelle pompe, 23 février 1739 (Ac.Ms186 f°154-156). – Des instruments d’observations maritimes, 9 avril 1739 (Ac.Ms203 f°100-103). – Sur l’usage de former des vis sur le tour, 2 mars 1740 (Ac.Ms182 f°1-9). – Construction et usages du quart de cercle astronomique, 8 mars 1741 (Ac.Ms201 f°70-89). – Deux nouvelles machines à substituer aux cabestans des vaisseaux, 17 août 1741 (Ac.Ms182 f°241-250, pl.). – Machine pour se servir avec facilité des plus grandes lunettes d’approche, 14 mars 1742 (Ac.Ms201 f°39-43). – Nouvel instrument de géométrie pratique pour servir aux arpentages et nivellements, 17 septembre 1746 (Ac.Ms202 f°101-108). – Sur la nécessité d’une réforme des moulins de la Quarantaine, mémoire trouvé par Mme Borde dans les papiers de feu son mari, lu à l’Académie le 15 mai 1748 (Ac.Ms273-III f°101-108).

Rapports coécrits : Ac.Ms273-III f°70, 11 juin 1742 ; f°80, 24 février 1745. Ac.Ms307 f°11, sur la construction d’un pont sur la Saône près de l’Académie. Ac.Ms307 f°77, sur les effets du mouvement des cloches de l’église Saint-Jean. Ac.Ms307 f°151, 3 mars 1745, sur le pont de bois proposé par M. Roche sur la Saône, quai Saint Vincent.