Jacques Léon Paliard est né à Saint-Étienne, le 15 février 1826. Il grandit dans un univers musical car son père Pierre-Félix (Saint-Étienne 1798-Saint-Genis-Laval 25 juillet 1857), fabricant de papiers peints, et sa mère, Anne Joséphine Pignet (Saint-Genis-Laval 28 août 1806-Lyon 17 mars 1885) sont d’excellents musiciens amateurs. Ils s’installent bientôt à Saint-Genis-Laval, si bien que Léon fait d’abord des études générales au collège d’Oullins ; il va simultanément s’initier à différentes disciplines musicales avec des professeurs lyonnais. Ses parents l’envoient ensuite à Paris où il a la chance de travailler l’harmonie d’abord avec un grand musicien, élève de Fétis et de Berlioz, professeur au conservatoire de Paris, Antoine Elwart. Il entre ensuite au Conservatoire de Paris dans la classe de composition d’Adolphe Adam puis, à la mort de ce dernier, dans celle d’Ambroise Thomas.
Dès lors il ne cessera de composer. À la fois poète et musicien, il écrit souvent lui-même le texte de ses compositions vocales. En 1852 il compose pour le collège d’Oullins une grande cantate lyrique, Le roi de la Mer, qui sera dirigée par son confrère académicien Georges Hailn*. La même année, une messe avec accompagnement d’orgue est donnée à Lyon en l’église de Saint-Pothin, puis à Saint-Bonaventure avec orchestre. En 1854, il écrit l’ouverture d’un opéra-comique, L’alchimiste, qui sera d’abord jouée au Grand-théâtre (Opéra) de Lyon, puis l’opéra entier en un acte sur un livret d’Ernest Dubreuil. L’argument, dans le style des comédies de Molière, met en scène un alchimiste dans l’Espagne de l’Inquisition, et sa fille qu’il refuse de marier à son précieux collaborateur Trufaldin. Ce dernier, grâce à de faux inquisiteurs qui vont faire croire à l’alchimiste que sa vie est menacée, va finalement arriver à ses fins. Cet opéra sera remanié ultérieurement par Paliard qui en changera le titre et l’appellera La tête enchantée. Il sera donné au Théâtre lyrique à Paris le 13 décembre 1861. Dans la Gazette musicale on peut lire : « La tête enchantée est le premier ouvrage de Mr Léon Paliard. Ce jeune homme n’a pas encore d’idées qui se formulent d’une manière bien nette, mais plusieurs passages attestent de la facilité mélodique et l’instinct du style élégant. Il écrit maladroitement pour les voix et fort bien pour l’orchestre. On a surtout remarqué dans son ouvrage un petit quatuor exécuté pianissimo con sordini qui a beaucoup de couleur et est très agréable ». L’auteur de l’article conclut que l’ouvrage globalement a paru un peu faible, mais que les interprètes, médiocres, y sont sans doute pour une grande part. Hector Berlioz dans une chronique de la Rev. musicale déclare qu’il partage en tout point la critique de la Gazette.
Léon Paliard continue de composer de nombreuses pièces, des cantates, comme Caïn chantées à Lyon et à Marseille, l’ode funèbre Gloria Victis donnée à Bellecour en 1891, des suites d’orchestre comme La danse syrienne et les chants d’Israël.
Il compose également de charmantes mélodies dont il écrit lui-même le texte, comme La voix de la Mer, La meunière et le moulin ou En chasse. Mais la partie de son œuvre où il extériorise le mieux son talent est représentée par les chœurs pour orphéons (les orphéons, très courants à son époque, sont des sociétés musicales populaires composées uniquement de voix d’hommes).
Les circonstances de la vie ne lui permirent malheureusement pas de vivre de sa passion pour la musique. Il assura donc sa vie matérielle comme négociant à Saint-Genis-Laval, caissier à Lyon, puis trésorier général des Hospices civils de Lyon. Il fut également administrateur du Conservatoire de Lyon.
Léon Paliard est mort le 1er novembre 1907 à Lyon, 25 cours de la Liberté, et inhumé à Saint-Genis-Laval.
Il avait épousé à Villefranche-sur-Saône, le 21 février 1859, Marianne Milliet (Villefranche 27 décembre 1835-Lyon 18 septembre 1908), fille de Rambert Milliet, négociant à Villefranche, et d’Élisabeth Louise Prat. D’où six enfants, dont deux moururent jeunes. Deux seront médecins, un troisième marchand de soie.
Léon Paliard a été élu membre titulaire le 2 juin 1896 au fauteuil 4, section 4 Lettres (parrain abbé Neyrat*).
Éloge funèbre par M. J-R Garraud*, président de la classe des lettres, le 5 novembre 1907, MEM Rapports 1905-1908. – Catalogue BNF.
Une partie de ses partitions ne nous est malheureusement pas parvenue. Quelques-unes sont restées manuscrites. Œuvres encore disponibles chez différents éditeurs ou dans des fonds anciens : Les trois Compagnons ! Ballade, L. Paliard, s.l. : s.n., [1851]. – Chanson des lagunes ! Mélodie pour voix de ténor, poésie de M. Henry Lacretelle, musique de Léon Paliard, Paris : impr. de Guillet, [1854]. – Fleurette ! Chansonnette, poésie de Charles V, musique de Léon Paliard, Paris : Guillet, [1854]. – Prière ! Stances pour baryton ou contralto, musique de Léon Paliard, [Paris] : Guillet, [1854]. – La Tête enchantée, opéra-comique en un acte, musique de Léon Paliard, livret d’Ernest Dubreuil, 1861. – La Croix de Pierre ! Mélodie dramatique..., paroles et musique de Léon Paliard, Paris : G. Flaxland, [1866]. – Remember ! Rêverie valse pour piano par Léon Paliard, Paris : H. Lemoine, [1868]. – Resurrexit ! Hymne dramatique, paroles et musique de Léon Paliard, Paris : H. Lemoine, [1898]. – Délivrance ! Chant national, paroles et musique de Léon Paliard, Paris : Durand et Schoenewerk, [1872]. – L’Ami Sylvain ! Mélodie, paroles et musique de Léon Paliard, Paris : Durand et Schoenewerk, [1873]. – Vingt Ans ! Mélodie, paroles et musique de Léon Paliard, [1874]. – La Poupée de Lise ! Chansonnette, paroles et musique de Léon Paliard, Lyon : A. Rey, [1880]. – Envole-toi ! Mélodie, paroles et musique de Léon Paliard, Lyon : A. Rey, [1881]. – L’Étang ! ! ! saynète-monologue. Léon Paliard, Lyon : Meton, 1882, 15 p. - Le Carnaval des oiseaux ! Bluette à 1 ou 2 voix, paroles de Pierre Chatal, musique de Léon Paliard, Lyon : A. Rey, [1884]. – Voyage au pays des mélodies, 11e série, Heures du soir, fantaisies-caprices [pour piano], (Le Carnaval des oiseaux, transcription d’après 2 mélodies favorites de Léon Paliard, compositeur : Paliard et Georges Bull), Lyon : A. Rey, Durand, Schoenewerk, [1884], 5 fasc. – Les Chevaliers de la nuit. Scène moyen-âge d’après le chœur favori de Léon Paliard, (pour piano), Georges Bull, Lyon : A. Rey, [1884]. - Bel Oiseau bleu ! Rêverie alsacienne, valse pour chant.., paroles et musique de Léon Paliard, Lyon : A. Rey, [1884]. – Cousin Jean, simple récit. Léon Paliard, Lyon : Meton, 1886, 13 p. – Pluie d’étoiles ! Grande valse brillante, paroles de Léon Paliard, musique de C. Monet, Lyon : A. Rey, [1886]. – Un Rêve ! Mazurka pour piano (avec chant ad libitum), paroles de Léon Paliard, musique de N. Struss, Lyon : A. Rey, [1886]. – En Poste ! Fantaisie galop par Léon Paliard, une partition pour piano et une pour orchestre, Paris : Margueritat, [1888]. – Quand la Neige tombe, mignonne ! Mélodie paroles de S. et F. Borel, musique de Léon Paliard, Lyon : A. Rey, [1888]. – Marche gauloise (pour musique militaire) avec Chœur ad libitum par Léon Paliard, Paris : V. Lory, [1888]. – Supplique au petit Jésus ! Stances poésie de ***, musique de Léon Paliard, Lyon : A. Rey, [1888]. – Le Vin de France ! Mélodie, paroles de S. et F. Borel, musique de Léon Paliard, Lyon : A. Rey, [1888]. – Hymne au sommeil. Chœur à 4 voix d’hommes au quatuor vocal [sans acc.]. Paroles et musique de Léon Paliard, Paris : Margueritat, [1889]. – Olé !, Habenara polka, paroles et musique de Léon Paliard, plusieurs partitions pour piano, ou avec accompagnement de tambour de basque et de castagnettes, Lyon : A. Rey, [1889]. – Andante religioso , chant nuptial, n° 4 violon, piano, orgue et violoncelle, musique de Léon Paliard, Lyon, Paris : A. Rey, [1890]. – Le Sentier perdu ! Mélodie dramatique, paroles et musique de Léon Paliard, Lyon : A. Rey, [1890]. – Incertitude ! Rondo, poésie de Jean Appleton, musique de Léon Paliard, Lyon : A. Rey, [1890]. – La Foudre ! Stances dramatiques, paroles de S. et F. Borel, musique de Léon Paliard, Lyon et Paris : A. Rey, [1892]. – Ce que disait Grand-mère, chanson-gavotte, paroles de S. et F. Borel, musique de Léon Paliard, Lyon : A. Rey, 1893, 5 p. – Ma coupe !, hymne de jeunesse (pour soprano, mezzo-soprano, ténor ou baryton), paroles de Camille Roy, musique de Léon Paliard, Lyon : A. Rey, 1893, 5 p. – Petite Prière ! Paroles de S. et F. Borel, musique de Léon Paliard, Lyon : A. Rey, [1893]. – Le Rêve de Cassandre. Air de ballet, pas d’Arlequin et de Colombine pour quintette à cordes et piano ad libitum, Paris : Margueretat, [1894]. – Willis et Follets, valse fantastique, Lyon : A. Rey, [1894], 17 p. – Le Champ de blé ! Poésie de Camille Roy, musique de Léon Paliard, Lyon : A. Rey, [1894]. – Doux Reproches ! Chanson, d’automne, poésie de Camille Roy, musique de Léon Paliard, Lyon : A. Rey, [1896]. – Le Coup de l’étrier ! Fantaisie galop pour piano par Léon Paliard, Lyon : E. Clit fils, [1898]. – Le Dîner de Cassandre, air de ballet, une version pour piano, une autre version pour violon, alto, violoncelle et contrebasse, Paris : Margueritat, [1898]. – En Zig-Zag. Quadrille humoristique par Léon Paliard, orchestré par Antony Lamotte, plusieurs partitions : pour piano à quatre mains, pour piano avec chant et chœur à 3 ou 4 voix ad lib., Paris : P. Dupont, [1898]. – Été ! Aubade joyeuse, musique de Léon Paliard, Lyon : S. Borel, [1898]. – J’ai jeté dans l’onde une rose ! Poésie de Camille Roy, musique de Léon Paliard, Lyon : E. Clot fils, [1898]. – Marche des Chevaliers-gardes [pour piano], Lyon : E. Clot fils, [1898], 9 p. – La Violette, chøur à quatre voix d’hommes, Billaudot Éd. – Marche et chanson bohême, chœur à quatre voix d’homme, paroles et musique de L. Paliard. – La chanson de l’épi, éd. À la nouvelle chorale. – La patrie du petit Paul, récit dramatique poème de L. Paliard, musique d’Étienne Perrin, Paris : Alphonse Leduc. – Olle ! Habanera polka pour chant et piano avec accompagnement de tambour basque et de castagnettes (disp. chez di-Arrezo). – Bonjour, monsieur Printemps, chœur à 4 voix d’homme, poésie de Prosper Blanchemain, musique de Léon Paillard, Paris : E. Deplaix, [ca 1900], 12 p. – Marche et Chanson bohème, chœur à quatre voix d’hommes. Paroles et musique de Léon Paliard. Chant seul, Paris : A. Leduc, 1933.
Il a préfacé La Musique à Lyon, œuvre de Maurice Reuchsel, Lyon : Legendre, 1903, 107 p.