Dictionnaire historique des académiciens de Lyon

Préface
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EICHHOFF Frédéric Gustave (1799-1875)

par Michel Le Guern.

 Né au Havre le 17 août 1799, fils de Wichmann Gustave Eichhoff (Hambourg 1738-Paris 1818), négociant de Hambourg, et de sa seconde épouse, Marie Salomé Barthel (Strasbourg 1761-Paris 1828).

 À partir de 1820 environ, il est répétiteur à l’Institution Massin, à Paris. En 1826, il obtient le doctorat à la Faculté des lettres de Paris, avec une thèse principale sur Hésiode et une thèse complémentaire De memoria. De 1827 à 1833, il est professeur d’allemand des enfants du duc d’Orléans. Il est nommé bibliothécaire de la reine Marie-Amélie en 1831. En 1836, il habite à Paris, place de l’Oratoire. Il est fait chevalier de la Légion d’honneur par décret du 2 juin 1837, alors qu’il était suppléant de Claude Fauriel à la Faculté de lettres de Paris.

 Le 4 décembre 1841, il épouse à Paris Constance Herminie Mizerszky, née en 1822 en Autriche, fille d’Adam Mizerszky et de Francisca Sigl. Leur fille Marie Juliette Mathilde Eichhoff, née le 10 décembre 1849 à Lyon, cours d’Herbouville, épousera le 30 mars 1871 à Bruxelles Ernest Bourdon, officier de marine, que l’acte de décès d’Eichhoff qualifie de négociant.

 Après avoir assuré le remplacement de Quinet, Eichhoff est nommé en 1843 professeur titulaire de littérature étrangère à la Faculté des lettres de Lyon. En 1855, il quitte la Faculté des lettres de Lyon, et devient professeur honoraire et inspecteur général de l’instruction publique. De 1860 à 1863, il est vice-président des jurys des concours de langues vivantes.

 Frédéric Gustave Eichhoff est, avec Claude Fauriel et Frédéric Ozanam, un des créateurs de la littérature comparée. Fondamentalement comparatiste, il met en œuvre ses connaissances de plusieurs langues et littératures dans de nombreuses publications. Très admiré de ses contemporains, il n’a pourtant laissé aucune postérité intellectuelle et il est aujourd’hui bien oublié, peut-être pour n’avoir pas su choisir entre la littérature comparée et la grammaire comparée.

 Il est mort à Paris 6e le 10 mai 1875. L’acte de décès indique : « inspecteur général de l’Université, chevalier de la légion d’honneur, décédé en sa demeure, rue Monsieur le Prince n° 58, aujourd’hui à trois heures du matin, âgé de soixante-quinze ans, né au Havre (Seine inférieure), marié à Constance Herminie Mizerszky ».


Académie

Le 2 décembre 1845, Eichhoff est élu académicien libre. Le 31 mars 1846, il propose à l’Académie d’appuyer de son suffrage l’établissement d’une faculté de droit à Lyon. Le 5 décembre 1848, Eichhoff est élu membre titulaire au fauteuil 6, section 2 Lettres. Le 28 août 1849, Isidore de Polinière lit le discours de réception d’Eichhoff, empêché, sur les progrès de la civilisation. Quittant Lyon en 1855, il devient membre correspondant. De 1845 à 1854, Eichhoff a contribué abondamment aux travaux de l’Académie, dont les Mémoires ont conservé treize de ses articles.

En 1847, il devient membre correspondant de l’Académie des inscriptions et belles-lettres.

Bibliographie

R. Limouzin-Lamothe, DBF.

Publications

Études grecques sur Virgile : ou recueil de tous les passages des poètes grecs imités dans les Bucoliques, les Géorgiques et l’Énéide, avec le texte latin et des rapprochements, Paris : Delalain, Treuttel et Wurtz, 1825, 3 vol. – Hésiode, Paris : Dondey-Dupré, 1826, 39 p. – Parallèle des langues de l’Europe et de l’Inde, ou étude des principales langues romanes, germaniques, slavonnes et celtiques, comparées entre elles et à la langue sanscrite, avec un essai de transcription générale, Paris : chez l’auteur, 1836, VIII + 502 p. – Cours de littérature allemande professé à la Faculté des lettres de Paris, Paris : Angé, 1838, 322 p. – Histoire de la langue et de la littérature des Slaves, Russes, Serbes, Bohèmes, Polonais et Lettons, considérés dans leur origine indienne, leurs anciens monuments et leur état présent, Paris : Cherbulliez, 1839, 360 p. – Essai sur l’origine des Slaves, Lyon : Boitel, 1845, 112 p. – Essai sur la mythologie du Nord, Lyon : Dumoulin et Ronet, 1851, 80 p. (présenté à l’Académie de Lyon le 16 juillet 1850). – Études sur Ninive et Persépolis, Lyon : Dumoulin et Ronet, 1852, 72 p. C’est le texte d’un mémoire présenté à l’Académie de Lyon le 24 juin 1851. – Études sur Ninive, Supplément présenté à l’Académie de Lyon le 18 mai 1852, Lyon : Dumoulin et Ronet, 1852, 23 p. – Légende indienne de la vie future, traduite du sanscrit, et comparée aux légendes d’Homère et de Virgile, Lyon : Dumoulin, 1853, 52 p. – Tableau de la littérature du Nord au Moyen Age, en Allemagne et en Angleterre, en Scandinavie et en Slavonie, Paris : Didier, 1853, IX + 454 p. – Légende indienne sur la vie future. supplément avec imitations latines, Lyon : Vingtrinier, 1856, 19 p. – Poésie héroïque des Indiens comparée à l’épopée grecque et romaine, avec analyse des poèmes nationaux de l’Inde, citations en français et imitations en vers latins, Paris : Auguste Durand, 1860, 388 p. – Les Racines de la langue allemande rangées par désinences, avec des principes de grammaire et d’étymologie comparée, Paris : Hachette, 1864, VIII + 252 p. – Les Racines de la langue anglaise rangées par désinences, avec des principes de grammaire et d’étymologie comparée, Paris : Hachette, 1864, 220 p. – Grammaire générale indo-européenne, ou comparaison des langues grecque, latine, française gothique, allemande, anglaise et russe entre elles et avec le sanscrit, suivie d’extraits de poésie indienne, Paris : Maisonneuve, 1867, XII+411 p.