D’une famille d’origine forézienne, Joseph-Marie-Alexandre naît à Lyon le 7 décembre 1844, fils de Louis Victor Poidebard (1817-1862), courtier pour la soie, et d’Antoinette Théodore d’Aigueperse (Lyon 1819-Régnié 1898), demeurant 8 rue Saint-Dominique ; il est déclaré en présence d’Antoine Joseph Baptiste d’Aigueperse, 57 ans, greffier du tribunal de commerce, même adresse, et Gabriel François Pelletier, commis-greffier, demeurant à la Guillotière.
Alexandre, petit-fils d’Antoine Jean-Baptiste d’Aigueperse* (1787-1861) et d’Antoine Gaspard Poidebard (1779-1842), est cousin du bibliophile et généalogiste William Poidebard (1845-1902), et cousin au troisième degré de Robert* (1883-1962), le fils de William. Une lignée d’érudits d’où vient sa passion pour l’archéologie, l’histoire et la bibliophilie.
Après de premières études sérieuses dans des pensionnats catholiques à La Mulatière, et à Mongré (Villefranche-sur-Saône), des études et une licence de droit à Paris, il est inscrit au barreau de Lyon. Engagé volontaire aux Mobiles du Rhône en 1870, capitaine à la 5e compagnie, il participe au siège de Belfort. Il épouse le 8 avril 1872 à Tarare Marie Louise Thivel, née le 27 décembre 1852, fille de Jean Émile César et Louise Adrienne Thivel, propriétaires négociants à Tarare. Ils auront une fille, Marie-Thérèse. Il habite 7 rue du Plat en 1870, 20 rue Gasparin en 1887-1903, 18 rue Jarente en 1906.
Docteur en droit en 1869, il est nommé à la chaire de droit civil à la faculté catholique de droit fondée en 1875. Son enseignement traite de droit sous les aspects les plus divers, fiscalité, assurances, sociétés, associations religieuses, syndicalisme. Ses goûts littéraires le conduisent au cercle Ozanam qu’il anime par ses conférences. Ses abondantes publications témoignent, outre les sujets de jurisprudence, de ses intérêts pour l’archéologie et l’histoire locale, la nécropole de Trion découverte en 1887, les fouilles du professeur Lafon* rue Cléberg, l’amphithéâtre des martyrs, les églises de Lyon. Reçu aux Bibliophiles lyonnais en 1903, il succède à son cousin le généalogiste William Poidebard. Admis à la Société Littéraire en 1887, il la préside en 1891. Homme de devoir, il est maire de Régnié, en Beaujolais. Chevalier, puis commandeur de l’ordre de Saint-Grégoire-le-Grand.
Son décès le 19 mars 1925, à son domicile 18 rue Jarente Lyon 2e, est déclaré par Jean Bazin, 30 ans, employé, 20 rue des Anges. Après une cérémonie à Ainay, il est inhumé le 21 mars à Régnié.
Après rapport d’Auguste Bleton* le 31 mai 1904, il est élu le 7 juin au fauteuil 7, section 1 Lettres, libéré par le décès d’Aimé Vingtrinier*. Il prononce son discours de réception le 15 mai 1906, intitulé : Guillaume Paradin de Cuyseaux, Doyen de l’église collégiale Notre-Dame de Beaujeu, auteur de la plus ancienne Histoire de Lyon. Secrétaire adjoint de la classe des lettres en 1908, secrétaire général de 1912 à 1925, il rédige le rapport sur le concours de 1924 de la fondation Coquet, lu le 24 mars 1925 par Claudius Roux*.
J. Buche, « Éloge de M. Alexandre Poidebard, prononcé le 21 avril 1925 », Ac. Rapports 1924-1926, p. 233-242, portrait. – Maurice de Boissieu, Alexandre Poidebard, sa vie et ses travaux, Société des bibliophiles Lyonnais, Lyon, 1926, 30 p., portrait, bibliographie (62 titres).
Du prêt à intérêt en droit romain et en droit français (thèse), Lyon : impr. J. Nicolle et J. Rossier, 1869, 213 p.
La plupart des quelque 60 titres cités par M. de Boissieu traitent de jurisprudence, sous les aspects les plus divers, religieux et financiers particulièrement : vingt-neuf courts articles dans la Rev. catholique des Institutions et du Droit : « Le droit dans les caractères de la Bruyère », 1880 ; « Les hospices civils de Lyon », 1901 ; « Le cahier du Tiers-état de la sénéchaussée de Lyon », 1903 » ; « La collectivité catholique et la jurisprudence », 1914. – Les autres articles se répartissent dans L’université Catholique : « Le droit et les hommes de loi dans les comédies de Molière », 1890 (et tiré à part) ; « Les résultats de la loi du divorce », 1896 ; « Ce que la Révolution a fait de l’idée de patrie », 1903. – L’Art chrétien aux Catacombes de Rome, Lyon : Vitte, 1908, 23 p. – Questions de droit et de jurisprudence. Une société peut-elle racheter ses actions ?, Lyon : Mougin-Rusand, 1882, 19 p. – Les premiers essais d’assurances et le service contre les incendies à Lyon avant la Révolution, Lyon : Waltener, s.d., et Mém. Soc. littéraire, 1902. – La réforme de la licence et du doctorat en droit, Grenoble : Baratier, 1896, 21 p.
Archéologie et histoire : Question d’archéologie chrétienne à propos des fouilles de Trion, Lyon : Vitte, 1887, 31 p. – L’amphithéâtre et les martyrs de Lugdunum, Lyon : Vitte, 1888, 24 p. – « Indices de christianisme dans les inscriptions trouvées à Trion en 1885 », 4e Congrès scientifique international des catholiques à Fribourg, 1898. – Le testament d’un bourgeois de Lyon au xviie siècle, Lyon : 1887, et RLY 4, 1887, p. 214-222. – Les voyages de Madame de Sévigné dans le Lyonnais (1672-1674), Lyon : Mougin-Rusand, 1889, et RLY 7, 1889, p. 13-32, 121-143. – Les registres de la Municipalité de Savigny pendant la Révolution, Lyon : Mougin-Rusand, 1831, et RLY 11, 1891, p. 156-170, 277-289. – « Nouvelles études sur le Beaujolais », RLY 12, 1891, p. 300-315. – « Notice sur le baron Raverat », RLY 13, 1892, p. 70-76. – Christophe Colomb et le quatrième centenaire de l’Amérique, s.l., s. n. 1892. - « L’ancienne douane de Lyon », RLY 13, 1892, p. 373-400. – Le portefeuille d’un charlatan lyonnais au xviie siècle, Lyon : Mougin-Rusand, 1895, et RLY 19, 1895, p. 77-95. – Les vases funéraires de Monsols, Caen : Delesques, 1895, 6 p., et Bull. Société française d’archéologie, 1895, 6 p. – « Les causes du siège de Lyon en 1793 », RLY 24, 1897, p. 93-112. – « Le Parlement de Dombes », RLY 30, 1900, p. 191-202. – « Guillaume Paradin de Cuyseaux », MEM 9, 1907, p. 169-206. – « La chapelle de N.-D. du Gonfalon », Bull. Soc. Litt., 1905. – L’église de la Charité, s.l., s. n. 1901 – La chapelle de l’hôtel de ville de Lyon (1625-1698), Lyon : Vitte, 1903, 15 p. ; « L’église Saint-François-de-Sales », L’église Saint-Michel à Lyon, Lyon : Vitte, 1907, 14 p., et dans Bull. hist. du diocèse de Lyon. Des notices rappellent ses amis disparus : Théodore Camus, membre de la Société littéraire, Lyon : Mougin-Rusand, 1897, 44 p. – Franck de Jerphanion, Lyon : Jevain, 1901, 16 p. – Camille Pernon, fabricant de soieries à Lyon sous Louis XVI et Napoléon Ier (avec J. Chatel), Lyon : Brun, 1913, 51 p. – Léon Galle, fondateur et ancien président de la Société des Bibliophiles Lyonnais, Lyon : Soc. Bibl. Lyonnais, Brun, 74 p., portrait, 1918. – Rapport sur le concours de 1924, Rapports 1924-1926, p. 195-200.