Ange Jean Carron, ingénieur des Ponts et Chaussées, est né et baptisé le 27 mai 1758 dans Vienne (Isère), paroisse de Saint Ferréol. Parrain : Jean Bonnardel ; marraine : Marguerite Berthaud, servante dudit M. Carron. Présents : Antoine Glasson, bourgeois, et Michel Pichat, maître-pêcheur, illettré. Il est le fils de Jean-Baptiste Carron, avocat en Parlement (Vienne Saint-Ferréol 1704-1773) et de Marie Françoise Armanet (Vienne Saint-André-le-Bas 1733-Saint-Ferréol 1771), fille d’un notaire. Il épouse le 17 septembre 1791 à Paris, paroisse Saint-Laurent, Marie Magdeleine Alexandrine Frémyot (Paris ca 1756-Lyon 1834), fille de Simon Frémyot, greffier en chef de la 1re chambre des enquêtes au parlement de Paris, et de Claudine Rosalie Carron (Lyon 1740-1820). Ils ont cinq enfants, dont Charles Alphonse Carron (Saint-Valéry-sur-Somme 1795-Lyon 2e 1860), admis à l’École polytechnique le 3 octobre 1814, architecte adjoint de la ville de Lyon, secrétaire de la Société académique d’architecture de Lyon en 1851. L’inspecteur divisionnaire des Ponts et Chaussées en retraite Ange Jean Carron décède à Lyon, 4 rue Saint-Joseph (act. rue Auguste-Comte), le 15 avril 1832.
Élève de l’École des Ponts et Chaussées en 1778, il est ingénieur en 1782. Sa tombe au cimetière de Loyasse (Pierre Beuf, Le cimetière de Loyasse, p. 137) indique : chevalier de la Légion d’honneur.Sa carrière le mène à Saintes, Toulon, Marseille, Lyon où il est nommé ingénieur en chef le 16 germinal an XI [6 avril 1803]. Il intervient sous le pont de la Guillotière pour tenter, sans grand succès, d’araser les restes de la pile qui soutenait les deux arches centrales remplacées par une seule sous Henri II. Il termine le 15 août 1807 la construction du pont de Tilsitt sur la Saône (emplacement de l’ancien pont de l’Archevêché et de l’actuel pont Bonaparte) ; ce pont sera reconstruit après la crue de 1856, son tablier, trop bas, ayant fait remonter le niveau de la Saône jusqu’à Vaise. On lui doit aussi le pont de Serin, et une passerelle en bois sur l’emplacement du pont Perrache sur la Saône. En 1812, l’annuaire impérial des ponts et chaussées le donne inspecteur divisionnaire à Carcassonne pour la 9e inspection. D’après l’annuaire royal et national, il est inspecteur divisionnaire à Besançon en 1814-1815 et, à partir de 1816 jusqu’à sa retraite en 1830, inspecteur divisionnaire à Lyon.
En 1819, il est un des membres fondateurs de la société anonyme d’assurance mutuelle contre l’incendie pour la ville de Lyon. La notice biographique rédigée par Léon Charvet (Lyon artistique, Architectes) le donne retraité en 1830.
Le 1er décembre 1807, Mollet* demande son inscription comme candidat. Le 4 décembre 1810, Ange Jean Carron, ingénieur en chef des Ponts et chaussées du département est élu dans la classe des sciences. Dumas indique qu’il n’a pas pris séance. Le 17 décembre 1811, il paraît à la séance académique pour la première fois. Le 21 mai 1816, il est convenu que le président Ballanche* écrira à Carron pour lui rappeler l’obligation de prononcer son discours de réception. Le 11 juin, la lettre reçue de Carron est considérée comme une réponse dilatoire, il est convenu de faire un dernier rappel. Le 14 janvier 1817, sur l’invitation du préfet de mettre à jour la liste de l’Académie figurant dans l’Almanach de Lyon, la place de Carron est déclarée vacante.
Dumas. – Forma urbis : Gérard Bruyère*, Les hommes du plan, ARL 1997. – Léon Charvet, Architectes lyonnais, Lyon : Bernoux et Cumin, 1899.
Une médaille de 0,046 de diamètre consacre la pose de la dernière arche du pont de l’Archevêché le 15 août 1807 (la Saône, assise sur un lion, adossée à un pont ; tête laurée de Napoléon III).