Dictionnaire historique des académiciens de Lyon

Préface
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La recherche est faite par sous chaîne, insensible à la casse et aux accents.

SAINTE-MARIE Étienne (1776-1829)

par Jacques Chevallier.

 Né à Sainte-Foy-lès-Lyon le 4 août 1777, Étienne Sainte Marie (qu’il écrira ensuite avec un trait d’union) est le fils d’un chirurgien des armées établi comme maître en chirurgie dans cette commune, Jean Pierre Sainte Marie – qui signe Ste Marie – (décédé à Sainte-Foy le 15 juillet 1813, à 73 ans), et de Jeanne Grange (décédée à Sainte-Foy le 7 septembre 1812, à 70 ans). Parrain : Étienne Cogniat, bourgeois de Sainte-Foy, marraine Claudine Condon, épouse du parrain.

 Enfant, il a pour instituteur François Urbain Domergue, un grammairien célèbre, fondateur du Journal de la Grammaire Française. En 1795, il est secrétaire du district de Sainte-Foy puis se rend, l’année suivante, à Montpellier pour faire des études de médecine. Il assiste aux leçons de clinique de Fouquet et Dumas. Le 19 novembre 1803, il soutient sa thèse (rédigée en latin) : De phænomenis et morbis ex imitatione dissertatio inauguralis. Il s’installe d’abord à Sainte-Foy, avant de se fixer à Lyon vers 1806 où il développe une « clientèle nombreuse et distinguée et se fit estimer par son savoir et l’aménité de son caractère » (Michaud). Il est nommé en 1824 au Conseil de salubrité du département du Rhône, ce qui l’incite à s’intéresser particulièrement à l’hygiène publique et à la police médicale.

 Sainte-Marie est un érudit dont tous les écrits ont un caractère littéraire. On lui prête « un style clair, précis, soigné, élégant ». Il traduit plusieurs ouvrages de médecine écrits en latin. Parmi ses autres travaux, remarquons les sujets suivants : la vaccine, les maladies vénériennes, l’importance de la consommation d’huîtres comme aliments et comme remèdes dans les affections de l’estomac, des intestins et de la phtisie pulmonaire. Les autres ouvrages sont plus littéraires, comme celui sur les médecins-poètes. Il est membre de la Société de médecine et du Cercle littéraire de Lyon.

 Il décède à Lyon à l’âge de 52 ans le 3 mars 1829 à 9 h du soir, à la suite d’hématémèses brutales. Le registre de décès est signé par ses amis médecins Gabriel Prunelle* et Jacques Richard de Laprade*. Il habitait alors au 21 rue de la Poulaillerie et était l’époux de Rose Rachel Vidal. Pour Collombet, il avait épousé quelques mois auparavant « une juive, sa maîtresse, qu’il avait tirée de la prostitution », et qui avait abjuré sa religion. Elle est morte le 13 mai 1832 à l’hôpital des malades, à l’âge de 46 ans ; elle résidait alors 28 Clos des Chartreux. Son ami intime Gabriel Prunelle prononce un discours sur la tombe et fera son éloge à l’Académie. Sainte-Marie est inhumé au cimetière de Loyasse (P. Beuf, Le cimetière de Loyasse, p.68).


Académie

Il est élu membre titulaire le 8 décembre 1812, au second tour (le scrutin du 26 mai n’ayant rien donné), dans la classe des sciences. Discours de réception le 18 mai 1813 : Discours sur la littérature des médecins.

Bibliographie

Dumas. – F.-Z. Collombet, « Notice sur le docteur Sainte-Marie », RLY 2, p. 270-275. – Prunelle, « Éloge de Sainte-Marie », Précurseur, 6 mars 1829, et Archives du Rhône, t. IX, p. 372. – Michaud.

Manuscrits

Grognier*, Rapport sur la traduction du Traité des effets de la musique de Roger par M. Ste Marie, 1810, Ac.Ms123 f°87. – Parat*, Rapport sur la dissertation de M Sainte Marie sur les médecins poètes, Ac.Ms123ter f°146. – Concours de poésie sur le siège de Lyon, Ac.Ms244-I f°168. – Rapport sur un mémoire de M. Jacquard sur un fluide blanc lactiforme secrété par des glandes de l’utérus, 1816, Ac.Ms258 f°77. – Rapport sur un ouvrage intitulé : les pronostics d’Hippocrate, 1822, Ac.Ms258. – Martin* aîné, Lettre sur la traduction par M. Sainte-Marie de l’ouvrage de Quarin Animadversiones practicae in diversos morbos, Ac.Ms258 f°198. – Lettre et biblio, 28 février 1825, Document relatif à l’Histoire de l’Académie de Dumas, Ac.Ms270 f°21.

Publications

De phænomenis et morbis ex imitatione dissertatio inauguralis. Montpellier : Izard et Ricard, 1803, 30 p. – Traité des effets de la musique sur le corps humain de Joseph-Louis Roger, traduction du latin et notes. Paris : Brunot et Lyon : Reymann, 1803, 352 p. – Observations pratiques sur les maladies chroniques de Joseph Quarin, traduction du latin et notes. Paris : Crochard, 1807, 352 p. – Observations sur un fait relatif à la vaccine. Lyon : Ballanche, 1808, 16 p. – Deux petits mots sur les observations grammaticales de M. Deplace, s.n., Lyon : Yvernault et Cabin, 1810, 24 p. – Éloge historique de M. Jean Emmanuel Gilibert, médecin à Lyon, 1814, 17 p. – Dissertation sur la pollution diurne involontaire d’Ernest Wichmann, traduction du latin, préface et notes. Lyon : Reymann, 1817, 122 p. – Méthode pour guérir les maladies vénériennes invétérées qui ont résisté aux traitements ordinaires, Paris : Galon, 1818, 204 p. – Une séance de l’École d’enseignement mutuel de Lyon, Lyon : Targe, 1819, 36 p. – Nouveau formulaire médical et pharmaceutique, Paris : Rey et Cravier, Lyon : Cormon et Blanc, 1820, 439 p. – Remarques sur l’Almanach des Muses de Lyon et du Midi de la France, pour l’année 1822, Lyon : Kindelem, 1822, 23 p. – Précis élémentaire de Police médicale, Lyon et Paris : Cormon et Blanc, 1824, 106 p. – Dissertation sur les Médecins-Poètes, Paris : Cormon et Blanc, 1825, 80 p. – De l’huître et de son usage comme aliment et comme remède, Lyon : impr. de Boursy, 1827, 34 p. – Discours sur la littérature des médecins, France provinciale, juillet 1827. – Lectures relatives à la police médicale faites au Conseil de salubrité de Lyon et du département du Rhône, pendant les années 1826, 1827 et 1828, Paris : Baillière ; Londres et Bruxelles, 1829, 203 p.