Marie Alphonse Octave André Cade est né le 1er juillet 1874 à Bourg-Saint-Andéol (Ardèche) au domicile de son grand-père maternel. Il est le fils de Marie André Stanislas Edme Cade (1843-1897), docteur en médecine à Avignon, lui-même fils et petit-fils de médecins, et de Joséphine Marie Niboyet (1849-1937). Témoins : son grand-père maternel, Jean Étienne, dit Jules, Niboyet (1813-1892), banquier, et Louis Étienne Heyraud, notaire, non parent de l’enfant, demeurant tous deux à Bourg-Saint-Andéol. Par les Niboyet, André Cade est le cousin de Paul Chaine, père de Jean Chaine* et grand-père de Louis Chaine*, tous notaires à Lyon. Les Cade sont également apparentés aux Grimoard, famille du Gévaudan illustrée par le pape Urbain V (1310-1370), sixième pape d’Avignon.
André Cade grandit à Avignon et fait ses études au collège des jésuites Saint-Joseph (aujourd’hui lycée privé Saint-Joseph) dont son grand-père Augustin Cade a été l’un des fondateurs. Il entame ensuite des études de médecine à Lyon. Externe des hôpitaux en 1892, interne des hôpitaux en 1895, il soutient sa thèse le 29 novembre 1900 : Étude de la constitution histologique et de quelques variations fonctionnelles et expérimentales des éléments sécréteurs des glandes gastriques du fond chez les animaux mammifères, sous la présidence de Joseph Louis Renaut (1844-1917), professeur d’anatomie générale et d’histologie, auprès de qui il est, de 1897 à 1900, moniteur de travaux pratiques. Dans le même laboratoire, il poursuit avec André Latarjet (1877-1947), futur professeur d’anatomie, des recherches sur la sécrétion gastrique, utilisant le procédé expérimental dit du « petit estomac de Pavlov ». Il s’intéressera aussi avec François Barjon, médecin des hôpitaux de Lyon, à la cytologie des épanchements pleuraux chez les cardiaques. Devenu chef de clinique puis chef de laboratoire dans le service du professeur Adrien Bondet* (1830-1909), professeur de clinique médicale, il est nommé médecin des hôpitaux en 1906 et agrégé de médecine en 1910. Il est assistant jusqu’en 1910 du professeur Joseph Louis Teissier* (1851-1926) qui a succédé à Bondet en 1907. À partir de 1908, il dirige en même temps un service à l’hospice du Perron. Il est mobilisé pendant la guerre, et nommé chevalier de la Légion d’honneur à titre militaire en 1918. Il sera à nouveau mobilisé en 1940. En 1925, il devient professeur de pathologie et de thérapeutique générale à la faculté mixte de médecine et de pharmacie de Lyon (une chaire qui prend en 1934 le nom de Pathologie générale et de thérapeutique, qu’il occupe jusqu’en 1941). Il est considéré comme un des fondateurs de la gastroentérologie et a publié, en 1910, le premier ouvrage français consacré à cette spécialité : un Précis des maladies de l’estomac et de l’intestin. Ses principaux travaux articulant la clinique et les techniques de laboratoire (histologiques, bactériologiques, chimiques, hématologiques et radiologiques) ont porté sur le traitement de l’ulcère d’estomac (notamment par l’insuline), sur la tuberculose du tube digestif, sur le parasitisme intestinal et sur le chimisme gastrique. Secrétaire général de l’Association des médecins de langue française, il a présenté un rapport sur les colites infectieuses aiguës de l’adulte, au congrès de Paris en 1912 et un autre au congrès de Québec, en 1934, sur les syndromes pancréatiques, en collaboration avec Pierre Paupert Ravault (futur professeur de clinique médicale) et son fils Roger Cade (1903-1970), interne des hôpitaux de Lyon.
Élu membre correspondant de l’académie nationale de médecine en 1943, il a présidé la société médicale des hôpitaux de Lyon, la société nationale de médecine et des sciences médicales, le comité médical du Dispensaire Général où il a été aussi médecin consultant. Il a été membre du conseil d’administration de la Croix-Rouge et membre du comité de rédaction du Lyon médical qu’il a aussi présidé.
André Cade a épousé le 9 septembre 1902 à Lyon 3e Gabrielle Marie Joséphine Jacqueline Vignon (1883-1971), fille d’Eugène Vignon, industriel, et de Nelly Danto, héritière de la firme Danto-Rogeat, tante de Georges Vignon (1916-2012), médecin des hôpitaux et professeur à la faculté de médecine de Lyon. Domicilié d’abord 4 rue des Archers, le couple s’installe ensuite 10 rue de la Charité à Lyon 2e et possède une résidence à Chazay-d’Azergues (act. la mairie). Cinq enfants sont nés de cette union : Roger (1903-1970) médecin radiologue, Simone (1904-1996), Paul (1906-1983), Marcelle (1911-1974), Nelly Françoise (1918-2006). La fille aînée de Marcelle, Nicole Pasquier-Niogret (1930-1999), neuropsychiatre d’enfants, a été, de 1978 à 1981, secrétaire d’état chargé de l’emploi féminin dans le gouvernement de Raymond Barre (1924-2007). Bibliophile, collectionneur, homme de foi, d’une grande courtoisie, André Cade est décédé à Lyon 8e le 16 mars 1961, à 87 ans, des suites d’une fracture du col du fémur. Il avait 37 petits enfants, dont plusieurs médecins, et 28 arrière-petits-enfants, et il aimait, dit-on, à souligner le plaisir qu’il trouvait dans sa vie familiale.
Chevalier de la Légion d’honneur (1918), officier de la Légion d’honneur (1936) à titre militaire. Lieutenant-colonel de réserve.
Il est élu à l’Académie en 1941 (date exacte non retrouvée) au fauteuil 1, section 3 Sciences, sur rapport de Fernand Arloing*, qu’il a connu comme moniteur de clinique médicale chez le professeur Teissier. Tous deux ont réussi en même temps, en 1910, l’agrégation de médecine générale (un concours marqué par des incidents à la suite d’une réforme des études médicales, entraînant l’occupation de la faculté de Paris par la garde républicaine). Il consacre son discours de réception, le 23 juin 1942, aux incunables médicaux lyonnais édités entre 1473 et 1500, dont il analyse avec précision 32 spécimens. Le 20 mai 1947, il rapporte sur la candidature du docteur Paul Courmont*.
Son éloge funèbre a été prononcé le 11 avril 1961 par Henri Hermann*.
H. Hermann, « Éloge funèbre du Professeur Cade », Lyon médical, 23 avril 1961. – E. Pallasse, « André Cade », Lyon médical, 23 avril 1961. – G. Laroche, « Nécrologie d’André Cade », Bull. Acad. Nation. Méd., 20 juin 1961. – Ph. Niogret, Histoire de la famille Cade, brochure à usage privé obligeamment communiquée par l’auteur. – David 2000.
Cade figure sur une photographie de la promotion 1910 du concours d’agrégation de médecine, au MHM.
Étude de la constitution histologique normale et de quelques variations fonctionnelles et expérimentales des éléments sécréteurs des glandes gastriques du fond chez les animaux mammifères, thèse médecine, Lyon : A. Rey, 1900, 156 p. – Avec Paul Courmont, « Sur un cas d’hémorragie méningée sous-arachnoïdienne », (travail de la clinique du professeur Bondet.), Arch. Neurologie 55, 1900. – Précis des maladies de l’estomac et de l’intestin, (préface de J. Teissier), Paris : O. Doin et fils, 1910, 1010 p. in Nouv. Bibl. de l’étudiant). – Avec J. Chalier, Contribution à l’étude des hématies granuleuses, Province médicale du 22 janvier 1910. – Colites infectieuses aiguës chez l’adulte, rapport au XIIIe Congr. français Méd., Assoc. Médecins Langue fr., Paris, 13-16 octobre 1912. – Avec J. Gaté et Ph. Barral, « Accidents anaphylactiques au cours du traitement insulinique », Bull. Soc. Thérap. 1, janvier 1930. – Avec Ph. Barral, « Les traitements endocriniens et plus spécialement le traitement insulinien des ulcères gastro-duodénaux », Arch. Maladies App. Digestif, avril 1931. – Avec Ph. Barral et J. Roux, « Étude clinique et pathogénie des accidents de sensibilisation à l’insuline », Presse médic. 104, 30 décembre 1931. – « L’Hépato-syphilis tardive et son traitement », Nutrition 2, 1933. – Avec Paul Santy et Jean Heitz, Tuberculose du tube digestif, Paris : Doin, 1937, 411 p. – « Les Incunables médicaux lyonnais », discours de réception prononcé le 23 juin 1942, MEM 24, 1945, et Lyon : A. Rey, 1942, 44 p, 10 pl.