Aymé Angélique [il signe plus tard Aimé Ange] Mignot de Bussy est né à Villefranche le 19 août 1695. Il est le fils de Noël Mignot, seigneur de Bussy et de la Martizière (1652-Villefranche, Notre-Dame-des-Marais 1715), maire perpétuel de Villefranche, lieutenant civil et criminel au bailliage du Beaujolais, et d’Antoinette de Bonnel. Parrain lors du baptême le 23 août : son frère Jacques François Marie Mignot de Bussy (juillet 1686-Notre-Dame-des-Marais 24 décembre 1739), plus tard chevalier, maire de Villefranche ; marraine : Antoinette Pierrette Mignot, sa sœur (née le 11 juin 1686), moniale de la Visitation en 1705.
Jacques François Marie épousera à Lyon, le 9 avril 1714, Anne Marie Bottu de La Barmondière (Lyon, Saint-Pierre-le-Vieux, 9 juillet 1693-Mâcon, Saint-Vincent 22 janvier 1754), fille de François Bottu de La Barmondière (Villefranche, 1668-1720), seigneur de Mongré, Arcisses et La Fontaine, et de Marie Anne Hesseler (1670-1736), et nièce de François Bottu de Saint Fonds* (1675-1759).
Il serait mort le 17 mars 1773 à Lyon, ou près de Mâcon (acte non trouvé).
Tonsuré à Mâcon le 3 février 1704, il a présenté ses preuves de noblesse le 1er décembre 1713, pour entrer dans le chapitre noble d’Ainay. Il est plus tard chanoine de l’Église de Mâcon (1727), pourvu de l’abbaye royale de St-Pierre à Nant, diocèse de Rodez (1744), vicomte de Verdun, vicaire général et grand archidiacre de l’église de Mâcon. Il prononce à Villefranche l’oraison funèbre de Philippe II d’Orléans, régent de France, baron de Beaujolais, le 10 février 1724.
Reçu le 25 janvier 1723, sur proposition de Fleurieu de La Tourrette*, il fait le 1er février un discours en forme de remerciement. Le 22 février 1723, il récite de mémoire son Ode sur l’homme. « Elle a plu ; on a loué le feu poétique et la force des expressions » », écrit Dugas* à Saint Fonds. Le 19 avril, il lit une dissertation critique sur le Poème de la grâce de M. Racine le fils. Le 8 mars 1725, Fleurieu lit une imitation, mise en forme d’ode par l’abbé de Bussy, de l’Hymne de la Passion de Venantius Fortunatus, pange lingua gloriosi proelium certaminis (repris par Bussy le 8 mai 1725). Il est mis au nombre des membres honoraires dès décembre 1726, mais continue à intervenir de temps en temps dans les séances au cours des quarante années qui suivent : sur la pureté des mœurs et la morale d’Épicure et la traduction en vers français du psaume Noli Emulari [David 36] (3 janvier 1729) ; sur l’alliance nécessaire entre la noblesse et la vertu (15 mars 1729). Le 3 avril 1753, « l’abbé de Bussy lit une des cinq lettres qu’il a écrites à M. le comte de [Vertron] sur la noblesse française dans lesquelles il examine s’il y a deux ordres de noblesse en France et quelle ancienneté de noblesse est nécessaire pour être placé dans la première classe » ; Goy* poursuit cette lecture à l’assemblée publique du 10 avril, puis les 22 et 29 mai. Les 4, 11 et 18 août 1767, l’« académicien vétéran » fait la lecture d’un ouvrage de sa composition contenant L’apologie de l’ordre des templiers. Le 31 janvier et 7 mars 1769, l’abbé Lacroix* lit un mémoire de Bussy « sur les révolutions qui ont fait passer le pouvoir de la postérité de Clovis à Pépin puis de celle de celui-ci à la maison régnante actuelle ».
Le 13 juillet 1773, on annonce la mort de l’abbé Mignot de Bussy, vétéran, et lors de la séance publique du 7 décembre 1773, Brisson* directeur lit son éloge.
Bussy est membre de l’Académie de Villefranche à partir de 1727 ; membre honoraire en 1767.
Dumas. – Abbé Xavier Lavenir, « La famille Mignot de Bussy », RLY 13, 1892. – Éric Thiou, Les Nobles Chanoines du Chapitre d’Ainay de Lyon, 1685-1789, Versailles : Mémoires et documents, p. 141-142.
Parallèle entre les deux révolutions qui ont fait passer le sceptre de Clovis, des mains de sa postérité dans celles de Pépin le Bref, et de celles-ci dans la maison des Capétiens (Ac.Ms158 f°113-124).
Lettre de M. Mignot de Bussy [...] écrite à M. de Vertron [...] au sujet de la préférence que doit avoir la langue françoise sur la latine, A. Martin, 1687, 15 p. – Lettres sur l’origine de la noblesse française et sur la manière dont elle s’est conservée jusqu’à nos jours, Lyon : Jean de Ville, 1763, XXXVI + 353 p. (six lettres réfutant notamment l’opinion de Montesquieu sur la question, présentées à l’Académie le 4 août 1763 par l’abbé La Croix*). L’approbation, en date du 11 février 1762, est signée de l’abbé Audra*, chanoine baron de Saint-Just.