Antoine Adrien Lafon est né à Villefranche-de-Rouergue (Aveyron) le 20 novembre 1826, fils de Jean-Pierre Lafon, plâtrier, 34 ans, Grande-rue, et de Jeanne-Rose Segon, déclaré devant les témoins Dominique Eli, tailleur d’habits, et Antoine Rouquié, cordonnier. Études à Villefranche, puis au lycée Saint-Louis, licence ès sciences mathématiques et physiques, doctorat ès sciences mathématiques à la Sorbonne le 26 juin 1854 avec une thèse de mécanique sur L’intégration des équations différentielles de la mécanique, et une thèse d’astronomie, sur La théorie du dernier multiplicateur et le problème des trois corps (publiées sous le titre : Thèses présentées à la faculté des sciences de Paris pour obtenir le grade de docteur ès sciences mathématiques… Paris : Lahure, 1854).
Il entre à l’observatoire de Paris et travaille sous la direction de Le Verrier de 1855 à 1857. Professeur de mathématiques appliquées de 1857 à 1865 à Nancy où il est élu membre de l’Académie Stanislas, il est nommé professeur de mathématiques à la faculté des sciences de Lyon, suppléant en 1865, titulaire en 1869, honoraire en 1896.
À Lyon, il reprend des activités astronomiques avec un cours public au Palais Saint-Pierre pendant huit ans, et pendant douze ans des observations météorologiques sur la tour du lycée, puis sur la terrasse du Palais Saint-Pierre. Il est chargé de l’étude d’un projet d’observatoire, mais la maladie l’oblige à se limiter à l’enseignement.
En 1885 il acquiert une propriété à Fourvière, 5 rue du Juge-de-Paix (act. rue Roger-Radisson, plus précisément en haut de la rue Cléberg à l’emplacement du futur Musée gallo-romain). Il remarque d’importantes maçonneries dans son clos, et il entreprend des fouilles qui révèlent d’épais murs courbes à partir desquels, par de savantes formules, il restitue plan et dimensions d’un amphithéâtre. Les fouilles étaient malheureusement trop limitées, les mesures inexactes, et c’est un théâtre qui sera exhumé en 1933.
Il est mort le 11 juillet 1912 à Lyon, et inhumé le 13 au cimetière d’Écully.
Le 4 mars 1873, Antoine d’Aigueperse* le propose par lettre comme membre titulaire. Il est élu le 3 juin au fauteuil 7, section 1 Sciences. Ses observations météorologiques, relevés quotidiens de température, pression, pluie, vent, état du ciel, suivies d’un récapitulatif mensuel, étaient publiées depuis déjà cinq ans en tête des Mémoires de l’Académie, et continueront à l’être jusqu’en 1878. Le 19 février 1878 l’éventualité de la lecture en séance publique de son discours de réception sur La météorologie et le climat lyonnais, donne lieu, à cause de son caractère trop spécial, à une vive discussion ; et contrairement à la coutume, il n’est lu qu’en séance ordinaire le 26 février. Les communications d’Antoine d’Aigueperse sont nombreuses, à intervalles réguliers : 27 janvier 1880, un Calendrier circulaire, pratique et portatif, qu’il avait construit une vingtaine d’années plus tôt ; 16 mai 1882, L’éclipse partielle visible le lendemain ; 23 mai, Rapport sur la candidature de M. Valson* (il prononcera son éloge le 6 août 1901) ; 8 août 1882, Mémoire sur quelques théorèmes de calcul infinitésimal ; 25 mai 1886, Rapport sur la candidature de M. Gallon*. Il tient l’Académie régulièrement au courant des fouilles dans sa propriété, les 28 juin 1887, 5 mai 1891, 18 juin 1895, 4 août 1896 (avec le Texte définitif du mémoire sur l’ancien amphithéâtre de Lugdunum), 20 juillet 1897. Le 25 avril 1899, il s’intéresse au calendrier celtique de Coligny (Ain). Président de l’Académie en 1898, il passe à l’éméritat en 1910. En 1901, le 12 mars, il annonce la découverte du bassin d’un réservoir dans sa propriété, et le 16 juillet ses études de calendriers l’amènent au Calcul des fêtes de Pâques.
Lucien Mayet, Notice nécrologique sur M. Antoine-Adrien Lafon, avec les discours prononcés à ses funérailles le 13 juillet 1912 par Ch. Depéret* et J. Garraud*, et un impressionnant portrait en robe de professeur, Lyon : Rey, 1912, 6 p. – Discours par M. Garraud*, avec la liste des 23 communications faites par M. Lafon, Rapports 1912-1914, p. 13-16.
Observations météorologiques faites à l’Observatoire de Lyon : treize comptes rendus, chacun de 26 pages [non paginés], MEM 17-23, 1868-1870 à 1878-1879. – Étude sur les surfaces, MEM S, 27, 1885, p. 331-373. – Amphithéâtre de Fourvière, MEM 4, 1896, p. 397-431, 3 pl. –Discours prononcé aux funérailles de M. Humbert Mollière* le 28 avril 1898, Rapports 1897-1901, p. 77-83. – Allocution prononcée aux funérailles du Dr Antoine Bouchacourt* lue le 18 novembre 1898, Rapports 1897-1901, p. 157-164. – Éloge funèbre de Joseph Bonnel* le 23 décembre 1902, Rapports 1902-1904, p. 35-49. – Compte rendu des travaux de l’Académie pendant l’année 1898, MEM 6,1901, p. 1-16. – Calcul des fêtes de Pâques pendant sept siècles et des années de jubilé jusqu’à l’an 3469, MEM 6,1901, p. 47-64.