Pierre Charles Édouard Delattre est né le 11 septembre 1894 à Hondschoote (Nord), section du Sud, fils d’Aimé Constant Delattre (Hondschoote 28 mai 1865-1935), receveur de l’enregistrement à Séderon (Drôme), domicilié quartier de la Bourgade, et de Lucie Marie Sidonie Moeneclaey (Hondschoote 30 avril 1866), mariés à Hondschoote, déclaration d’Édouard Moeneclaey, âgé de 50 ans, cultivateur, le grand-père.
Il entre à l’École polytechnique en 1914. Officier d’artillerie (14 février 1915-24 octobre 1919) pendant la Grande Guerre, il reçoit la Croix de guerre avec quatre citations. Sorti dans le corps des Ponts et chaussées, il entre à l’École des ponts et chaussées en 1920. Son premier poste est celui d’ingénieur des ponts et chaussées du département de l’Isère, où il se spécialise dans le service des routes en pays de haute montagne ; il étudie le déneigement des routes, dirige la construction du pont de Veurey sur l’Isère (1932), participe aux travaux du barrage du Chambon sur la Romanche (1932), construit le premier téléphérique urbain à Grenoble (1933-1934), et l’électrification du chemin de fer de La Mure (1926-1933). À la création de la Compagnie Nationale du Rhône (CNR) en 1934, il est mis à la disposition de la Compagnie, nommé directeur technique, et met sur pied un programme d’ensemble de l’aménagement du Rhône. Il dirige les études des aménagements de Génissiat (1937-1948) dont il assure l’exécution, de Seyssel (1946-1952), puis de Donzère-Mondragon (1948-1953) et de Montélimar. Il est nommé directeur général de la CNR le 15 novembre 1948, succédant à Raymond Giguet. Il reçoit en 1948 le prix Caméré de l’Institut. En 1955, il préside le groupe Sud-est de la Société française des électriciens.
Chevalier de la Légion d’honneur par décret du ministre de la Guerre du 25 décembre 1929 pour ses services militaires, il est alors capitaine de réserve au centre de mobilisation du Génie : il est promu officier, sur proposition du ministre des Travaux Publics, et décoré par le président de la République en personne, Vincent Auriol, le 1er août 1948, non pas à l’Élysée comme l’indique le PV porté à son dossier signé par le Président et l’intéressé, mais à Génissiat lors de l’inauguration officielle du barrage (le plus grand chantier d’Europe à cette époque, auquel son nom reste attaché). Promu commandeur, au titre de ses fonctions de directeur général de la CNR, il est décoré le 5 mars 1953 par Émile Bollaert, président de la CNR depuis 1949. Il demeurait 9 quai de Retz (act. quai Jean Moulin).
Il décède à Lyon le 25 septembre 1976.
Candidat le 25 janvier 1955 au siège de P. Pascalon* passé à l’éméritat, il est élu le 7 juin 1955 au fauteuil 8, section 1 Sciences, sur le rapport de Georges Thaller*, Marcel Chamaraud* et Jean Tricou*. Président en 1967. Il prononce les conférences suivantes : L’utilisation de la force de l’eau à travers les âges (discours de réception, 19 février 1957) ; Un voyage en Amérique du Nord (8 décembre 1959) ; Les vols transpolaires (26 janvier 1965 : MEM 27, 1971, 3e s.) ; Impressions d’un voyage en URSS en 1962 (1er juin 1965 : ibid.) ; Voyage au Brésil, août 1964 (16 novembre 1965, ibid.) ; La Compagnie nationale du Rhône (30 avril 1968). Le 19 novembre 1968, il organise la visite de l’usine de Pierre-Bénite.
Henri Hours, Éloge funèbre de Pierre Delattre, MEM 35 1981. – Dominique Saint-Pierre, Les gorges perdues du Haut-Rhône de la Suisse à Génissiat, Bourg-en-Bresse : MG Editions, 2013, et conférence du 8 janvier 2013 à l’Académie : « Pierre Delattre, le barrage de Génissiat, les gorges perdues du Rhône », MEM 2013.
« Le déneigement des routes. Tracteurs chasse-neige employés en France sur la route des Alpes », Le génie civil, 5 juin 1926. – « Le viaduc en maçonnerie de la Bonne, sur la ligne de La Mure (Isère) à Gap (Hautes Alpes) », Le génie civil, 25 août 1928. – « Note sur les appareils chasse-neige », Ann. Ponts et Chaussées, juillet-août 1930. – « Le deuxième concours d’appareils chasse-neige organisé par le Touring-club de France (février 1931) », Ann. Ponts et Chaussées, novembre-décembre 1931. – « Note sur l’électrification d’un premier tronçon du chemin de fer de La Mure à Gap et sur l’alimentation en énergie électrique du chemin de fer de Saint-Georges-de-Commiers à La Mure », Ann. Ponts et Chaussées, octobre 1935. – « Génissiat », Le génie civil, 30 octobre 1937. – « Le port Édouard Herriot sur le Rhône, à Lyon », Ann. Ponts et Chaussées, octobre 1938. – Avec Jean Aubert, « Génissiat », Sciences et industrie 55 bis, 1939, 47 p. – Id., dans le Génie civil du 13 janvier 1940, et 6 et 13 décembre 1941. – « Génissiat », Revue Travaux, juillet 1942. – « Génissiat et la coupure du Rhône », Bull. Assoc. Suisse du Rhône au Rhin (conférence faite à Zurich en juin 1939). – Ministère de l’agriculture et Compagnie nationale du Rhône. Aménagements agricoles dans la région du Bas-Rhône : études de MM. Robert Préaud, Portal, Dupau, P. Delattre et A. Troté. Introduction par M. de Pampelonne, 1944. – « L’aménagement du Rhône », Le Transhelvétique, juin 1947. – « La chute de Génissiat », Revue Travaux, janvier 1948. – « Génissiat », Rev. Chambre Commerce Marseille 571, janvier 1948, 11 p. – « L’usine-barrage de Seyssel sur le Rhône », Revue Travaux, janvier 1948. – Avec André Robert, « Le barrage et l’usine génératrice de Génissiat », Rev. Géner. Électricité, février 1948, 30 p. – Avec André Robert, « L’aménagement de la chute de Génissiat sur le Haut-Rhône », Le génie civil, 15 mai et 1er juin 1948 (avec tiré à part signé du seul Delattre), 40 p. – Dispositions pour empêcher la formation de renards, Rapport au IIIe congrès des Grands barrages, Stockholm, juin 1948. – L’aménagement du Rhône, la chute de Génissiat, Paris : Impr. nationale, 1948, 6 p. – Compagnie nationale du Rhône. Le Barrage et l’usine de Génissiat, Chaix, 1948, 40 p. – « L’usine-barrage de Seyssel », Revue génér. Hydraulique, janvier-février 1949. – « La chute de Génissiat sur le Rhône », La France, Paris son luxe, 1949. – « L’aménagement du Rhône et la construction de la chute de Donzère-Mondragon », (conférence faite à Lyon le 25 novembre 1949), Revue Travaux, avril 1950, 16 p. – « L’aménagement du Rhône en France et la navigation », Bulletin Rhône-Rhin, juin-septembre 1951 (conférence faite en mars 1951 devant l’Association genevoise pour la navigation fluviale). – « Le barrage de Génissiat et l’aménagement du Rhône », Bull. section britannique de Soc. Ingénieurs civils France (conférence faite en anglais, à Londres le 21 mai 1951, le titre était Genissiat Dam and the Harnessing of the Rhône). – « Les ouvrages de navigation de la chute de Donzère-Mondragon sur le Rhône. L’écluse de St-Pierre », Revue Travaux, mai 1952. – « La chute de Donzère-Mondragon sur le Rhône », Mém. Soc. Ingénieurs civils France, fasc. 7-8, 1952. – Aménagement du Rhône. Détermination des débits de crues. Dispositifs prévus pour leur évacuation, Rapport en collaboration au IVe congrès des Grands barrages, New Delhi, 1951. – Répartition du débit solide d’un cours d’eau se divisant en plusieurs bras naturels ou artificiels, Rapport au XVIIIe congrès international de navigation, Rome, septembre 1953. – « L’aménagement du Rhône », Technica, décembre 1955, hors-série sur le Rhône, p.113-115. – « L’aménagement général du Rhône et les chutes de Génissiat et de Donzère-Mondragon », Revue Travaux, 1955. – « L’aménagement du Rhône », Revue Travaux, août 1958. – « Les perspectives de l’aménagement du Rhône et la navigation », in Communication Service fédéral des eaux sur l’aménagement du Rhône, Berne, 1959, 10 p. – « L’aménagement du Rhône », exposé le 24 septembre 1959 au congrès d’Aix-les-Bains de la Soc. Française Électriciens, Bulletin SFE, février 1960, 6 p. – « La chute de Pierre-Bénite et l’aménagement du Rhône », Technica 262, novembre 1961, p. 3-13. – L’aménagement du Rhône et du sillon rhodanien in Le Rhône, (hors commerce), Lyon : Grand-Rivoire, décembre 1962, 79 p. – « Les vols transpolaires », MEM 27, 1971. – « Impressions d’un voyage en URSS en 1962 », Ibid. – Voyage au Brésil, août 1964, Ibid. – La Compagnie nationale du Rhône, Ibid.