Michel Jules Marmy est né à Coligny (Ain), le 7 décembre 1815, fils de Louis Marmy, (Valence, paroisse Saint-Apollinaire, 25 juin 1779-Chalamont [Ain] 28 juillet 1831) – soldat au 31e régiment d’infanterie légère en 1803, il termine comme chef de bataillon au 10e régiment d’infanterie légère –, retiré à Coligny, et de Françoise Eugénie Gromier (1786-Villette-sur-Ain 18 mars 1829) ; présents André Neyron, médecin à Coligny, et François Amédée Jantet, avocat à Coligny. Il épouse le 7 avril 1858, à Lyon, Marie Laurence Briollet (Lyon 26 mars 1832-Lyon 2e 26 mars 1904), fille de François Briollet, ancien négociant, et de Rosalie Claudine Izelin. D’où cinq enfants : Rose (1869-1888), épouse de Gaspard Émile Peillon ; Léon Étienne (1860-1941), licencié en droit ; Marie Thérèse Berthe (1864) ; Gabrielle (1866-1870) ; et Marie Marthe Stéphanie (1869-1935), épouse de son beau-frère Peillon, à la mort de sa sœur aînée.
Il décède le 16 février 1884, 65 cours d’Herbouville à Caluire-et-Cuire ; témoins Étienne Briollet, 58 ans, propriétaire à Caluire, et son gendre, Gaspard Émile Peillon, capitaine du Génie. Il est inhumé au cimetière de La Guillotière.
Il fait une brillante carrière dans le service de santé des armées. Il y entre en 1836 (il a 33 ans de services en 1869 lors de sa nomination d’officier de la Légion d’honneur), probablement comme sous-aide chirurgien. Il soutient sa thèse de médecine à Strasbourg en 1841, sur des observations qu’il a faites à l’hôpital d’Alger en 1840. Le 20 avril 1844, il est nommé chirurgien aide major de 1re classe, à l’hôpital d’instruction de Strasbourg ; le 8 août 1848, chirurgien major de 2e classe à la division d’Alger ; le 1er août 1854, médecin major de 1re classe à l’armée d’Orient. Il participe à la campagne de Crimée et, à son retour, il est affecté à Lyon. En 1857, il est médecin-major de première classe à l’hôpital militaire de Lyon, ex-médecin en chef de l’ambulance du quartier général en Crimée, ex-médecin en chef des hôpitaux de l’École préparatoire et de Canlidjé à Constantinople, lauréat du Val-de-Grâce, décoré de l’ordre de Medjidié de 1re classe, membre correspondant de la Société anatomique de Paris, de la Société impériale de Constantinople, de la société d’émulation de l’Ain. Le 30 décembre 1858, il est nommé médecin principal de 2e classe à l’hôpital militaire des Colinettes (le monastère des Colinettes, sur la pente est de la Croix-Rousse, est devenu une caserne en 1796, puis un hôpital en 1859, par insuffisance de l’hôpital Desgenettes lors de la guerre d’Italie. Il prit ensuite le nom d’hôpital Villemanzy, qui servit encore pendant les deux Guerres mondiale ; fermé en 1945). Nommé le 12 août 1866 médecin principal de 1re classe à la division d’Oran, il est médecin-chef du 2e corps d’armée à Saint-Avold en 1870. Le 25 avril 1875, il est nommé médecin inspecteur dans le corps des officiers de santé de l’armée de terre. Il est admis à la retraite le 7 janvier 1879. Il est chevalier de la Légion d’honneur le 16 juillet 1853 (LH/1747/56), officier le 11 août 1869 avec 33 ans de services et 8 campagnes, commandeur le 24 juin 1871.
Le 10 mars 1863, le docteur Marmy, médecin principal, chef du service de santé à l’hôpital militaire des Colinettes fait hommage à la compagnie par l’entremise de M. Gilardin* d’un manuscrit : Hygiène des grandes villes ; topographie médicale de Lyon. Membre correspondant en 1866, il est élu titulaire le 4 juin 1878 au fauteuil 6, section 2 Sciences. Il dépose le 20 mai 1879, le discours de réception qu’il lit à la séance publique du 15 juillet 1879, et qui évoque l’époque (1855) où il dirigeait pendant l’expédition de Crimée l’hôpital militaire de Canlidjé sur le Bosphore : Une année de séjour en pays musulman. Étude de mœurs orientales (MEM S, 24, 1879-1880, et Lyon : Riotor, 1879). Le 10 mai 1881, il offre une douzaine de volumes renfermant la statistique officielle de l’armée publiée par ordre du gouvernement et en fait le rapport le 21 mars 1882. On appréciera la pointe chauvine lancée par le secrétaire de l’Académie Heinrich* dans la recension qu’il fait de ce rapport dans la Revue du Lyonnais (1882, n°3 p. 446) : « Le docteur Marmy fait profiter l’académie de sa double expérience de médecin militaire et de savant. Pourquoi faut-il qu’au nom de la même expérience, il signale la supériorité des statistiques dressées en Allemagne, en Autriche et même en Russie ? ». Le 4 décembre 1883, il est élu président de l’Académie pour 1884, mais décède peu après, le 16 février 1884. Antoine Mollière* prononce son éloge lors de ses funérailles (MEM L, 22, 1884, et MEM S, 27, 1885).
Martin Basse*, « Du couvent des Colinettes à l’hôpital Villemanzy », Albums du Crocodile, 1943.
Considérations générales sur les blessures par armes à feu observées à l’hôpital du dey, à la suite des expéditions de 1840 en Algérie suivies de la solution de quatre questions proposées pour la réception au doctorat, thèse de médecine, 1841, Strasbourg : Morin Jérôme ? – « De l’utilité de l’observation microscopique dans le diagnostic des tumeurs cancéreuses », Rev. médico-chirurgicale, avril 1847, et Paris : Paul Dupont 1847, 7 p. – Études cliniques sur l’emploi combiné de la ponction et des injections iodées pour le traitement des adénites inguinales suppurées de nature syphilitique, Strasbourg : Derivaux, 1847, 32 p. – Blessures par armes à feu, études médicolégales et chirurgicales, Lyon : Vingtrinier, 1864, 29 p. – Étude sur la régénération des os par le périoste, Lyon : Vingtrinier, 1865, 37 p. – Études critiques sur la pourriture d’hôpital ou typhus des plaies, observations prises à Constantinople, à l’hôpital militaire de l’École préparatoire, du mois de mars au mois d’août 1855, et à l’hôpital de Canlidjé sur le Bosphore, du mois d’août 1855 au 15 juin 1856, Strasbourg : Silbermann, 1857, 88 p. – Avec Ferdinand Quesnoy, Hygiène des grandes villes, topographie et statistique médicales du département du Rhône et de la ville de Lyon, Lyon : Vingtrinier, 1866, XVI + 592 p. – Considérations générales sur les microbes, au point de vue pathogénique et prophylactique Lyon : Assoc. typogr., 1884, 47 p, extrait de MEM S, 27, 1885.