Né le 16 octobre 1711 à Lyon, paroisse Saint-Pierre-le-Vieux, fils de Jean Besson et Marguerite Chazard, mariés paroisse Sainte-Croix le 15 janvier 1709. Parrain le 18 octobre : Jean Jacques Favard, aussi bourgeois de Lyon ; marraine : Marguerite Blanchini, épouse d’Anthoine de Bellot, seigneur de Monternaud. Son père, Jean Besson est notaire et commissaire en droits seigneuriaux à Lyon (1710-1733), puis également géomètre ; il meurt le 16 février 1753, paroisse d’Ainay, à l’âge de 80 ans. Maître-ès-arts, Besson fils devient géomètre, commissaire en droits seigneuriaux; d’après Bollioud, il « se distingue dans son art, porte ses connaissances et son habileté au-delà des bornes du talent qu’exige sa profession ». Il épouse Marie Françoise Tixerant le 22 septembre 1733, paroisse Sainte-Croix ; de cette union naissent plusieurs enfants.
Jean Jacques Besson est qualifié de géomètre (1733-1739), géomètre du Roy (1737), commissaire à terrier (1755). Au-delà de son activité professionnelle, qui débouche notamment sur le Plan géométral connu sous le nom de Plan Jacquemin – du nom du graveur de monnaies lyonnais Clair III Jacquemin (1710-1759) qui l’a diffusé par l’estampe –, il s’intéresse à des questions scientifiques diverses, liées ou non à son métier. Sa dissertation de 1736 est une sorte de profession de foi pour une « géographie raisonnée » ; il y examine les aspects mathématiques, comme la planimétrie. En 1737, il envoie des vers à Christin* (lettre du 15 juillet, Ac.Ms268-I f° 36). De 1737 à 1739, il rédige un traité des productions terriennes en trois parties : la première décrit la qualité des terres dans sa diversité, la seconde celle des carrières de pierres et cailloux, la troisième celle des eaux et des étangs. En 1740, il traite de l’art du fondeur, en particulier du fondeur de cloches, dans un mémoire où sont examinés les matériaux, les méthodes de fabrication (fourneaux, moulages...) et les problèmes acoustiques de ces instruments à percussion. En 1741-1743, Besson écrit plusieurs mémoires d’optique. Dans le premier, il étudie « les verres qui servent à aider la vüe » ; dans le second (non retrouvé), il développe une théorie ondulatoire de la propagation de la lumière ; dans le troisième, il confirme cette nature ondulatoire, s’intéresse au transport des couleurs par la lumière et à « la maniere dont la figure & les distances [des] objets nous sont raportées dans les yeux ou sur d’autres corps diaphanes ». Dans chaque cas, il présente à sa façon les différentes théories en concurrence et prend souvent parti pour l’une d’entre elles. Sa dissertation de 1745 sur les marées est assez personnelle, puisqu’il récuse la cause (aujourd’hui admise) de l’attraction lunaire, aussi bien que celle de la rotation terrestre, avancée (à tort) par Galilée : au nom de la diversité des situations selon les mers, il plaide pour des causes diverses dues au mouvement naturel des eaux, y compris les eaux issues des fleuves. L’Almanach de Lyon pour 1755 le signale place de Louis-le-Grand (act. place Bellecour). « Il meurt dans sa patrie en l’année 1755 », dit Bollioud, plus précisément le 2 mars 1755, paroisse d’Ainay, et il est inhumé le lendemain au cimetière d’Ainay.
Membre de l’Académie des beaux-arts dès sa fondation en tant qu’académie des sciences le 12 avril 1736, il était déjà (depuis 1729, d’après Bréghot et Péricaud) membre de cette académie dont le rôle antérieur était l’organisation de concerts. Son premier mémoire, présenté le 4 juillet 1736, a été classé comme discours de réception, alors qu’à l’époque on avait seulement coutume de faire un court remerciement. Le 16 décembre 1750, « La place d’Académicien ordinaire de Mr. Besson a été aujourd’huy déclarée vacante, attendu qu’il n’a plus de domicile à Lyon, et que les ordinaires doivent y avoir une demeure ». Dans les registres de 1755, on ne trouve trace ni de l’annonce de son décès, ni de son éloge.
Bollioud, p. 80-81. – Bréghot et Péricaud 1839. – Jean-Pierre Gutton*, « Commissaires feudistes en Lyonnais et en Beaujolais au xviiie siècle », in Populations et culture. Mélanges François Lebrun, Rennes, 1989, p. 187-194. – Forma urbis : les plans généraux de Lyon, xvie-xxe siècles, Lyon, Dossiers AML 10, 1997 (2e éd. revue, corrigée et augmentée, 1999, en ligne). – Benoît Faure-Jarrosson, « Les Besson, commissaires en droits seigneuriaux à Lyon » (étude inédite).
Dissertation sur la possibilité de déterminer à l’imagination les espaces terrestres par les points cardinaux du monde, 4 juillet 1736 (Ac.Ms263 f°31,32,33,35). – Traité des productions terriennes : 1er mémoire, Sur les diverses qualités et propriétés des terres par rapport à la végétation des plantes et des semences, 12 août 1737 (Ac.Ms226 f° 205-214) ; 2e mémoire, Sur la différente nature et les qualités des pierres qui sortent des carrières des provinces du Lyonnais, Forez et Beaujolais, 17 février 1738 (Ac.Ms221 f°123-130) ; 3e mémoire, Des eaux en général et en particulier des étangs (Ac.Ms226 f°197-204). – Sur l’antiquité et les différentes pratiques de l’art du fondeur, 3 février 1740 (Ac.Ms182 f°56-68). – Sur la conformation et l’usage des differens verres de lunettes, 1er février 1741 (Ac.Ms184 f°38-53). – Sur les causes et les effets de la lumière, 1re partie [il promet la seconde], 24 janvier 1742. – Sur la science de l’optique et les verres propres à la vision, 13 février 1743 (Ac.Ms184 f°106-116). – Recherches sur les causes du mouvement dans les corps des animaux, 5 février 1744 (Ac.Ms229 f°111-124). – Sur la vraie cause du flux et du reflux de la mer, 3 novembre 1745 (Ac.Ms228 f°36-55). – Plan géométral de la place de Louis le grand à Lyon : « pour être envoyé à Mr. le Duc de Villeroy », 9 juillet 1749 (non repéré). – Observations sur la génération des limaçons, 21 janvier 1750 « en son absence » (copie non remise à l’Académie).
Plans des vingt-huit quartiers de la ville de Lyon faits par ordre de Messieurs du Consulat, 1746 ; le consulat avait décidé l’élaboration de ce plan (54 x 82 cm) lorsque Lyon est passé de 35 quartiers à 28 (AML BB312 f° 69-70).