Baptisé à Lyon paroisse Saint-Pierre Saint-Saturnin le 10 juillet 1762, second fils d’Augustin Antoine Valentin Reyre (Eyguières [Bouches-du-Rhône] 1733-Lyon 1764), marchand drapier, décédé à l’âge de 31 ans, et de Marie Thérèse Buffet (Lyon 1740-?). Parrain : Vincent Buffet, son grand-père ; marraine : sa grand-mère, Thérèse Mathieu (1696-1738), femme de Joseph Reyre (1684-1762), représentée par Marie Anne Jeard. Son frère aîné se noya en tombant dans un canal lors de ses vacances. Il est le neveu de Joseph Reyre (Eyguières 25 février 1735-Avignon 4 février 1812), jésuite surnommé le Petit Massillon, en raison de ses prédications, et dont les œuvres littéraires ont connu un certain succès.
Il se marie le 21 janvier 1790, paroisse Notre-Dame-de-la Platière, avec Jeanne Marie Claudine Carrié (baptisée paroisse Saint-Pierre Saint-Saturnin le 19 mai 1758, décédée à Lyon le 10 juin 1811), fille de Clément Carié – négociant à Lyon pour la maison Carié Arpajon et Cie, marchand toilier – et de sa seconde épouse Jeanne Marie Guillaudon. Leur contrat de mariage a été reçu par Me Péricaud (ADR, 2E 6933). Ils demeurent alors 168 port Saint-Jean. Ce sont les parents de six enfants, dont Clément Reyre, baptisé à Notre-Dame-de-la-Platière le 5 mai 1790, décédé à Lyon le 14 janvier 1869 – négociant, maire de la Guillotière, conseiller général du Rhône, premier adjoint de J. F. Terme*, qu’il suppléait huit ou neuf mois par an quand le maire siégeait à l’Assemblée.
Vincent Reyre, alors domicilié place de Roanne (act. place Paul-Duquaire), 5e, épouse en secondes noces à Lyon, le 2 avril 1816, Justine Barbier, née à Lyon le 19 mars 1763, fille de Paul Barbier des Landes (Lyon 1731-Francheville 1813), ancien conseiller secrétaire du roi près la cour des monnaies de Lyon, et de Marie Garnier de Boissonne (Lyon 1738-Lyon 1814).
Il fait ses études au collège de Lyon, puis au séminaire de Saint-Irénée, mais ne poursuit pas dans la voie ecclésiastique et devient licencié en droit à Avignon le 1er octobre 1784. Avocat en parlement et aux cours de Lyon, puis homme de loi, demeurant 27 place du Temple de la Raison (place Saint-Jean), il est élu le 28 mai 1793 président de la section Porte-Froc, mais il refuse de siéger. Il prend part à la défense de Lyon et fait partie du comité dit des Cinq, chargé de l’administration des subsistances. Resté caché lors de l’occupation de la ville, il se réfugie successivement à Collonges ; à Chauffailles au château du Bief chez son beau-frère Pierre Jacquier de Terrebasse (1744-1830, arrière-grand-père d’Alfred Humbert Jacquier de Terrebasse*), époux de Françoise Marguerite Carié, fille d’un premier mariage de Clément Carié ; puis chez les Grubis, à Verlieu, sur le Rhône au-dessous de Condrieu, famille de Marguerite Grubis (1734-1753), première épouse de Clément Carié. Voulant rentrer à Lyon, il est arrêté entre Loire et Givors, et incarcéré le 21 thermidor an II, jour de la chute de Robespierre. Quatre mois plus tard, il sort de la prison Saint-Joseph et reprend sa profession d’homme de loi. En 1814, il est nommé, par le préfet provisoire, secrétaire général pour l’administration. Après les Cent-Jours, il est nommé procureur du roi à Lyon auprès d’une cour prévôtale, juridiction d’exception compétente pour juger les crimes contre la sûreté de l’État. Il prononce trois condamnations à mort après une insurrection armée à Lyon en 1817. Nommé conseiller à la cour royale de Lyon le 8 décembre 1818, chevalier de la Légion d’honneur le 14 août 1822, il est nommé président de chambre à la cour royale le 30 décembre de la même année.
Il est mort à Lyon le 14 juin 1847, à son domicile, 11 rue du Plat.
Il est membre ordinaire sur la liste de l’Athénée du 24 messidor an VIII nommé par le préfet Verninac*. Titulaire sur la liste du 15 frimaire an XI.
E. Saint-Maurice Cabany, Notice nécrologique sur Vincent Reyre, président de chambre à la Cour royale de Lyon, mort à Lyon le 12 juin 1847 [erreur de jour], Paris : Administration du Musée biographique, 1851, 31 p. – Notice historique sur M. le président Reyre, Lyon : Nigon, 1847, 32 p. repris dans RLY 26, 1847.
Ac.Ms140-II f°109 : notice sur la vie et les ouvrages de son oncle Joseph Reyre (16 p.).
Adresse de M. Reyre, avocat de Lyon, à l’assemblée nationale, au sujet des vexations dont il a été l’objet de la part du Sr. Dervieu du Villard, concernant le service de garde par quartier, Lyon : s.n., 1790.