Dictionnaire historique des académiciens de Lyon

Préface
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La recherche est faite par sous chaîne, insensible à la casse et aux accents.

MARTIN Jean-Paul

par Michel Dürr.

 Jean-Paul Martin est né le 11 mars 1949 à Roanne (Loire), fils de Joseph Honoré Martin, menuisier-ébéniste et de Marthe Francine Machillot. Après des études secondaires au lycée Jean-Puy de Roanne, il entre en 1967 à l’université Claude-Bernard Lyon-1, où il obtient la licence de physique en 1970, puis la maîtrise en 1971. Il obtient en 1972 un diplôme d’études approfondies en Mécanique Quantique qui lui permet d’être attaché à l’Institut de physique nucléaire de Lyon. Il participe alors à une expérience auprès du synchrotron à protons du CERN à Genève, qui le conduit à soutenir en 1974 une thèse de 3e cycle sur La diffusion cohérente de protons et pions sur des noyaux d’hélium. Il entre alors au CNRS où il est stagiaire en 1974, puis, au retour d’une année de service militaire passée au Commissariat à l’énergie atomique, il devient attaché de recherche au CNRS en 1975. Il poursuit au CERN ses expériences de diffusion hadronique auprès du supersynchrotron à protons. Il présente ses travaux sur les mesures à faible transfert de la partie réelle et de la pente hadronique de l’amplitude de diffusion élastique pion-proton et proton-proton, dans sa thèse de docteur ès sciences soutenue le 23 octobre 1981 à l’université Lyon-1. Il est nommé chargé de recherche au CNRS en 1982. Après sa thèse d’État, il rejoint la collaboration internationale L3, dirigée par S.C.C Ting (Prix Nobel), auprès du collisionneur électron-positon du CERN, et il est nommé attaché scientifique au CERN en 1988. Dans cette collaboration, où il sera porte-parole de l’IPNL, il se concentre sur la recherche du boson de Higgs et des particules supersymétriques. Puis il participe à la phase de recherche et développement du détecteur de particule, le Solénoïde Compact à Muons du grand collisionneur à protons du CERN. Il est nommé directeur de recherche au CNRS en 1996. Il est directeur scientifique adjoint de l’Institut de physique nucléaire de Lyon de 1999 à 2002 et membre du Comité européen pour les futurs accélérateurs de 1999 à 2006. Il est alors membre de deux commissions de spécialistes de l’enseignement supérieur (univ. Lyon-1 et univ. de Haute-Alsace). De 1994 à 2010, il est membre du comité d’organisation de l’école d’été de physique des particules de l’IN2P3. Il est aussi, de 2004 à 2012, directeur adjoint de l’Université Ouverte Lyon-1, chargé d’organiser et promouvoir la diffusion des connaissances fondamentales en science auprès du grand public.

 Expert international des détecteurs de particules de très grande taille et de l’analyse des données, il a concentré son travail sur l’étude des constituants élémentaires de la matière et tout particulièrement sur la recherche du boson de Higgs auprès des grands accélérateurs du CERN (Genève) et du FERMILAB (Chicago). Ce boson de Higgs a été découvert au CERN en 2012. S’intéressant à la relation entre les arts et les sciences, il travaille en partenariat avec de nombreux acteurs de la vie culturelle lyonnaise dont le musée des Beaux-Arts de Lyon. Il est membre des conseils de l’UO à l’université Lyon-1 et de l’UNIVA à l’université catholique de Lyon.


Académie

Jean Paul Martin est élu le 7 juin 2005 au fauteuil 7, section 1 Sciences. Discours de réception le 7 mars 2006 : « Origine et structure ultime de la matière » (MEM 2006). Communications : 3 janvier 2009, « Le grand collisionneur de hadrons du CERN » (MEM 2010) ; 18 décembre 2013, La découverte du boson de Higgs, un prix Nobel et une révolution. Depuis 2006, il est rapporteur du prix scientifique Jean-Thibaud de l’Académie (MEM 2006, 2009, 2010, 2012, 2014). Contribution avec Joseph Remillieux* à l’éloge de Charles Ruhla* (MEM 2016) et à l’éloge d’Armand Sarazin*. Secrétaire général adjoint de la classe des sciences (2009-2016).

En 2012, il a reçu le prix de la « Fondation De Lancey et de la Hanty » de l’Académie.

Publications

320 titres dans des revues internationales (Physics Letters B ; Nuclear Instruments and Methods A ; European Physical Journal C ; Nuclear physics B), dont 50 avec contributions majeures.