Claude Antoine Gaillard est né le 13 janvier 1861 à Villeurbanne (Rhône), 5 cours Lafayette, fils de Claude Gaillard, chauffeur, et de Marie Lagrange. Présents à la déclaration de naissance : Jean Baptiste Martel, garde-champêtre, et Marcel Pelletier, ancien militaire. Il termine ses études à l’école de La Martinière (mathématiques et dessin en 1877) et débute dans l’industrie, mais il est appelé au service militaire dans le 4e régiment du Génie qu’il prolonge par un engagement volontaire pour la campagne du Tonkin.
Lorsqu’il revient après cinq années, il cherche sa voie, prend contact avec Ernest Chantre* et accepte un poste de préparateur au muséum de Lyon (1887) ; il devient chef du laboratoire dès 1890.
Devant ses indéniables qualités, en particulier d’observateur, le directeur Louis Lortet* l’incite à entreprendre des études : étudiant ayant largement dépassé la trentaine, il sera licencié ès sciences naturelles en 1902.
Surtout, Gaillard va accompagner Lortet au cours de deux expéditions en Égypte avec une première mission du ministère de l’Instruction publique pour étudier la faune ancienne : c’est lui qui organisera la galerie de la faune antique au musée du Caire (novembre 1903-janvier 1904) ; la seconde mission sera consacrée à des fouilles dans les régions de Thèbes et de Toumah, ainsi qu’au classement des collections au service des Antiquités (1906).
Dans le même temps, Gaillard a entrepris, sous la direction du doyen Depéret*, une thèse de doctorat d’État sur Les oiseaux des phosphorites du Quercy qu’il soutiendra en 1908. Ayant reconstitué de nombreux squelettes, l’ostéologie des oiseaux n’ayant plus guère de secrets pour lui, il sera désormais reconnu comme l’un des meilleurs spécialistes d’oiseaux fossiles.
À la mort de Lortet en 1909, la ville de Lyon confie la direction du muséum à Claude Gaillard : il reste directeur jusqu’à sa retraite en 1938. C’est lui qui doit assumer le transfert du musée du palais Saint-Pierre au boulevard des Belges (ancien Palais de Glace, y compris le bâtiment Guimet). Commencé en 1913, le transfert ne sera terminé que dans les années 1920. C’est lui aussi qui organise la partie visitable en sections spécialisées : galeries ou salles d’ethnologie, de paléontologie, d’anatomie comparée, de préhistoire, etc.
Médaille de la campagne du Tonkin ; chevalier (1897) puis officier de l’Instruction publique (1903) ; chevalier (1925) puis officier de la Légion d’honneur (1938, 19800035/391/52466). Membre des sociétés savantes lyonnaises et nationales, il a été aussi correspondant de la Zoological Society de Londres, membre de l’American Society of Mammalogists et membre honoraire de l’Institut égyptien.
Sur rapport de Jules Guiart* du 26 novembre 1929, Gaillard est élu le 3 décembre au fauteuil 3, section 2 Sciences. Son discours de réception prononcé le 21 mars 1931 a pour titre La formation des continents et les mouvements de l’écorce terrestre (MEM 21, 1933 ; Ann. Soc. Linn. Lyon 58, p. 162). En 1945, son éloge funèbre est prononcé par le président J. Lepercq* (MEM 25).
Jean Viret, notice. – « Claude Gaillard, 1861-1945 », Nouv. Arch. Mus. Lyon 1, 1946, p. 9-16 (bibl.). – St. Le Tourneur, DBF.
Des nombreuses courtes notes qu’il a rédigées (voir liste la plus complète dans la notice de J. Viret*), on retiendra : « Mammifères miocènes nouveaux ou peu connus de La Grive-Saint-Alban (Isère) », Arch. Mus. Hist. nat. Lyon 7-2, 1899, p. 1-79, 32 fig., 3 pl. – Avec L. Lortet, « La faune momifiée de l’ancienne Égypte et recherches anthropologiques », Arch. Mus. Hist. nat. Lyon 8, 1903, 400 p., 198 fig., 8 pl. ; 9, 1907, 130 p., 184 fig., 8 pl., 1 carte ; 10, 1909, 336 p., 223 fig., 9 pl. – Les oiseaux des phosphorites du Quercy, Ann. Univ. Lyon, ns 23, 1908, 178 p., 37 fig., 8 pl. (thèse). – « Contribution à l’étude de la faune préhistorique de l’Égypte », Arch. Mus. Hist. nat. Lyon 14, 1934, p.1-126. – « Un oiseau géant dans les dépôts éocènes du Mont-d’Or lyonnais », Ann. Soc. Linn. Lyon 80, 1936, p. 111. – « Contribution à l’étude des oiseaux fossiles », Arch. Mus. Hist. nat. Lyon 15, 1939, 100 p., 85 fig. – La formation et l’instabilité des continents, Lyon : Impr. réunies, 1942, 40 p., 8 fig. « La vie et les travaux de Louis Charles Lortet, directeur du muséum d’histoire naturelle de Lyon, doyen honoraire de la faculté de madecine de Lyon », Arch. Mus. Hist. nat. Lyon 11, 1912, p.3-31, portraits.