Charles Henry Tabareau a été baptisé le 9 février 1790 en la paroisse Saint-Félix à Béziers où il est né le 26 janvier 1790, dans une famille de « postiers », associés à la « Ferme royale de la poste ». Il est le fils de Jean Joseph Tabareau, directeur de la poste aux lettres de Béziers (Tours 10 février 1756-Toulouse 6 février 1852) et de Marie Léchangeur ; parrain, Pierre Charles Léchangeur, ancien subdélégué général de l’intendance de l’île de Corse, grand-père ; marraine, Marie Françoise Pernette Tabareau, grand-tante paternelle, représentée par Marie Nicolette Rigaud, veuve de Mr Massot, major général de la place de Bastia. Son grand-père, Nicolas Jean Gatien Tabareau (Tours 1725-Lyon 1803), directeur des postes et des loteries à Lyon, est un des correspondants attitrés de Voltaire à Lyon, qui se dit « son bibliothécaire » et lui adresse ses ouvrages imprimés clandestinement en Hollande, à charge pour lui d’en remettre un exemplaire à Vasselier* (secrétaire de la Poste), et à Bordes*.
Charles Henry Tabareau épouse le 28 novembre 1854, à Annonay, Marie Aurélie Adélaïde Bravais (Annonay 7 juillet 1810-Lyon 18 avril 1908), fille de François Victor Bravais (1764-1852), médecin à Annonay, et d’Aurélie Adélaïde Thomé (1774-1814).Marie Aurélie Adélaïde Bravais est la sœur du physicien Auguste Bravais*.
Charles Henry Tabareau, doyen honoraire de la faculté des sciences de Lyon, meurt le 15 août 1866, 1 rue Saint-Joseph (act. rue Auguste Comte), Lyon 2e ; il est inhumé au cimetière de Loyasse (Hours, Loyasse, 401). Les déclarants sont Désiré Girardon (Lyon, 1812-1891) – neveu de Tabareau, fils de sa sœur Jeanne Joséphine (née à Béziers en 1787), directeur de l’école centrale – et Jules Combet, directeur de l’école de la Martinière. Peu de temps après sa mort, en mars 1870, la ville de Lyon donne le nom de Tabareau à une place et une rue à la Croix-Rousse.
Charles Henri Tabareau passe à Toulouse, avec succès, le concours de l’École polytechnique en 1808 ; mais ayant été mis en congé de septembre 1809 à mai 1810, il n’en sort qu’en 1811 dans le génie. Le 9 mars 1815, il est, avec le grade de capitaine, un des signataires de l’adresse d’allégeance à Napoléon, lancée à l’armée française par les soldats et officiers du 3e régiment du génie de Grenoble. Affecté à l’armée de la Loire, il est mis en demi-solde de réforme à l’issue des Cent-Jours. Il se retire à Lyon où il donne des cours de chimie, place Sathonay, puis fonde une entreprise de produits chimiques dans laquelle il embauche son neveu (RLY 13, 1892, article Désiré Girardon). Par une décision prise le 23 septembre 1822, les correspondants lyonnais de la Société linnéenne de Paris fondent le 8 décembre 1822 la société linnéenne de Lyon. Elle comporte vingt membres dont Balbis*, directeur du jardin botanique, président, Cap*, Dupasquier*, Grognier*, Mouton-Fontenille*, Tabareau, qui y fera plusieurs communications sur les mines de plomb de Chénelette et sur une excursion géologique au Mont-d’Or faite avec Tissier*.
En conséquence d’une délibération de l’académie en date du 1er février 1815, le baron Rambaud*, maire de Lyon, confie en 1825 à Tabareau la mission de tirer de l’expérience du fonctionnement du Conservatoire des arts et métiers à Paris, et de l’école des arts et métiers à Châlons-sur-Marne, les éléments d’un rapport pour fonder l’établissement voulu par le Major-Général Martin. Tabareau remet ce rapport le 1er novembre 1825, puis un second le 28 février 1826 au nouveau maire de Lyon, Jean de Lacroix-Laval. « Lacroix-Laval charge Tabareau de mettre en place et de diriger une école provisoire qui durera cinq ans avant la mise en place de l’établissement définitif. Tabareau imagine et teste une méthode manuelle d’enseignement qui sera publiée en 1828 et qu’on désignera plus tard sous le nom de méthode Tabareau ». « On est en droit de considérer que c’est lui le véritable initiateur de La Martinière » (David). Jusqu’à son transfert à l’ancien cloître des Augustins, en 1833, Tabareau dirige cette école installée au palais Saint-Pierre et y enseigne les mathématiques. En parallèle, il y donne un cours public gratuit de physique du 5 juillet 1827 à 1833, en remplacement de Mollet* au Conservatoire des arts et métiers. Il est nommé professeur de physique à la création de la faculté des sciences le 23 décembre 1833, puis doyen de cette faculté en 1839. Il conserve ces fonctions jusqu’en 1862 où, prenant sa retraite, il est nommé doyen honoraire. Dans le cadre de ses fonctions universitaires, il dirige plusieurs thèses, dont celles de son beau-frère, Auguste Bravais* en 1837 et 1839.
Le 4 mars 1827, l’explosion d’une des chaudières du bateau à vapeur le Rhône, amarré en aval du pont de la Guillotière, fait de nombreuses victimes. Tabareau rédige le rapport de la commission chargée par le préfet de déterminer les causes de la catastrophe. En outre, il adresse à l’Académie des sciences à Paris plusieurs mémoires sur le sujet, signalés lors des séances suivantes : le 7 mai 1827, un mémoire sur La rupture des appareils évaporatoires des machines à vapeur ; le 14 mai, un second mémoire sur La rupture des chaudières des machines à feu ; le 21 mai, un troisième mémoire ; le 5 juin, de nouvelles considérations sur La rupture des machines à vapeur ; et une note encore, le 18 juin 1827. Il fait partie pendant de nombreuses années de la commission de surveillance instituée pour la navigation des bateaux à vapeur, puis, comme membre du comité de salubrité de Lyon en février 1831, il fait partie de diverses commissions chargées d’examiner en 1840 La fourniture d’eau potable de Lyon, et en 1842 de La commission hydrotimétrique de Lyon pour organiser les observations météo du bassin de la Saône, créée par le maire Terme* et composée de Bineau*, Dupasquier*, Tabareau, Seringe*, Fournet*, Lortet*.
Signalons que lors de la révolte des canuts de 1831, Tabareau, « grenadier de la 2e légion des gardes nationaux de Lyon », est blessé au bras alors qu’il venait de confirmer une suspension d’armes à la Croix-Rousse entre son bataillon et un groupe d’ouvriers (Gazette médicale de Paris, 30 avril 1833).
Le 18 mars 1823, « au nom d’une commission, M. Mollet lit un rapport écrit sur un mémoire de M. Tabareau, capitaine du génie à Lyon qui a fait la demande d’une place de titulaire. Ce mémoire a pour objet l’insuffisance des théories modernes sur la lumière, la chaleur, les affinités chimiques, le magnétisme et l’électricité, sur la probabilité de ramener à une seule les causes imaginées pour expliquer ces phénomènes […]. Sur la proposition de la commission, M. Tabareau a été compris dans la liste des candidats pour la place de titulaire, section des sciences ». Il est élu le 2 décembre 1823 et, le 3 août 1824, prononce son discours de réception qui « traite de la géologie et particulièrement de la composition intérieure du globe et de richesses minérales. […] Au fond de ces souterrains creusés par les besoins ou par l’industrieuse activité de l’homme, l’auteur a su tirer des réflexions philosophiques très propres à donner un nouvel intérêt à son ouvrage. Si la faiblesse de sa voix n’a pas permis de suivre avec assez d’exactitude le cours de ses idées, et de juger l’ensemble de ses tableaux, M. Tabareau s’est fait entendre suffisamment pour recevoir les applaudissements dus à l’élégance du style et à la justesse de l’expression » (voir Ac.Ms159 f°399 : Mollet : Rapport sur les ouvrages de M. Tabareau, 18 mars 1823). À la création des fauteuils, en 1847, il occupe le fauteuil 2, section 1 Sciences. Il fut secrétaire adjoint de la classe des sciences.
Dumas. – David 2000. – DHL (avec une erreur de prénom).
Buste en marbre (1867) par le sculpteur lyonnais Charles Textor (vers 1835-1905), à l’école de la Martinière. – Médaillon en bronze par Ch. Textor, sur monument la Martinière, place Gabriel-Rambaud (1911). – Buste en bronze (1884) par le sculpteur lyonnais Étienne Pagny (1829-1898), à l’école de la Martinière.
Ac.Ms219 f°302 : Mémoire sur l’électricité et la théorie des affinités, 11 mars1823. – Ac.Ms17 f°14 : Rapport à M. le Maire de Lyon sur le projet d’organisation d’une école d’arts et métiers en application des dispositions testamentaires faites en faveur de la ville de Lyon par le Major Général Martin, 29 mars 1825. – Ac.Ms17 f°18 : Rapport sur l’enseignement provisoire établi jusqu’à l’ouverture des cours théoriques et pratiques de l’Institution la Martinière, 21 décembre 1826. – Ac.Ms123ter f°128 : Rapport sur les titres d’admission de M. Cap, 1825. – Ac.Ms159 f°499 : Rapport sur la pompe aspirante et foulante présentée par M. Dubois pour amener l’eau au pied des bâtiments en cas d’incendie [ce rapport aurait été inséré le 15 février 1829 dans Le Précurseur]. – Ac.Ms248 f°485 : Rapport sur le métier mécanique de M. Guigo. Prix du prince Lebrun pour les artistes qui ont inventé quelques perfectionnements dans les manufactures de Lyon (1828). – Ac.Ms283 f°542 : Rapport Chenavard, Tabareau, 25 août 1838. – Ac.Ms279-II pièce 20 : Clerc, Brachet, Tabareau : Rapport sur les ouvrages de M. Granier. – Ac.Ms279-II pièce 22 : Brachet, Clerc, Tabareau : Rapport sur un ouvrage de M. Granier. – Ac.Ms279-II pièce 28 : Fournet, Bineau, Tabareau : Titres de M. Bravais, 11 juillet 1841. – Ac.Ms279-II pièce 29 : Fournet, Bineau, Tabareau : Titres de M. Mondot de Lazare, 11 juillet 1841. – Ac.Ms279-II pièce 45 : Bineau, Fournet, Tabareau : Rapport sur la candidature de Mr l’ingénieur Pigeon (1845). – Ac.Ms279-II-pièce 46 : Achard-James, Boullée, Tabareau : Rapport sur les titres de M. Remasle, 14 juillet 1845. – Ac.Ms279-II pièce 70 : Fournet, Bineau, Tabareau : Rapport sur les candidatures de MM. Briot et Bouquet, 24 août 1847.
Discours prononcé par M. Tabareau dans la séance d’inauguration de l’École théorique des arts et métiers dite la Martinière, Lyon : Perrin, 1826, 15 p. – Rapport présenté à M. le Maire de Lyon par M. Tabareau, professeur de physique, ancien officier du génie et élève de l’école polytechnique sur le projet d’organisation d’une école d’arts et métiers en application des dispositions testamentaires faites en faveur de la ville de Lyon par le Major Général Martin, Lyon : Perrin, 1826. – Exposé d’une nouvelle méthode expérimentale appliquée à l’enseignement populaire des sciences, désignée sous le nom de méthode manuelle, Lyon : Perrin, 1828, 40 p. – Rapport fait à l’académie royale des sciences, belles-lettres et arts sur un nouveau métier à tisser propre au tissage des étoffes inventé par le sieur Guigo, par une commission composée de MM. Eynard, Cochet, Artaud, Régny, Tabareau, rapporteur, Lyon : Brunet, 1828. – « Rapport sur la pompe aspirante et foulante présentée par M. Dubois pour amener l’eau au pied des bâtiments en cas d’incendie », Le Précurseur, 15 février 1829 [d’après le CR de la séance du 11 février 1829, AHSR, 9, p. 326]. – « Rapport sur l’explosion qui a eu lieu à Lyon le 4 mars 1827 sur le bateau à vapeur le Rhône stationné en aval du pont de la Guillotière par la commission chargée d’inspecter la navigation à vapeur, composée de MM. Favier ingénieur en chef des ponts et chaussées, Mutuon ingénieur en chef des mines, Laguerenne ingénieur des ponts et chaussées, Gensoul, ingénieur mécanicien, Tabareau, ancien officier du génie, directeur de l’école d’arts et métiers fondée à Lyon par le Major Général Martin, rapporteur », Journ. Génie civil, Sci. Arts, vol. 7, 1830. – « Notice sur les mines de plomb de Chenelette, et excursion minéralogique dans les environs de cette commune », ADR 1, n° 3, 1830. – Rapport adressé à MM. Les membres de la Chambre de commerce de la ville de Lyon sur divers modes de condition des soies par M. Tabareau, signé : Trolliet, Foyer, Gensoul, Eynard, Tabareau, Lyon : Barret, 1832, 11 p. – Rapport présenté à l’académie royale de Lyon le 10 avril 1832 sur l’organisation de l’école gratuite des sciences et arts fondée à Lyon par le Major Général Claude Martin sous le nom d’école de la Martinière, par MM. Élisée Devillars, Grandperret et Tabareau au nom d’une commission, Lyon : Barret, 1832, 48 p. – Opinion de M. Tabareau sur les débats qui se sont élevés entre l’Académie et la commission exécutive de l’École la Martinière, Lyon : Veuve Ayné, 1840. – Observations de l’académie royale des sciences, belles-lettres et arts de Lyon sur le mémoire publié au nom de la commission exécutive de la Martinière, rédigée par une commission composée de MM. Achard-James, Boullée, Grandperret, de Monthérot, Tabareau et de la Prade, approuvées par la Compagnie dans sa séance du 26 novembre 1839, Lyon : Boitel, 1840. – Rapport sur la composition et les propriétés de l’eau des sources de Roye, de Ronzier, de Fontaine, de Neuville, etc., étudiées comparativement à l’eau du Rhône par une commission composée de MM. Polinière, président, Tabareau, Jourdan, Fournet, Bineau, Buisson, et Imbert, secrétaire rapporteur, Lyon : Perrin, 1840, 40 p. – Examen officiel des eaux potables proposées pour une distribution générale dans la ville de Lyon, par une commission composée de MM. Polinière, Tabareau, Jourdan, Fouret, Bineau, Buisse et Imbert, rapporteur F. Imbert, Lyon : Perrin, 1840, 41 p. – Chemin de fer de Paris à Avignon. Commission d’enquête formée par arrêté de M. le commissaire extraordinaire, préfet du Rhône en date du 3 octobre 1850. Rapport présenté à la séance du 26 novembre 1850 par M. Tabareau, au nom d’une sous-commission composée de MM. Bonnardel aîné, A. Monmartin, secrétaire, Tabareau, rapporteur. Délibération de la commission d’enquête, Lyon : Migeon, 1850. – Sur les avantages du double enseignement littéraire et scientifique donné dans les lycées aux élèves de la section des sciences, discours prononcé dans la séance solennelle de rentrée des facultés le 11 novembre 1852 par M. Tabareau, Lyon : Vingtrinier, 1852, 12 p. –Discours prononcé à la séance solennelle de rentrée des facultés de théologie, des sciences, des lettres et de l’École préparatoire de médecine et de pharmacie de Lyon, par M. Tabareau, Lyon : Vingtrinier, 1853, 7 p. – Discours prononcé à la séance solennelle de rentrée des facultés de théologie, des sciences, des lettres et de l’École préparatoire de médecine et de pharmacie de Lyon, par M. Tabareau, Lyon : Vingtrinier, 1854, 15 p. – Discours prononcé à la séance solennelle de rentrée des facultés de théologie, des sciences, des lettres et de l’École préparatoire de médecine et de pharmacie de Lyon, par M. Tabareau, Lyon : Vingtrinier, 1855, 15 p. – Exposé de la méthode Tabareau fondée à l’École de la Martinière pour l’enseignement préparatoire des mathématiques et utilité de son adoption par les classes élémentaires de l’enseignement secondaire, Lyon : Perrin, 1863, 47 p. – Prospectus d’un nouvel enseignement industriel fondé à Lyon par Tabareau et Rey, et destiné aux chefs des manufactures, aux contremaîtres et aux jeunes élèves de l’industrie, Lyon : Bouray, s.d., 3 p.