Louis Henri Vincent Hignard est né à Lyon le 22 janvier 1819, fils de Jean René Hignard (Ernée [Mayenne] 1er septembre 1789-Lyon 20 avril 1843), perruquier, demeurant 2 rue du Plat, et de Reine Decolonge (Caluire 23 novembre 1789-29 décembre 1848), mariés à Lyon le 22 avril 1818. L’acte de naissance est signé par Jean Claude Jules Simonnet, commis principal à la mairie, et François Charbon, homme de peine. Le 5 mai 1829, Hignard est inscrit comme élève interne au collège royal de Lyon, où il a pour condisciple Baudelaire, qui lui dédie un poème. Il lui en dédiera un autre, quelques années plus tard ; ces deux poèmes seront publiés par Hignard lui-même en 1892. Il suit pendant deux ans les cours de l’abbé Noirot*. À partir de 1838 il est élève de l’École normale supérieure, à demi-bourse ; il collabore avec Frédéric Ozanam à la création des conférences de Saint-Vincent de Paul, et fait la connaissance de Louis Veuillot, qu’il initie à la littérature latine. Reçu à l’agrégation des lettres en 1842, il est nommé professeur de rhétorique au collège royal de Saint-Étienne.
De 1843 à 1865, il est professeur au collège royal de Lyon, devenu lycée en 1848, puis lycée impérial en 1852. Il y a comme élèves Alphonse Daudet et Alfred Heinrich*. Le 14 novembre 1848, à Lorgues (Var), il épouse Élisabeth Eugénie Paule de Rasque de Laval, née le 7 mai 1826 ; ils n’auront pas d’enfant. Il emménage cours Morand (act. cours Franklin-Roosevelt). Le 14 août 1863, il est fait chevalier de la Légion d’honneur. En septembre 1864, à la Sorbonne, il obtient le doctorat ès lettres, avec une thèse latine, De philosophici poematis conditione apud Lucretium, dédiée à l’abbé Noirot, et une thèse française, Des hymnes homériques. En 1865, Hignard est nommé suppléant de Nicolas Demons, professeur de littérature ancienne à la Faculté des lettres de Lyon. Le 15 juillet 1867, il est nommé professeur titulaire de littérature ancienne. En 1876, la chaire ayant été dédoublée, Hignard devient professeur de langue et littérature latines. Le 30 octobre 1880, il devient professeur honoraire et va s’installer à Cannes, villa Sainte-Christine, puis, en 1882, rue de l’Hospice, dans une villa qu’il avait fait construire, la villa Hignard de Laval. Il passe les étés à Lorgues, pays natal de son épouse.
Il meurt le 17 décembre 1893 à Cannes, 15 rue de l’Hôpital. L’acte de décès indique : « chevalier de la Légion d’honneur, officier de l’Instruction publique, domicilié à Lorgues (Var) ». Il est inhumé à Lorgues le 18 décembre.
Élu membre titulaire de l’Académie le 7 juin 1870, Henri Hignard prononce le 1er août 1871 son discours de réception : L’étude du grec dans l’éducation française. Il est président de l’Académie en 1877.
De 1844 à 1871, Hignard est membre titulaire de la Société littéraire, historique et archéologique de Lyon ; il en est le président en 1862-1863, puis en 1867.
A. Vachez*, « Nécrologie. Henri Hignard », RLY 16, 1893, p. 326-328. – E. Lapaire, « Notice biographique sur M. Henri Hignard », RLY 19, 1895, p. 134-155, et 239-262. – H. Blémont, DBF.
« Académie de Lyon, séance publique du 28 août 1848 », RLY 28, 1848, p. 64-71. – De philosophici poematis conditione apud Lucretium, Paris : Durand, 1864, 74 p. – Des hymnes homériques, Paris : Durand, 1864, 300 p. – « Leçon d’ouverture du cours de littérature ancienne », RLY 30, 1865, p. 98-125. – « Homère », RLY 1, 1866, p. 122-144. – Mythologie homérique: du combat de Diomède contre Mars et Vénus, Paris : Impr. impériale, 1868, 16 p. – Les Dieux de la mer, Lyon : Vingtrinier, 1870, 32 p. – Études mythologiques. Le Mythe d’Io, Lyon : Vingtrinier, 1870, 47 p. – « L’étude du grec dans l’éducation française. Discours de réception à l’Académie […] », MEM L, 1870-1874, p. 97-114. – « Les peintures antiques relatives au mythe de Daphné, d’après M. Wolfgang Helbig », Ibidem, p. 365-384. – « Note sur un passage d’Horace », MEM L, 1876-1877, p. 265-271. – « Rapport sur un livre de M. de La Saussaye dédié à l’Académie », Ibidem, p. 343-349. – « Éloge funèbre de Théodore Dieu », MEM L, 1878-1879, p. 23-26. – « Compte rendu de l’Académie pendant l’année 1877 », Ibidem, p. 97-113. – Quelques idées sur la Théogonie d’Hésiode, Lyon : Assoc. typogr., 1879, 18 p., et MEM L, 1878-1879, p. 259-276. – « Rapport sur les lettres de Mme de Gérando », MEM L, 1879-1880, p. 111-122. – Le Mythe de Vénus, Lyon : Pitrat, 1880, 22 p. – La Question du latin, Lyon : Vitte et Perrussel, 1886, 24 p. – « Un livre posthume de Jean-Jacques Ampère », RLY 5, 1888, p. 136-144. – « Le dernier livre d’Alphonse Daudet », Ibidem, p. 259-268. – « Notice biographique sur G.A. Heinrich », MEM L, 1889, p. 137-196. – « Étude de littérature comparée : Don Quichotte et Pickwick-club, RLY 7, 1889, p. 180-192. – « Les utopies socialistes dans l’Antiquité », RLY 10, 1890, p. 60-71. – Esquisses évangéliques, Lyon : Côte, 1892, 302 p. – « Charles Baudelaire, sa vie, ses œuvres, souvenirs personnels », RLY 13, 1892, p. 418-434. - Lettres de l’École normale: 1838-1841, Lyon : Mougin-Rusand, 1898, 191 p.