Jean-Baptiste Antoine Sallès est né à Villefranche-sur-Saône le 19 mai 1860, fils de Benoît Sallès (Anse 1819-Lyon 5e 1880), avocat, et de sa seconde épouse, Fleurie Emma Prat, née à Lyon en 1832. Témoins : Pierre Zacharie Jules Aucour et Claude Marie Malatier, avoués.
Il fait ses études au collège des minimes, puis obtient une licence en droit et une de lettres (1879). Inscrit au barreau de Lyon en 1887, il fait en 1890 le discours de rentrée à la conférence des avocats intitulé Étude historique sur les honoraires au barreau (Lyon : Mougin-Rusand, 1890, 74 p.). Il est chargé par le ministre de l’Instruction publique de différentes missions dans des pays étrangers, notamment en Scandinavie en 1892, qui lui permettent d’écrire plusieurs essais. Il devient en 1894 chroniqueur théâtral et musical au Salut Public, sous le pseudo d’Amaury. Président de l’Association des journalistes lyonnais. Professeur à l’école supérieure de commerce de Lyon.
Conseiller municipal (1907), adjoint au maire pour le 2e arr. pendant la Première guerre mondiale, conseiller d’arrondissement (1906), conseiller général (1926), député du Rhône (2e circonscription) élu le 29 avril 1928, réélu le 8 mai 1932, et le 26 avril 1936 jusqu’à la date théorique du 31 mai 1942, inscrit au groupe républicain et social devenu groupe des Républicains indépendants et d’action sociale (centre droit). Membre de la Commission de l’Enseignement et des Beaux-Arts sous le ministère Jean Zay. Comme doyen d’âge, il préside quatre fois l’Assemblée. « Retiré à Toulon, à la suite d’une maladie survenue au moment de la déclaration de guerre », il ne prend pas part au vote des pleins pouvoirs au maréchal Pétain le 10 juillet 1940.
Antoine Sallès a présidé le comité qui a fait ériger en 1928 par le sculpteur Jean Chorel la statue équestre de Jeanne d’Arc place Puvis-de-Chavannes. Il était domicilié 30 place Bellecour.
Il est mort à Toulon le 23 novembre 1943, et a été inhumé à Loyasse (Hours, 336).
Chevalier du Saint-Sépulcre (1893), chevalier de l’ordre du Christ du Portugal (1895), chevalier de la Légion d’honneur (1924).
Il avait épousé en premières noces en 1888 Jeanne Marie Fernande Antoine Testenoire (Sainte-Foy-lès-Lyon 1862-Lyon 2e 1890), et en secondes noces à Lyon 1er le 8 juin 1895 Marie-Louise Alfred Bayard (Écully 5 septembre 1868-Lyon 1er 23 février 1935). D’où Charles Fleury Sallès (Lyon 2e 14 novembre 1898-Saint-Martin-en-Vercors 3 juin 1998).
Sur un rapport de René* Garraud, il est élu membre titulaire le 1er juin 1909, au fauteuil 9, section 3 Lettres. Il avait été candidat auparavant dans la section Histoire et Antiquités, mais s’était retiré devant la candidature du docteur Birot*. Il prononce le 30 mai 1911 son discours de réception intitulé Le goût musical et la critique lyonnaise au xixe siècle (MEM 1912, et Lyon : Rey, 1911, 48 p.). Autres interventions : éloges funèbres d’Augustin Chomel*, du chanoine Ulysse Chevalier*, de Léo Vignon*, de Joseph Gillet* (MEM 1924) ; discours prononcé à la séance du 8 mai 1923 à l’occasion de la réception des professeurs roumains (MEM 1924) ; CR des fêtes du Troisième centenaire de l’Académie française (MEM 1936). Président en 1923, membre émérite en 1933.
Son éloge funèbre a été prononcé le 21 décembre 1943 par Henri d’Hennezel* (MEM 1945).
Membre en 1894, puis président en 1904 de la Société littéraire, historique et archéologique, il en a dirigé le Bulletin jusqu’en 1921. Cofondateur en 1920 de l’Académie des Pierres-Plantées, sous le nom de Tony Bonrencontre.
DPF. – G. Corneloup, DHL.
Le Cardinal Lavigerie et l’influence française en Afrique, conférence au cercle de Lyon, 27 février 1893, Lyon : impr. X. Jevain, 1893, 58 p. – Avec Louis Malatier [greffier à Villefranche, fils de Claude Marie parrain de Sallès], Au pays d’Hamlet, Instantanés scandinaves, Villefranche : impr. Fontaine, Auray et Guillemin, 1894, 20 p., portrait de la princesse Valdemar. – Voyage au pays des fjords, Paris : Plon-Nourrit, 1898, 304 p. – Horace Coignet, compositeur lyonnais (1736-1821) et le Pygmalion de J.J. Rousseau, Lyon : Rev. mus. Lyon, 1905, 22 p. – L’opéra italien et allemand à Lyon au xixe siècle, Paris : Fromont, 1906, 122 p. – Le songe d’Ossian. Cantate composée et exécutée à l’occasion du voyage àLyon de Napoléon Ier et de l’impératrice Joséphine, le 14 avril 1805, extrait du BSHALL, Trévoux : Jeannin, 1907, 38 p. – Le centenaire de Liszt, Liszt àLyon (1826, 1836, 1837, 1844, 1845), Paris : Fromont, 1911, 52 p. – Le Centenaire de Thalberg. Thalberg à Lyon (1842, 1846, 1849), Paris : Fromont, 1912, 20 p. – Les représentations du Freischütz de Weber au Grand-Théâtre de Lyon (1825-1914), Paris : Fromont, 1914, 39 p. – L’évolution de la musique française au xixe siècle. Les Néo-classiques : Saint-Saens & Lalo, les Véristes : Bruneau & Charpentier, conférence faite le dimanche 30 mai 1915, dans la salle du Conservatoire de Lyon, Paris : Eugène Fromont, 1915, 34 p. – Prix de vertu. Fondation Clément Livet. Fondation Mathilde-Marie Besson et fondation anonyme. Rapport lu dans la séance publique [de l’Académie] du 21 décembre 1915, Lyon : Rey, 1916, 9 p. – À propos du centenaire du romantisme, les théâtres lyonnais en 1827-1828, Paris : J. Jobert, 1927, 55 p. – Les premiers essais de concerts populaires à Lyon, 1826-1876, Paris : Fromont, 1919, 60 p. – Camille Saint-Saëns à Lyon, Paris : Fromont, 1922, 27 p. – Le Grand-Théâtre de Lyon. Le crépuscule du Théâtre de Soufflot et la Genèse du Théâtre actuel, Paris : J. Jobert, 1923, 30 p. – Le Grand Théâtre et le public lyonnais. Anecdotes et souvenirs d’autrefois, Paris : Jobert, 1923, 31 p. ; et RLY 8, 1922, p. 95-108. – Le Mouvement artistique et littéraire à Lyon en 1926, Lyon : Rey, 1926, 39 p. – Talma à Lyon (1802, 1809, 1812, 1817, 1819, 1824). A propos du centenaire de sa mort, 1926, 27 p. – Lyon : impr. Salut public Les débuts de la Révolution à Lyon (1790-92), [Lyon], [Camus et Carnet], [1927], 15 p. – Centenaire de la mort de Beethoven. Les Premières exécutions à Lyon des œuvres de Beethoven, préface d’É. Herriot*, Paris : J. Jobert, 1927, 53 p. – Ville de Lyon, conservatoire national de musique. L’Education musicale à Lyon avant le conservatoire, Lyon : impr. nlle lyonnaise, 1917, 27 p. – Discussion du budget des beaux-arts. Enseignement de la musique à l’école, discours prononcé à la Chambre des députés le 6 décembre 1928, Paris : impr. des journaux officiels, 1928, 19 p. – Une mission parlementaire française en Pologne, 26 août-15 septembre 1929, Lyon : impr. Salut public, 1929, XX + 115 p. – Le Montaigne de Montesquieu, extrait du Bull. du Bibliophile, n.s. 9, 1930, s.l., s.d. [vers 1930]. – Chez nos alliés d’Angleterre et nos amis d’Irlande, avec la 26e conférence de l’Union interparlementaire, Londres-Dublin, 16-27 juillet 1930, Lyon : impr. Salut Public, 63 p. – Chez nos alliés roumains avec la 27e Conférence de l’Union Interparlementaire, Bucarest, 1-8 octobre 1931, Lyon : impr. Salut Public, 1931, 122 p. – Un voyage parlementaire en Tunisie, mai 1935, Lyon : impr. Salut Public, 1935, 139 p.
Une rue de Lyon 2e, autrefois rue Buisson, lui a été attribuée le 8 octobre 1962.