Dictionnaire historique des académiciens de Lyon

Préface
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SERINGE Nicolas Charles (1776-1858)

par Georges Barale.

 Né le 2 décembre 1776 à Longjumeau (Essonne), fils de Toussaint Charles Seringe, contrôleur des droits réunis du roi, et de Marguerite Léonard Branchet. Baptisé le 3 à l’église Saint-Martin de Longjumeau ; parrain : Nicolas Marie Potain (Paris 1719-Choisy-le-Roi 1790), architecte du roi (et contrôleur général des bâtiments de Fontainebleau en 1742, puis contrôleur général des bâtiments du roi en 1785), demeurant à Paris rue Montmartre ; marraine : Marguerite Paul Richard, veuve de François Branchet.

 Il fait ses études à la faculté de Paris, et il allait y être reçu docteur en médecine lorsque, en 1796, la réquisition l’enlève à ses travaux scientifiques pour l’incorporer, en qualité de chirurgien militaire, dans les armées républicaines. Il sert en Allemagne sous Moreau. Après la paix de Lunéville, Il donne sa démission de l’armée, il est alors chirurgien major, et se retire à Berne en Suisse, où il enseigne le français au collège. Il s’y marie en l’an V. C’est dans ce pays qu’il herborise et publie en 1805 les trois premiers cahiers des Saules de la Suisse en utilisant des feuilles desséchées, ouvrage terminé en 1815 par une monographie. En 1824, Augustin Pyrame de Candolle, de Genève, impressionné par ses travaux, se l’attache comme collaborateur pour la rédaction du Prodrome. Il rédige les chapitres relatifs aux Aconits, Caryophyllées, Rosacées et Cucurbitacées. Lorsque Balbis*, malade, prend sa retraite de directeur du Jardin des Plantes de Lyon, une pétition est signée par les Lortet*, Balbis, Stanislas Gilibert*, Dupasquier*, Tabareau* et autres, pour que Seringe lui succède. Après avis favorable du nouveau maire de 1830, le naturaliste Prunelle*, le ministre de l’Intérieur nomme Seringe à ce poste le 28 août 1830 : il prête serment le 27 octobre. Il aménage le nouveau jardin botanique et ses écoles de botanique et florale, qui resteront place Sathonay jusqu’à leur transfert au Parc en 1857. Par arrêté du 25 avril 1831, il est autorisé par la municipalité à donner un cours de botanique, en quinze leçons, à l’usage des élèves de l’école du Palais Saint-Pierre, cours prodigués l’été à l’orangerie du jardin botanique (située contre la rue de l’Annonciade), l’hiver au conservatoire de botanique (mairie actuelle du 1er arr.). Le 27 septembre 1832, il vend son herbier personnel de 16 000 à 17 000 plantes à la ville sous condition de ne plus avoir d’herbier personnel, pour la somme de 6 000 francs. Bachelier ès-lettres le 2 juillet 1834, bachelier ès-sciences physiques et mathématiques le 3 juillet, conditions nécessaires pour occuper une chaire, il est nommé professeur de botanique le 25 juillet de la même année, à la faculté des sciences de Lyon nouvellement rétablie, située en haut du jardin botanique ; le 28 août, il est licencié ès-sciences naturelles, et par collation ministérielle docteur ès-sciences. Il présente de nouvelles idées sur la disposition anatomique et l’accroissement de la tige des monocotylédones. Il habitait à Lyon 4 rue Sathonay, au jardin botanique.

 Chevalier de la Légion d’honneur le 10 août 1855.

 Il est mort le 29 septembre 1858 dans l’appartement que la ville lui avait accordé au parc de la Tête-d’Or. Déclarants à la mairie du 3e : Denis Thomas, chef de culture, et Louis Cusin, naturaliste. Tout d’abord inhumé modestement au cimetière de la Madeleine, il est transféré le 1er août 1860 – grâce à l’octroi d’une concession gratuite accordée par la ville le 14 novembre 1859 et à une souscription publique organisée par la Société d’horticulture pratique du Rhône – à Loyasse dans un tombeau surmonté de son buste, sculpté par Paul Deluzarches (Hours, Loyasse). Félix Lecoq* a prononcé un discours sur sa première tombe. Aucun autre éloge ne sera prononcé plus tard.

 Il avait épousé Clémentine Caroline Joséphine Storkinfeld, née à Strasbourg. On leur connaît deux enfants : Jean Charles (Berne 13 novembre 1810-Lyon 14 février 1833), dont la mort a profondément marqué son père ; tout d’abord étudiant en médecine à Genève, membre de la Société d’histoire naturelle helvétique et de la Société de philosophie de Genève en juillet 1829, il suit son père à Lyon en 1830, soigne les blessés lors de la Révolution de 1830, devient chirurgien sous-aide et, passionné par l’entomologie, est reçu à la Société linnéenne de Lyon le 14 novembre 1831, après avoir rédigé une monographie du genre Silpha, de l’ordre des Coléoptères, section des Pentamères, famille des Nécrophages ou Clavicornes ; il a rédigé une Notice sur quelques monstruosités d’insectes (Lyon : Perrin), lue à la Société linnéenne en 1832 et un plan d’une Histoire générale des insectes ; il réalisait les dessins utilisés par son père pour son cours de botanique. Le second enfant connu est Marguerite Clémentine Seringe, née à Berne le 26 février 1815, épouse en 1841 à Lyon de Vincent Nicolas Louis Marie Orengo de la Roque Exteron, officier sarde né à Séville en 1805.


Académie

Le 7 octobre 1815 il est admis à la Société des Scrutateurs helvétiques. En 1818, Il devient membre de la Société Impériale de Moscou. Le 22 mars 1821 il est admis à la Société de physique et d’histoire naturelle de Genève, le 30 octobre 1822 dans celle d’histoire naturelle de Leipzig, le 19 mai 1823 la Société royale et centrale d’agriculture de Paris, le 27 mars 1827 la Société linnéenne de Lyon. En juillet 1829, il est nommé à la Société d’Histoire naturelle Helvétique et au mois de décembre de la même année, à la Société de Philosophie de Genève. En 1831, il devient membre de la Société d’éducation de la ville de Lyon et le 29 avril de la même année, membre de la Société royale d’agriculture de Lyon. Il est élu à l’académie de Lyon le 20 décembre 1831, section des sciences, avec un discours de réception relatif à l’histoire du Jardin Botanique de Lyon. Il occupera le fauteuil 2, section 2 Sciences, à la création des fauteuils en 1847. Le 21 novembre 1841, il est désigné membre correspondant de l’académie de Turin.

Bibliographie

Michaud. – GDU. – Louis Boullieux, Biographie de N-C. Seringe, Lyon : Chanoine, 1859, 8 p. – A. Magnin, « Seringe, ses élèves, ses collègues », Ann. Soc. Bot. Lyon 32, 1907, p. 17-18. – G. Corneloup, DHL. – Gérard, « La botanique à Lyon avant la Révolution et l’histoire du jardin botanique municipal de cette ville », p. 45-65, Ann. Univ. de Lyon, Paris : Masson, 1896. – Dr Levrat fils, Notice historique sur Jean-Charles Seringe…, Lyon : Boursy, 1833, 11 p.

Manuscrits

Grognier : Rapport sur plusieurs mémoires de M. Seringe, 12 p., Ac.Ms123 ter-414. – Du dégraissage des vins par le tanin, 2 p., Ac.Ms219-314. – Fournet, Soulacroix, Seringe, Exposé des titres de M. Itier pour la place de correspondant, 18 janvier 1842, 3 p., Ac.Ms279-II pièce 21. – Rapport sur la candidature de Achille Guillard, 3 p., Ac.279-II pièce 71. – Seringe, Hénon, Mulsant, Rapport sur les ouvrages et la candidature de M. Alexis Jordan, 6 p., Ac.Ms293-431. – Discours de réception, Ac. Ms292-163.

Publications

Essai d’une monographie des Saules de Suisse, Berne : Maurhofer et Dellenbach, 1815, 100 p. – Monographie des céréales de la Suisse, ou Description des blés, seigles, orges, avoines, maïs, millets, cultivés en Suisse, Berne et Leipzig : Cnobloch, 1818, p. I-VI et 65-244. – Les essais d’une monographie du genre Aconit, Musée Helvétique d’Histoire Naturelle (partie botanique) 1, Genève, 1823, p. I-VI et 115-173 (deux éditions, l’une en français, l’autre en allemand). – Exemplaires desséchés de la révision inédite du genre Salix, Genève, 1824. – Semis du rosier sauvage, dit églantine ou églantier (Rosa canina), pour recevoir les greffes, Lyon : De Boursy, 1824, 8 p. – « Mémoire sur les Cucurbitacées », Mém. Soc. Phys. Genève 3, 1825, p. 1-31. – « Les Mémoires sur la famille des Mélastomacées », Mém. Soc. Phys. Genève 4, 1828, p. 337-364. – « Mémoire sur la culture de l’emploi des céréales pour la fabrication des chapeaux » Soc. Agric. Lyon, 1831, p. 81. – Esquisse d’une Monographie du genre Scutellaria, Lyon, 1832. – « Quelques modifications de l’état ordinaire de l’androcée dans la famille des Crucifères », Bull. Sc. Nat. Férussac 12, 1830, p. 261-262. – « Excursion au Pilat », RLY 2, 1835, p. 276. – « De l’hybridité dans les plantes et les animaux, Ann. Soc. Linn., 1836, p. 1-9. – Description du genre et des espèces de Scorodonia », Ann. Soc. Linn. Lyon, 1836. – « Mémoire sur le fruit l’embryon des Labiées », Ann. Soc. Linn. Lyon, 1836. – Avec Guillard, Essai de formules botaniques représentant les caractères des plantes par des signes analytiques, suivi d’un vocabulaire oganographique et d’une synonymie des organes, Paris : Mercklein, 1836, 128 p. – Notice sur le Maclure orangé, Maclura aurantica, Lyon : Barret, 1837, 15 p. – « Première Notice sur la multiplication des plantes bulbeuses », Ann. Soc. Agric. Lyon 1, 1838, p. 31-36. – « Mémoire sur le fruit des Géraniacées et celui de plusieurs genres de plantes appartenant à d’autres familles», Ann. Soc. Agric. Lyon 1, 1838, p. 311-328. – Description de quelques végétaux fossiles du bassin houiller de Ternay et de Communay», Ann. Soc. Agric. Lyon, 1, 1838, p. 353-358. – «Notice sur quelques stations de l’Orobanche vagabonde», Ann. Soc. Agric. Lyon, 1, 1838, p. 425-432. – Résumé sur l’organisation des anthères des Mousses, des Hépatiques, des Characées et de leurs animalcules polliniques ou spiriles», Ann. Soc. Agric. Lyon, 3, 1840, p. 229-236. – Eléments de Botanique, spécialement destinés aux établissements d’éducation, Lyon et Paris : Hachette, 1840, XII + 325 p. – Le petit Agriculteur ou Traité élémentaire d’agriculture, Lyon et Paris : Hachette, 1841, 90 p. – Caractères des graminées céréales et synonymie de leurs organes, Congrès Scient. France, IXe session, 1841, (2), p. 89-102. – «Descriptions et figures des Céréales européennes», Ann. Soc. Agric. Lyon 4, 1841, p. 321-384 ; 5, 1842, p. 103-196. – La Flore des Jardins et de grandes cultures, Lyon : Savy, 1845-1849, 3 vol. – Maladie de la pomme de terre, Rapport de la Commission nommée dans le sein de la Société d’horticulture pratique du Rhône, Lyon : Savy, 1845, 20 p. – Avec Hénon et Willermoz, Flore et Pomone lyonnaises, ou Dessins et description des fleurs et des fruits, obtenus ou introduits par les horticulteurs du département du Rhône, Lyon : Savy, 1847, 101 p. – Moyens de multiplier abondamment la pomme de terre et de la régénérer, Lyon : De Nigon, 1847, 15 p. – Flore du pharmacien, du droguiste et de l’herboriste ou Description des plantes médicales spontanées ou cultivées en France, disposées par familles, Lyon : Dumoulin et Pronet, 1851, CXII-XVIV-743 p. – Traitement de la vigne atteinte de l’oïdie, Lyon : De Nigon, 1853. – Introduction élémentaire à la Botanique, Lyon : Dumoulin et Pronet, 1851, 115 p. – Description, culture et taille des Muriers, leurs espèces et leurs variétés, Lyon : De Barret, 1852, 9 p. – Nouvelle disposition des familles végétales, par classes, sous-classes, ordres et sous-ordres, avec les caractères de ces divisions, accompagnée d’un catalogue alphabétique des familles renvoyées au tableau général, Paris : Masson, 1856, 16 p. – Déformations végétales : 1re livraison : Rosier, primule chinoise, Paris : Masson, 1857, 8 p.